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Mélanie sortit doucement de l'aéroport.

Elle déposa ses bagages au sol, et souffla de soulagement ; elle était finalement de retour chez elle. Un soleil déjà haut l'accueillit d'une douce lumière, la journée serait chaude et elle sourit à cette pensée bien simple mais significative. Il était sept heures du matin.

Passer quatre ans à l'étranger était une excellente décision mais elle avait toujours su qu'elle reviendrait tôt ou tard car sa famille, ses amis lui manquaient terriblement. Bien sûr, ils s'étaient vus à chaque vacance et n'avaient jamais cessé de communiquer par tous les moyens dont ils disposaient. Garder contact, prendre des nouvelles régulièrement et se retrouver comme on ne s'était jamais quittés était une chose mais vivre au quotidien en était une autre. Vivre ensemble était différent. Si différent, à l'étranger, loin d'eux, elle ne pouvait pas vraiment partager avec eux tout ce qu'elle voulait. Leurs malices et complicités étaient inexistantes car impossibles à distance, et cela lui manquait tout comme leurs petites disputes ou différents, leurs présences réconfortantes, leurs sourires et embrassades si précieux à ses yeux.

Mais désormais toutes ces absences et manques allaient cesser. Mélanie était persuadée de retrouver la plupart des choses qu'elle chérissait avant son départ inchangées, après tout,il en était de même pour leurs liens. Elle rentrait définitivement, le sourire aux lèvres.

Mélanie s'accroupit et plongea son regard dans l'ouverture d'une petite boite grise.

« Coucou, toi... Tu te réveilles ? On rentre maintenant ! »

Le petit animal lourdement se leva et bailla profondément, elle passa ses doigts à travers le fin grillage de métal et le chat vint y frotter sa tête en ronronnant. Mélanie sourit ; se leva puis prit ses bagages, ajoutant la boîte à sa charge en dernier, bien pressée contre elle. Sous un ciel immaculé, elle se dirigea vers la zone de taxis et on l'aida à s'installer dans l'un d'eux.

Mélanie ferma la portière en remerciant le chauffeur et se dirigea vers la porte d'entrée d'un immeuble massif. Elle était venue ici régulièrement et la dernière remontait à quelques mois. Son frère et sa bande d'amis dont elle faisait partie, avaient acheté, l'été de leur majorité le dernier étage d'un haut d'immeuble dont personne ne voulait et avaient passé plus d'an à tout retaper. Leur plan initial était de le faire louer pour financer leurs sorties, vacances et autres projets mais devant les efforts accomplis et l'attachement au lieu, ils ne purent s'y résoudre et décidèrent de s'y installer. L'appartement prenait tout le haut de l'immeuble et comprenait une large salle de vie où tout le monde pouvait déjeuner et où pouvait se tenir leurs nombreuses soirées, une grande cuisine pour tout préparer et deux salles de bains pour nettoyer tout cela ainsi que cinq chambres actuellement, bien que deux soient encore en projet. Mélanie avait pris part aux travaux quelques temps avant de partir et avait pu assister à la finalisation du gros du travail lors de sa dernière visite. Elle sonna au dernier étage, une voix endormie lui répondit :

« Oui ?

- Alexis, c'est moi.

- Oh Mélanie! J 'ouvre, attends. - la porte vitrée fit un bruit et elle la poussa – Je vais t'aider, attends-moi !

- Non, c'est bon. Je suis sûre que tu es encore en pyjama de toutes façons. – elle marqua une petite pause pour rire et insista – Non ? - se moqua-t-elle.

- Ouais, t'as raison. » lui répondit-il en soufflant, percé à jour.

Mélanie sourit pour elle-même et entra se dirigeant vers le septième. Dans le dernier escalier, elle leva la tête ; l'unique porte du palier était largement ouverte et son grand frère s'y tenait, la fixant le sourire aux lèvres, fierté et affection emplissaient ses yeux. Elle accrocha son regard dans le sien. Elle se mit à sourire aussi, ils avaient la même façon de toiser les autres, la même manière de sourire et la même tendresse innée.

A La Lueur Des AutresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant