Osamu X Atsumu X Reader : Downton Lidl

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Plongeons-nous en pleine Belle Époque, en Angleterre.

Prenons au hasard un manoir à la campagne où vivait une famille aristocrate qui, après le dîner, passait le reste de la soirée dans le grand salon. La maîtresse de maison, pleine d'entrain, jouait gaiement un morceau au piano ; ponctué par les rires du bébé, porté par la nourrice. Plus loin, le seigneur, enfoncé dans un fauteuil douillet, lisait tranquillement un livre et jetait de temps à autre des coups d'œil d'un air satisfait.

Néanmoins, dans un coin sombre à l'opposé de la cheminée, murmura pour elle-même la fille aînée du couple des mots étranges et incompréhensibles, mêlés de fréquentes quintes de toux. Âgée tout juste de quatorze ans, elle brodait en se piquant souvent le doigt, ce qui décuplait ses psalmodiations maudites.

Suivons dès à présent un grand et élégant valet au regard distant, il sortit de la pièce, portant un plateau vide sous l'aisselle, croisa deux femmes de chambres qui gloussèrent à sa vue. Pathétique, pensa-t-il immédiatement, puis descendit les escaliers en colimaçon où il laissa la priorité aux collègues aux mains encombrées de nouveaux mets, talonné par le majordome. Ce dernier l'appela.

— Osamu, le cuisinier James demande de l'aide pour le rangement des couverts. Ils sont débordés, en bas, après le dîner fastueux d'aujourd'hui.

— J'y vais de ce pas, les invités ont mangé avec un appétit d'ogre, dit-il sèchement en s'inclinant, mais prit quand même son temps à atteindre les cuisines.

Le nouveau majordome est d'un ridicule, avec son nez épaté et son menton fuyant, songea le servant qui regrettait le père de celui-ci, désormais à la retraite.

— Te voilà Osamu, grogna James, le cuisiner trapu et ventripotent. (Ton prénom) a déjà commencé, elle a encore du travail pour le lendemain. Enlève ta livrée si tu ne veux pas la salir et que ça saute.

Perplexe, Osamu t'observa en train de briquer une fourchette en argent, d'un air ostensiblement dédaigneux, avant de partir se changer.

Quelques minutes plus tard, tu te retrouvas en face d'Osamu qui astiquait avec soin les couverts, pour ta part tu épluchais les pommes de terre.

— Bon sang ! (Ton prénom), s'écria James qui levait sa louche, faisant frémir son double menton, comment peut-on être si lente alors que tu travailles ici depuis trois ans ?!

Osamu réprima un sourire narquois. Tu restas de marbre face à cette habituelle menace en t'excusant sans conviction, tout en épluchant toujours à ta vitesse de croisière.

Et oui, tu occupais le poste d'aide cuisinière dans ce manoir, avec un nombre plutôt restreint d'employés comparés à d'autres familles.

Quatre à cinq valets aux cheveux peignés et cirés, suivit du même nombre de femmes de chambre en noir et blanc entrèrent en vous saluant.

— Le dîner est prêt ? demanda avec bonne humeur un jeune homme qui s'affala sur une chaise.

Soudain, le majordome à l'air coincé débarqua et tous ceux assis se levèrent plus par habitude pour l'ancien chef que par respect au nouveau. Ils se rassirent en entamant le repas avec appétit tout en parlant à leurs confrères et consœurs.

Malheureusement, tu te situais à droite du majordome solennel qui discourait un sujet pompeux. A ta gauche, un petit valet taciturne fixa sa soupe, l'air effrayant. Il avait le visage dur, gros et court ; tailladé à la hache tellement ses traits étaient grossiers.

D'ailleurs, Osamu aussi soupa en silence comme à son habitude, en se délectant de chaque conversation, pour — on ne sait jamais— en balancer des rumeurs par vengeance rancunière.

X Reader WeshOù les histoires vivent. Découvrez maintenant