Chapitre 10 - Le pacte entre les 6 mondes : Partie 1

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Mais qu'est-ce qu'il fait là lui ? Il avait pas déménagé ou un truc dans le genre ? Qu'est-ce qu'il se passe ici... merde je comprends de moins en moins. Et surtout... C'était un loup géant il y a encore quelques minutes ! Quelques secondes même ! J'arrive pas à y croire... Je le vois s'approcher de moi, puis il se trouble, que prépare-t-il ? Que va-t-il faire ? Va-t-il me tuer, comme il a tué Louis ? C'est sûr... Il n'a jamais pu me voir... Et maintenant il a la possibilité ainsi qu'une bonne raison pour me tuer : Je connais son secret de Lycanthrope. Je me rends en fait compte que ce n'est pas lui qui se trouble, mais c'est bien moi. Ou plutôt c'est ma vision qui se trouble. Puis le noir total. Je ne vois plus rien. Je perds conscience.
Je me retrouve dans ma chambre, mais ce n'est pas très clair. On dirait... On dirait un rêve... Je ne sais plus quoi penser. À part que je suis bien. Oh oui je suis si bien. Je voudrais rester là à jamais. Dans cette chambre, toute ma vision est verdâtre, comme dans une forêt. Je peux même apercevoir des arbres depuis ma fenêtre. Tout est vert, tout brille. Alors c'est ça le paradis ? Comme c'est beau. Je regarde partout autour de moi, et j'aime énormément ce que je vois. Le chant des oiseaux reposant me berce dans ce moment de bien-être. Sur le rebord de la fenêtre vient se poser un joli colibri. Comme ils sont beaux les colibris. Ils battent des ailes tellement vite qu'on ne peut les voir. J'aimerais être un colibri parfois, pouvoir voler. Le colibri me regarde, je le vois prêt à pousser son cri. C'est quand il ouvrit son bec, que la tranquillité de cette forêt à été rompue. Son joli cri aiguë s'est transformé en un hurlement de femme. Un hurlement de rage, de douleur, et de tristesse à la fois. Le petit colibri se mit à hurler de plus en plus fort. Trois fois... Quatre fois... Cinq fois... Après la cinquième fois il me fonça dessus. Je vis son bec prêt à se planter dans mon front. Il y avait entre la fenêtre et moi environ 3m. Par réflexe je réussi à l'esquiver de justesse, ayant été à peine frôlé à la joue, cependant ce petit frôlement à suffit à me faire une jolie entaille qui se mit à saigner. Ce léger frôlement m'a fait une telle blessure... Si je n'avais pas esquivé, il me serait aisément passé à travers la tête. Je me prépare à sa deuxième attaque. Ce qu'il fit ensuite me fit me demander s'il voulait réellement m'attaquer. Il s'écrasa alors contre le mur de ma chambre. Le mur bétonné est plutôt compliqué à passer. Mais une fois écrasé, il ne tomba pas comme il l'aurait dû. Il disparu. À peine a-t-il touché le mur, que son corps disparu en cendre, laissant des traces de cendre sur le mur, et un tas de cendre au sol. J'étais stupéfait par ce qu'il venait de se passer. Je resta là, fixant le tas de cendre.
Le temps d'un clignement d'yeux, l'atmosphère verdâtre et fraîche devint très chaude et rouge-orangée. Des bruits de crépitements se faisaient entendre dans mon dos. Je me retourna alors et vis la forêt brûler. Des animaux en flammes courraient sur quelques mètres avant de mourir. Puis une grande personne portant un long manteau à capuche noir qui lui cachait le visage apparu instantanément devant moi. Il devait faire dans les deux mètres. Il m'agrippa alors les épaules de ses grandes mains. Il me dit alors d'une voix rauque et brutale :
" Tu as violé le Pacte ! Tu as rompu le Pacte ! Tout cela est de ta faute ! Ta sentence sera la mort ! "
Avant même que je n’ai le temps de lui demander ce qu’il se passait, la grande personne poussa violemment au sol. En atterrissant, ma tête percuta violemment le bord de mon lit, et je perdis à nouveau connaissance.
Nouveau réveil, dans une chambre que je ne connais pas. Cette fois-ci, ça m’a l’air bien réel. C'était un rêve ? Soudain un grand mal de crâne vint me frapper à l’endroit où je me suis cogné. En mettant ma main sur ma tête suite à la douleur, je sens du sang sous ma main, et une douleur piquante sur la joue. C'est l’endroit exact de la coupure faite par le colibri. Mais alors... ce ne pouvait pas être un rêve... qu’est-ce que c’était ? Où étais-je pendant tout ce temps ? Je n’y comprends plus rien. La douleur se calme progressivement pendant une minute. Suite à cette minute, je prends un temps pour observer ce qui m'entoure. Je dois avouer que je ne suis pas vraiment en confiance. Il y a des armes blanches un peu partout. D’après ce que je vois depuis la fenêtre, je suis au premier ou même au second étage d'une grande maison. Les vitrines et étagères de la chambre sont remplies de couteaux en tout genre, shuriken, sabre japonais et d'autres. On dirait le musée des armes blanches ! La première pensée me traversant est « je dois sortir d'ici ! ». En me relevant, je peut sentir des bandages sous mes vêtements. Quelqu'un m'a soigné ? Et c’est là… Oui c'est à ce moment-là que je me suis rappelé la soirée dernière. Ce qu’il s'était passé. Louis qui est… mort… Je n'arrive pas à m'y résoudre. Puis… Qu’est-ce qu'il était sérieusement ? Un homme-poisson ? On se croirait dans le manga One Piece. C'est irréel… cela ne peut pas être réel. Non mais, mon meilleur ami qui serait finalement depuis le début présent pour me voler et me tuer ? En plus il serait capable de se transformer en créature aquatique pour finir… C'est là que la pensée de la gueule de ce loup déchirant mon ami avec puissance me vint en boucle dans la tête durant les secondes qui suivent. La gorge d’espadon de Louis sous les crocs de ce loup énorme. J'hurla alors. J'hurla de rage. J'hurla de peur. J'hurla de tristesse. J'hurla de douleur. Je commençais alors une crise de panique. Cela faisait longtemps que je n'en avais pas fait. Je mis mes genoux contre moi, ma tête dans mes genoux, serrant le tout avec une force aussi grande que je le pouvais. Les yeux fermés, la respiration irrégulière et le corps tremblant, je faisais de mon mieux pour me calmer. C'était en vain. Au bout d'environ 45 secondes, je n'étais plus tout seul. Je sentis une personne se coller contre mon dos, resserrant l'étreinte de mes jambes contre mon torse. Je ne voyais absolument pas qui cela pouvait bien être, mais j'étais bien. Je me sentais en sécurité en me faisant englober par elle. C’était une femme. Je l'ai su en sentant sa poitrine se resserrer à l’intérieur de mes omoplates.
« Chuuuut… c'est tout ça va aller, calme toi. »
Je ne reconnaissais pas sa voix mais elle était douce, mélodieuse et relaxante.
Elle me fredonna une chanson, je ne la connaissais pas, mais entendre ce fredonnement tout près de mon oreille gauche me faisait un bien fou. Je me calma en quelques minutes. S'en rendant compte, la femme se retira lentement me laissant alors la voir. Elle devait avoir dans la vingtaine, je dirais Vingt-cinq ans peut-être. Elle était métisse, avait de longs cheveux bruns lisses. Ses yeux, pourtant d'un vert magnifique, n’était pas ce que l'on pouvait remarquer en premier. Elle avait une énorme cicatrice qui lui traversait le visage, partant du dessus de son sourcil gauche et descendant le long de son visage jusqu'au coin gauche de sa lèvre. J'en suis surpris qu'elle n'ait pas perdue son œil. Je ne pus m’empêcher de la fixer. Elle me faisait penser à un coup de couteau, ou une griffe d'ours peut-être. Mais à force de la fixer, cela la gêna. Je le compris assez facilement lorsqu’elle me dit :
« Généralement c'est l'inverse mais je préférerais encore que tu fixe mon décolleté que mon visage.
_ Oh bien-sûr ! Je… je suis désolé ! »
Je détourna rapidement le regard. Je rougissais un peu de honte. Je me sentais un peu comme un voyeur. Elle me mit un légère tape sur la tête
« Allez va, c'est pas grave ! J'ai l'habitude. »
Je la regarde alors dans les yeux, m’efforçant de rester sur son œil droit, ce qui semblait la faire un peu rire. Elle dit en riant un peu :
« Les gens fuient mon regard après ça d’habitude, ça me fait donc un peu rire de te voir essayer de tout de même me fixer dans les yeux.
_ Ma mère m'a appris qu'il fallait toujours regarder quelqu'un dans les yeux.
_ Je vois, ça se tient, je suis assez d'accord avec elle.
_ Moi aussi comme tu peux le voir.
_ Tu dois avoir pas mal de questions. Commençons par le commencement : Je m'appelle Hélène. »
Elle me tendit alors une main que je m'empressa de serrer. Elle a une sacrée poigne. Je lui répond alors :
« Moi c’est Luc.
_ D'accord Luc ! On va faire un jeu ! Tu as seulement le droit de me poser Trois questions. »
Seulement trois ? Va falloir que je sois stratège et que je pose les bonnes questions.
« Euh… D’accord. Pour commencer : Où est-ce qu’on est ?
_ Là on est chez moi, plus particulièrement dans la chambre de mon frère. J'ai deux frères et une sœur. Mes parents vivent également ici. Nous sommes à environ deux kilomètres de l'endroit où mon frère t'a ramassé.
_ D'accord… »
Je réfléchis alors à la deuxième question, bien qu'il y en ait une qui me brûle les lèvres. Après quelques secondes de blanc, je reprends :
« Bryan… est-ce que c'est lui ton frère qui m'a ramassé ?
_ Oui c'est bien lui. Là on est dans la chambre de mon deuxième frère. Mais oui, c'est lui qui t'a trouvé et ramené. Il a dit que tu es un ancien camarade de classe, et que tu t'es fait attaquer par une bête sauvage. »
Tu parles d'une bête sauvage… c’était mon meilleur ami. Cela m’énerve mais je ne préfère rien dire. Mais pour ma troisième question, j'avais encore trop de trucs à demander. Et je me suis rappelé de ce qu'a dit la personne dans mon rêve qui n'en étais pas un.
« Troisième question : Qu’est-ce que c'est que cette histoire de pacte ? »
Elle me semblait assez déboussolée, prise de court par une question à laquelle elle ne s'attendait pas. Dubitative, elle me demande :
« De quel pacte est-ce que tu me parles ?
_ Justement… je n'en sais rien. J'ai… j'ai fait une sorte de rêve dans lequel il y avait une personne, d'environ deux mètres, habillée tout en noir, qui m'a dit que j'avais rompu le pacte.
_ Le…Le Conseil !?
_ Le Conseil ? C'est quoi ça ?
_ Bon… je vais te répondre de ce que j'en connais, mais Bryan pourra te donner plus d'infos : il existe ce qu’on appelle les six mondes. Et le Conseil est un ensemble de personnes qui s'assurent que le pacte fixé entre les six mondes soit respecté de tous.
_ Et qu’est-ce qu’il dit ce pacte ???
_ Tu as fait ton quota de questions ! »
Dit-elle en souriant. Mais non ! C'est frustrant. Bon… je dois être patient, apparemment Bryan pourrait m'en dire plus. Enfin, encore faudrait-il qu'il le veuille bien. Et ça déjà ce n'est pas gagné. Hélène se leva et descendit les escaliers. Je me mis donc a la suivre. Cette maison me semble vraiment énorme ! Il y a 3 étages sans compter le grenier (nous étions au deuxième) et elle est rempli de salles autres. Ce que j'appelle les salles « autres » ce sont les salles comme les bureaux, les salles de jeux etc… Bref c'est une grande maison ! Nous arrivons dans la cuisine. Un peu gêné par le silence dont je fais part à son égard, je dis alors :
« C'est une grande et belle maison.
_ Merci, me répondit-elle, il faut au moins ça.
_ Comment ça ?
_ Laisse c'est pas grave. T'as faim ? Il va être 17 heures, t'as dormi toute la journée.
_ 17 heures !?! Merde j'ai raté les cours… et non merci je n'ai pas faim.
_ Toi qui vois. »
Elle se mit alors à sortir de la brioche, de la patte à tartiner et du beurre de cacahuète. Elle se faisait des tartines. La maison semblait très moderne, grande et fonctionnelle. Il n'était pas difficile de voir que plusieurs ados habitent ici : il y a des manettes de console qui trainent, avec des cartons de pizza plein la poubelle. Je regardais autour de moi tel un enfant dans un magasin de bonbons. Comparé à mon petit appartement, ça n'a rien à voir. Hélène engagea une nouvelle discussion :
« Tu veux pas appeler ta mère pour la rassurer de ne pas être rentré cette nuit ?
_ Non, elle n'est pas là.
_ Ah bon ?
_ Oui. Elle est hôtesse de l'air donc 90% du temps je vis seul.
_ Oh je vois !
_ Et toi ? Tes parents font quoi dans la vie ?
_ Ils sont… chercheurs. »
Elle semblait réfléchir avant de parler, non pas sur ce qu'ils font, mais sur ce qu'elle devrait dire à la place. Mais bon, je ne vais pas l'embêter avec ça. Elle se retourna pour aller à l’évier, elle faisait sa vaisselle. D’un coup elle se retourna vers moi en hurlant :
« J'avais oublié ! »
Puis elle couru alors en direction de la salle de bain. Qu’est-ce qui a bien pu lui arriver ? Pourquoi avait-elle l'air si affolée ? Elle revint peu de temps après avec des habits dans la main. Elle me regarda quelques minutes avant de commencer à parler :
« Bon c'est à mon frère, ce sera peut-être un peu grand, mais ça sera toujours mieux que tes habits tout sales.
_ Merci. Merci beaucoup. Pour tout ce que tu fais. »
Sa seule réponse fut un sourire en me tendant les vêtements. Je commençais alors à déboutonner ma chemise. Elle ne semblait pas vouloir regarder. Elle partit dans la cuisine.
« Tu veux boire un truc ?
_ Je veux bien de l'eau. »
Elle se retourna pour me donner un verre d'eau, alors que j'étais en train de mettre le t-shirt. En se retournant sur moi, elle se mit à fixer le haut de mon bassin, un peu en dessous du nombril, et plus a gauche. Je regarda rapidement, je vis une sorte de tatouage étrange. Je n'eus pas le temps de l'identifier, qu'une alarme se mit alors à sonner dans toute la maison.
Avant même que je n'ai le temps de demander ce qu’il s'est passé, Hélène avait disparue. Je me mis à regarder partout autour de moi, commençant à paniquer.
« Hélène ?! Hélène t'es où !? »
Je n'avais aucune réponse. Toutes les lumières s'éteignent alors et les volets électriques se ferment. Je finis très rapidement dans une pièce très sombre et silencieuse. Mais une lumière et un son ont attirés mon attention. Cela venait de la table de salon. Je regarde alors en m'y rapprochant, et me rend compte que c'est un large bracelet où il est marqué « Intrus ! ». Et c’est de là que venaient les bips incessants. Je regardais alors partout autour de moi. Un intrus ? Ici ? Qui est-ce que cela peut être ? Et pourquoi ? Mais aussi, pourquoi y a-t-il un tel système de sécurité dans cette maison ? J'entendis des petits bruits de pattes sur le parquet. Les bruits étaient légers et très rapides. J'essaya alors de m'en rapprocher. Ils ont finalement disparus très vite. C'est alors qu'un chien me fonça dessus depuis le flanc gauche. Me donnant un violent coup de boule dans les côtes, le chien me fit alors tomber. Mon genou droit heurta le coin de la table basse. Un léger cri de douleur sortit de ma bouche alors que je finissais ma chute. Tout se passa très vite. J’étais au sol et me tenais le genou, jusqu’à ce que le chien vint se poser entièrement debout sur moi. Ses pattes arrières sur mes cuisses, ses pattes avant sur mes bras, et les griffes sorties. Je peux vous dire que ce chien avait une force de fou. Il aboyait constamment, et à chaque aboiement, ses pattes avant s'enfonçaient de plus en plus dans mes bras. La douleur dans chacun de mes membres et la puissance sonore de chaque aboiement me peinaient même à ouvrir les yeux.
Après ces innombrables aboiements, le chien se mit alors à grogner. Je pus donc ouvrir les yeux. Ses yeux jaunes semblaient à des envies de meurtres. C'est en fixant de manière plus attentionnée, je remarqua alors une cicatrice sur son visage. Et elle me fit penser à celle d'Hélène. Je dois en avoir le cœur net !
« Hélène !? Hélène c'est toi !? »
Je vis alors dans son regard un moment de doute. J'en suis certain c'est elle. Cela explique pourquoi elle a disparu. Alors ce serait moi ? Ce serait moi l'intrus ? Mais pourquoi ? C'est eux qui m'ont fait venir ici. Je ne comprends plus rien, pourquoi m'attaquer ? Je ne comprends plus rien. J'ai mal et j'en ai marre. Je dois la dégager de là. Si c'est comme avec Louis, elle essaiera de me tuer. Ou peut-être me torturer ? C'est vrai que Louis cherchait une boîte. Je préfère ne pas savoir. Avant d'essayer de me dégager, je dois réfléchir, sinon elle va prendre mon geste comme une attaque. Je me creuse les méninges. Ce qu'il faut c'est la surprendre. Elle est sur ses gardes. Je me suis alors mis à hurler de toutes mes forces. Comme prévu, elle relâcha son emprise, reculant légèrement. Ce qui me donna la possibilité de donner un coup d'épaule afin de la faire basculer contre la table basse. Alors qu'elle s'y cogna, je me relève rapidement. Et maintenant ? Qu’est-ce que je fais ? Je n'ai pas beaucoup le temps de réfléchir, qu’elle me sauta a nouveau dessus. Je me baissa alors, esquivant ses pattes, puis je me releva en attrapant son corps et la plaqua au sol. Pour se faire je dus me retourner, et faire face à la porte d’entrée. Là je vis deux personnes à la porte. Une fille et un garçon. Ils ont tous les deux plus ou moins mon âge. Puis de derrière j'entends une voix qui m'est familière, puisque c’est celle de Bryan.
« Attends… je vais te montrer comment on fait un vrai plaquage moi. »

Le pacte des 6 mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant