-Allez Micka, tu peux le faire. Encore une fois. Tu y es obligée. Il paie tes frais à l'université, tu vas devenir une grande économiste. Mais pour l'instant, tu rentres dans cette chambre, et tu le laisse te tripoter. Rien que 30 minutes, et tu pourras repartir.
Tels sont les mots qu'elle se dit pour se redonner le courage à chaque fois qu'elle rentre dans une chambre d'hôtel avec ce viel homme de 60 ans, avec qui elle couche depuis 2ans, dans le seul but de se procurer un avenir meilleur. Une fois par semaine, elle le rencontrait et il la conduisait vers une sorte d'abattoir. Elle avait certes honte, et se sentait souillée à chaque fois qu'elle rentrait chez elle mais elle ne pouvait plus faire marche arrière. Rien que deux ans se disait-elle, et son martyr serait fini! Ses parents étaient en vie mais ne pouvaient rien faire pour elle. Sa mère étant trop vieille pour travailler et son père était paralysé. Elle avait un garçonnet de 6ans, Kanndy , dont elle devait s'occuper et dont le géniteur avait déclaré que l'enfant n'était pas de lui.
Elle payait cher sa désobéissance lorsque 6ans plus tôt ses parents l'interdisaient de sortir avec ce garçon du quartier qui ne pourrait que lui apporter peines et malheurs.
Toutefois, elle se refusait de baisser les bras. Par n'importe quel moyen, elle devait réussir sa vie. Elle devait s'occuper de son ptit garçon convenablement et lui offrir tout ce qu'elle n'avait pas.
Sa mère lui avait dit de se chercher un mari,mais elle savait qu'elle ne serait jamais quelqu'un et qu'elle aurait un autre enfant sur les bras sans oublier qu'il pouvait lui faire le même coup que son premier ptit ami. Non, elle devait réussir d'elle même. Pour l'instant tout ce qui était important pour elle se résumaient à son enfant et l'économie.
Entrée dans la chambre, à sa grande joie le viellard ronflait. Visiblement elle avait mis trop de temps dans la salle de bain. Elle regarda autour d'elle, la pièce était jaune, avec peu de meubles mais comfortable. Elle avait une fenêtre,qui surplombait la rue où était garée la voiture du vieux, deux tables de chevet de sur lesquelles étaient placées des lampes de nuit. Ses yeux s'arretèrent sur le lit où il était étendu sur le dos, la bouche béante. Un filet de bave glissait sur son visage plissé,jusque sur l'oreiller qui supportait le poids de sa grosse tête grise. Lorsqu'il était éveillé, ses yeux étaient d'un noir profond,son nez était gros et très epaté,sa bouche fine disait beaucoup de choses, pour la plupart gentils mais perdait des fois ses limites et pouvait être insupportable. Il portait une chemisette qui recouvrait à peine son gros ventre sur lequel il croisait ses mains, à laquelle il avait oté son anneau. Cela se voyait beaucoup, sa peau était plus ou moins marron et on y voyait la marque plus claire sur son annulaire gauche. Il avait deja retiré son pantalon et ses chaussures il restait donc en sous vêtements.
-Pas ce soir papi!
Elle resta quand bien même à l'observer une bonne trentaine de minutes, puis se rhabilla, le laissa là et partit, en prennant soin de lui laisser un ptit mot, pour s'excuser.
Elle descendit l'escalier et au passage se heurta à un jeune homme qui travaillait à l'hôtel comme receptionniste.
-Desolée!
- Ce n'est pas grave! Vous partez déjà! Et seule en plus
Elle ne lui répondit pas. Et fit som chemin.
-Mais où diable allait-il? Sa place est pourtant derrière un comptoir ! Et sa façon de me regarder ! Comme s'il me jugeait...
Entre temps la jeune femme avait quitté l'hôtel et longeait le boulevard du Cap-haitien. Elle préferait marcher près de la mer, dont la brise caressait ses cheveux courts en coupe carré. Elle n'était pas la plus extraordinaire des femmes mais elle dégageait une candeur par son visage rond, jouflu. Tout comme son corps et n'était pas de haute taille. Ses yeux étaient marron, son nez petit et un peu retroussé, sa bouche charnue avec de jolies dents blanches qui s'accordaient pile avec sa peau ébène. La vie l'avait bien malmenée mais elle restait ferme. Elle s'arrêta chez le marchand de glaces, s'en acheta une à la saveur de prune. Tout en rentrant, elle restait pensive. La nuit aurait pu être plus longue, et désagréable pour elle,mais sous ce ciel étoilé ce soir elle était reconnaissante car, elle venait d'échapper à un supplice.
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Putes... ou pas!
AcakPensez-vous connaître les gens? Vraiment?! Derrière chaque personne que vous pointez du doigt, pour une raison ou une autre, il y a une histoire. Des jeunes filles extraordinaires, avec des problèmes de pulsions sexuelles, et font tout pour s'en déb...