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Les premiers jours d'août passèrent à leur rythme, chaud et intense, tous semblaient bien occupés.

Raphaël avait cédé aux exigences de Mélodie et avait dilapidé tout son salaire gagné durant l'année pour partir une semaine avec elle, au soleil, sur une île paradisiaque. Mélanie avait tenté de le rejoindre à plusieurs reprises mais il l'avait ignorée, au bout de quelques jours, elle avait abandonné. Pourtant, elle devait lui parler ; elle était désormais décidé à crever l'abcès, même si Chloé ne pouvait venir, elle parlerait soit à Mélodie soit à Raphaël, elle l'enfermerait s'il le fallait mais elle le ferai. Et pour cela, elle pouvait compter sur le soutien d'Alan, elle n'avait rien dit à personne à part lui, elle pensant que cela n'en valait pas la peine et que son frère ou son meilleur ami était de toutes façons, trop impliqués ailleurs et elle ne voulait pas les inquiéter davantage.

Après le départ confus de Chloé et Joseph, Mélanie avait voulu recontacter sa meilleure amie et celle-ci lui répondait toujours comme ci rien ne s'était passé. Elle avait tenté quelques fois d'aborder son ressenti sur son altercation avec Mélodie, mais elle balayait d'un revers de la main toute possibilité de dialogue à ce sujet soit en coupant cours à l'appel soit en faisant comme Mélanie le faisait souvent, elle la renvoyait vers elle-même. Mélanie n'était pas dupe et voyait bien que sa meilleure amie souffrait en silence, alors elle contacta Joseph qui lui fit comprendre à demi-mots que tout ce dont avait besoin Chloé c'était du temps et de la distance avec tout ce qui lui rappellerait ce qu'elle avait fait. Il ajouta que pendant quelques jours, ils avaient craint que Mélodie ne porte plainte contre elle ; pour l'instant rien de tel n'était survenu mais cette peur restait omniprésente pour Chloé. Elle sortait à peine et avait souvent tendance à s'apitoyer sur son sort et sur ce que créerait dans sa vie si un et elle plainte était faite ; elle ne pourrait jamais passer les concours de police et il lui était impossible d'envisager une autre carrière. Joseph lui avait paru préoccupé mais serein sur le rétablissement de Chloé alors Mélanie n'avait pas insisté, pourtant, il ne savait p vraiment comment gérer cette situation ni aider Chloé, il passait ses journées et ses nuits à la rassurer ou à être disponible si elle l'appelait, il était fatigué mais tint bon. De son côté, Mélanie avait écouté Joseph ; cela faisait plus d'une semaine qu'elle n'avait absolument rien échangé avec sa meilleure amie malgré sa grande envie de lui raconter comment elle se rapprochait d'Alan.

Celui-ci d'ailleurs, enchaînait inlassablement les petits boulots ; le café était le plus important mais il lui arrivait d'assurer des emplois d'intérimaires sur quelques jours. Il avait dit avoir des dettes à rembourser, Mélanie n'avait pas insisté pour en savoir plus mais elle l'accompagnait souvent travailler au café et lorsqu'il était de corvée de plonge, l'aidait. Jimmy qui depuis le retour de sa mère et son installation avait finalisé sa formation dans la restauration ne quittait que rarement le café sauf pour rendre visite à sa meilleure amie occasionnellement. Nolan avait trop de travail pour le faire alors il avait chargé Jimmy de faire les comptes. Son niveau en mathématiques n'ayant pas évolué depuis le collège, elle se faisait un devoir de vérifier avec lui chaque détail. Souvent il restait dormir et Mélanie savourait ses simples retrouvailles, elle savait que le temps perdu entre eux se rattraperait avec ces moments là, où ils étaient simplement ensemble.

Les inséparables Nolan et Alexis, se tuaient à la tâche pour faire tourner le petit café en l'absence de leur chef ; elle était trop occupée à s'implanter ailleurs. Accompagnée de sa fille, elle avait quitté la ville pour les deux premières semaines d'août, et avait acheté une énorme brasserie sur la côte qu'elle comptait bien remettre à neuf mais en attendant il fallait que le petit café de la capitale tourne et tourne bien. Daniela, Nolan, Alexis et Jimmy en étaient chargés il fallait admettre que ses exigences étaient élevées mais ils ne voulaient pas la décevoir alors les leurs l'étaient d'autant plus.

A La Lueur Des AutresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant