Chapitre 14 : La chambre blanche

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A mon réveil, j’étais toujours dans cette cellule, je ne savais toujours pas où j’étais exactement, et j’étais toujours seul. Combien de temps ai-je dormi ? Ca je n’en sais rien. Je ne sais pas grand-chose au final. Juste que tout ça me dépasse. Je suis complètement perdu. La pièce sombre où est ma cellule me fait penser à une cave. Je regarde alors ma main portant ma bague. Une bague qui s’appelle « Gate », créée par un homme appelé Marshal, et qui a le pouvoir de téléporter son porteur. Alors me vient une idée. Une idée toute bête. Je tapote alors ma bague. Comment faire pour la « réveiller », pour lui parler. Je l’ai tapotée de nombreuses fois jusqu’à ce que j’entende sa voix qui me dit :
« T’aimerais toi qu’on te tape constamment sur la tête ?
_ Je ne savais pas comment t’appeler.
_ La prochaine fois, dis simplement mon nom, je pourrais savoir si tu souhaites me parler et donc me manifester. Bref, tu voulais quoi ?
_ Je voudrais savoir si tu peux me téléporter hors de cette cellule ?
_ Non. C’est la première fois que cela m’arrive. Je me sens bloqué par une magie qui est de la même origine que celle qui m’a créée, mais ce n’est pas la même. Pourtant, elle est très forte. Aucune magie dans cette cellule ne peut sortir de cette cellule, à moins que la porte ne soit ouverte.
_ Oh mince… ç’aurait été trop simple
_ Tu croyais quoi ? Tes lecteurs se seraient dit que ça manque d’action, et que c’est bâclé. Trouve un autre scénario.
_ Ouais pas faux. Le scénario viendra de lui-même écoute.
_ Ouais ben vite, ils vont s’impatienter. »
Donc ma technique ne fonctionnera pas. Mince. Ça m’aurait bien aidé. Gate a coupé la communication, me laissant à nouveau tout seul. Comment est-ce que je vais pouvoir faire ça ? Comment vais-je pouvoir m’en sortir, car je sens que le Conseil ne va pas me laisser partir aussi facilement. Et à quoi rime cette prise de sang ? Quel genre d’analyse vont-ils faire ? Et que font-ils à mes amis. Je suis de plus en plus inquiet ! Light et Luc… me reviens alors le souvenir d’avoir vu Light « s’illuminer » lorsque l’on s’est fait coincer par le Conseil. Qui est-elle réellement ? Ou plutôt qu’est-ce qu’elle est ? Difficile de réfléchir, mon ventre gargouille. J’ai faim. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici, mais ça fait plusieurs heures et je n’ai pas eu à manger. L’adrénaline passe de plus en plus, je ressens alors le froid de l’endroit  où je suis. Je n’ai pas froid, mais je ressens qu’il fait frais. Quelques courants d’air frais se font parfois ressentir. Peut-être que je suis dans un endroit où il fait frais, comme en bord de côte, ou en hauteur ? Je n’en sais rien.
L’ennui se fait ressentir. J’ai toujours peur, au point que je n’en suis presque plus sensible, à la peur d’être enfermé. Je la ressens mais au final ça ne m’empêche plus de m’ennuyer. J’ai envie de parler, d’apprendre des choses. Je suis sûr qu’il y a des choses que je ne sais pas. Mais à qui pourrais-je en parler ? Gate ? Non… même avec une conscience, cela reste une bague. Comment faire ? Avec le Conseil ? Pas bonne idée ! Si seulement Light était là. Je suis sûr qu’elle pourrait m’aider. Ce n’est pas pour rien si elle s’est intéressée à moi directement. Je suis sûr que cela à un rapport. Elle a dû ressentir ce qu’il y a de différent chez moi. Mais d’ailleurs, qu’est-ce qu’il y a de différent chez moi ? Je sais qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez moi, ça c’est sûr, mais quoi ? Je sais bien que je ne suis pas le même que Kevin, mais en quoi ? Ce n’est pas une histoire de parasite. Il n’y a pas que ça ! A moins que ce parasite ne soit capable de donner des pouvoirs surnaturels… Mais s’il apparaît à la naissance, pourquoi est-ce que pour moi il se serait manifesté il y a quelques mois ? Et pourquoi moi ? Je me perds de plus en plus dans la propre histoire de ma vie. Je me retrouve seul, aussi bien physiquement que psychiquement. Et dans les deux cas j’ai besoin que l’on m’aide, que l’on réponde à mes questions. J’ai besoin de ne plus être bloqué avec moi-même et une bague.
J’entends alors du bruit. Quelqu’un vient vers moi. Qui ? Que va-t-il se passer cette fois-ci ? Des bruits de talons sur le sol me font penser au fait que c’est une fille. En tendant l’oreille, je me dis qu’elle n’est pas seule. Les pas ne sont pas en rythme, mais la deuxième personne à des pas très légers, avec peu d’énergie. Je vis alors 2 silhouettes arriver. La première était celle de la fille aux cheveux rouges. Elle arrivait sûre d’elle, comme à son habitude, et tenait un plateau dans les mains, je ne voyais pas ce qu’il contenait. La seconde silhouette, derrière elle, portait une capuche et une cape, et semblait même tituber. Au fil qu’elle se rapprochait, je pouvais voir qu’il y avait une assiette dans ce plateau. Je vais pouvoir manger !
Une fois que la fille aux cheveux rouges est face à moi, et que la personne sous la cape est plus proche, je reconnais alors Kévin ! C’est Kévin qui est avec elle ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Il était avec eux depuis le début ? Ou est-il encore captif ? J’ai horreur de cette situation… Cette situation de doute envers une personne que je pourrais considérer comme un ami. Je préfère encore douter de moi que douter des autres. Mais malgré ça, je ne peux m’enlever de la tête qu’il est peut-être avec eux. Ce serait comme ça qu’ils nous auraient retrouvés ? Non… Je pense qu’ils savaient depuis longtemps où j’habite. Je n’ai pas le temps de me poser plus de questions que la fille aux cheveux rouges interrompt mes pensées :
« Eh ben ! Tas le regard vide ! Ton âme a quitté ton corps ou quoi ? »
Je reprends alors mes esprits et lui répond directement :
« Qu’est-ce que tu lui as fait ?!
_ Roh c’est bon ! Je me suis juste un peu amusée avec lui. En plus de te ramener ton pote, je te ramène de la bouffe, tu ne vas pas te plaindre !
_ …
_ Bon recule ! J’ouvre la cellule. »
Je fis alors un pas de recul. Elle ouvrit alors la porte. J’eus alors une très mauvaise idée en tête. La porte est ouverte maintenant, je peux me téléporter hors de cette cellule. Qu’est-ce que je fais ? Je me téléporte ou pas ? J’appelle Gate et on essaie de s’enfuir ? Cette occasion ne se représentera peut-être plus jamais ! Que faire ? Et si j’essaie ? Que se passera-t-il ? Comment réagirait-elle. Je la fixe alors pendant ma réflexion et je la vois rire.
« Tu sais… On m’a dit que tu avais un pouvoir de téléportation. Tu te demandes si tu ne devrais pas t’enfuir ? »
Son expression changea alors. Elle avait un sourire noir, un sourire sadique, un sourire qui ferait peur à un tueur en série. Elle me dit alors sur un ton amusé :
« Allez ! Vas-y ! Fais-moi ce plaisir. Donne-moi une bonne raison de t’attaquer et de te tuer. Il paraît que tu t’es défendu ! Alors montre-moi ce que tu as ! Fais un geste suspect ! Vas-y ! »
Elle m’a enlevé toute envie de me rebeller. Elle a réussi à rendre fragile mon esprit qui se solidifiait peu à peu. En voyant ma résilience elle fit une mine dépitée. Elle me dit froidement :
« T’as que de la gueule. »
Elle posa au sol le plateau, poussa Kévin dans la cellule qui tomba de tout son poids avant de ferme la cellule et de repartir sans ne rien dire.
Je m'empressa alors d'aller voir Kévin, voir son état. Je lui demanda rapidement :
« Hé ! Hé ça va !? »
Je n'eus aucune réponse. Il était complètement épuisé. Il n'avait plus aucune énergie. Il n'était pas inconscient mais presque. Ne sachant pas quoi faire, je me mis à le porter tant bien que mal afin de l'installer sur un des matelas. Je l'entendis alors s'endormir très rapidement. Il ne ronflait pas mais sa respiration était forte. Qu’est-ce qu'elle a bien pu lui faire ? Pendant ce temps je me tourna vers le plateau. Je ne m'attendais pas à de la haute gastronomie, mais je m'attendais à pire. Des pâtes au jambon. Le repas le plus simple à faire en soit… il y avait aussi un verre d'eau. Je décida alors de ne pas le boire tout de suite. Mieux vaut le garder pour plus tard. Je me mets alors à manger mon repas. Il n'y avait pas grand-chose, mais assez pour calmer un peu ma faim.
Je m'assis alors contre le mur et regarda Kévin qui dormait très profondément. J'ai été incapable de le protéger. Mieux valait le laisser dormir. Je pris mon verre et en bu le contenu avant de regarder Gate à nouveau. Lui aussi semblait endormi. Je décida alors de faire la même chose. Ça ne pouvait pas me faire de mal après tout.


Quelle erreur.
Alors que je me réveillais, je n’étais plus dans ma cellule. La technologie et la lumière me revenaient. Le chauffage également. J’étais dans une pièce blanche, avec juste trois chaises, une table et un miroir. Certainement une vitre sans teint. Il ne faut pas s’appeler Sherlock pour savoir que je suis dans une salle d’interrogatoire. C’est limite trop cliché. Je me suis réveillé sur une des chaises. Lorsque j’essaya de me lever, je fus pris de court voyant alors que mes jambes ne répondaient pas. J’avais beau faire tout mon maximum, mes jambes refusaient de me lever. Ce n’était pourtant pas de la paralysie car lorsque je voulais croiser les jambes, tourner mes chevilles et autres mouvements mes jambes répondaient parfaitement. Mais elles refusaient de prendre appui. Certainement l’une de leurs techniques. Et maintenant quoi ? Je vais attendre un temps qui va me paraître interminable ? Et ce serait de plus une de leur technique de persuasion et de déstabilisation ? Et ben je vais vous dire une chose : ça n’a pas loupé ! Ils m’ont vraiment fait attendre pendant un long moment. Et même si j’y étais préparé, cela reste une situation stressante que de rester ainsi assis sur une chaise, entravé de ses mouvements sans rien apparent qui pourrait retenir nos mouvements, et sans savoir depuis combien de temps on est là, ni combien de temps on va le rester seul. J’avais beau me répéter que je ne devais pas céder à la panique, ce n’était certainement pas une chose facile. Je devais fortement travailler sur mon contrôle de moi-même et de mes émotions, c’est un travail que j’ai beaucoup fait en période d’examens. Il ne vaut mieux pas essayer de parler à Gate, cela éveillerait peut-être les soupçons.
J’étais en train de m’imaginer des loups qui courraient, un stratagème expérimental développé sur le moment afin de ne pas perdre la tête à trop réfléchir sur ma situation actuelle, lorsque la porte s’ouvrit. La fille aux cheveux rouges est alors entrée dans la pièce. Pourquoi est-ce toujours elle qui est envoyée ? C’est la chargée de communication ? Je ne voulais pas montrer que j’avais peur je dis alors avec le peu d’assurance que je pouvais sortir :
« On s’est beaucoup rencontrés ces derniers temps,  vous allez peut-être me dire votre nom ? »
Elle rigola un peu. Par chance elle ne semblait pas offensée par ce que j’avais dit et donc ne semblait pas prête à m’égorger. Je ne vous cache pas que j’en suis plutôt content. Ça m’aurait quelques peux embêté de perdre la vie comme ça. Elle me répondit amusée :
« Je suis Cliria. Comme ça tu sais qui appeler lorsqu’il faut torturer quelqu’un !
_ C’est pour ça que vous êtes ici ? »
Même si je l’ai demandé sur le ton de l’amusement, intérieurement je prie pour ma vie !
« Non, pas encore, on est ici à l’étape d’en dessous. Je vais juste te poser des questions, et si tu ne réponds pas, on devra peut-être passer à la torture. Tu pourras demander à ton ami : rien que de voir des vidéos de ce que j’ai fait aux gens l’a rendu fou. Ils sont fragiles les humains. »
Même s’il était faux de base, je perdis bien vite mon sourire. Elle n’est pas là pour me faire m’amuser, ni par hasard. Elle n’est pas chargée de communication mais des interrogatoires, apparemment même des tortures. Elle vit alors mon sourire redescendre et me dit :
« Bah tu ne rigoles plus ? Bon, alors on va passer à l’interrogatoire. »
Elle prit alors une chaise et s’assit devant moi. Son regard perçant traversa même mon esprit comme un couteau dans du beurre sorti du frigo depuis trois jours. Elle ferait avouer à un aveugle qu’il a vu un meurtre. Elle me dit alors :
« Tu peux me dire comment tu as récupéré un tel objet ? »
Elle me dit cela en me montrant Gate.
« Euh… ça va vous paraître fou… mais je l’ai trouvée.
_ Bien-sûr ! Des hommes passent leur vie à chercher un des douze artéfacts du grand Marshal, et toi tu en trouves un comme ça ! C’est logique !
_ Je vous dis pourtant la vérité ! J’ai fouillé les objets trouvés et elle était là ! Je ne savais même pas que c’était un artéfact !
_ Dans les objets trouvés ! Bien-sûr ! Il fallait y penser ! J’en ai vu des mythos et du foutage de gueule ! Mais toi là t’es le meilleur ! On me l’avait jamais faite celle-là ! Heureusement qu’on est enregistrés, sinon mes collègues ne me croiraient pas !
_ Mais je vous dis la vérité ! Vous n’avez pas un moyen de détecter les mensonges ?!
_ Ah si ! Ça  s’appelle la torture ! Tu veux passer le test ? »
J’étais beaucoup moins chaud d’un coup. Et je pense que cela se voyait. Personnellement la torture ce n’est pas mon kiff, surtout si je la subis. En voyant mon silence, Cliria dit alors :
« Ah ! Apparemment t’es moins enthousiaste d’un coup ! Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu n’as pas envie de te faire torturer ?
_ Qui aurait envie de se faire torturer… ?
_ Bon, alors je te conseille de me dire la vérité pour les prochaines questions. Ce serait dommage d’abîmer un si beau visage. Question suivante : Qui es-tu réellement ? »
Elle paraissait on ne peut plus sérieuse quant à cette question. Qu’est-ce que je suis censé répondre ? Qu’est-ce qu’elle attend réellement de moi ? Je lui réponds alors, espérant que cela la satisfasse :
«  Je suis Luc, un lycéen qui se retrouve avec peut-être des pouvoirs qu’il ne comprend pas et voit des choses qu’il ne voyait pas avant de se prendre un arbre en pleine figure. Je me suis fait attaquer par mon meilleur ami qui s’est transformé en homme-poisson et qui a été tué par un loup-garou alors qu’il essayait de m’embrocher. Ça vous va ?
_ Tu penses vraiment être un simple humain ?
_ J’ai de plus en plus de doutes, mais avec votre prise de sang vous devriez pouvoir avoir des résultats non ?
_ C’est moi qui pose les questions. Qui sont tes parents ?
_ Ma mère est une hôtesse de l’air, et mon père je ne l’ai jamais vu.
_ Comment as-tu eu connaissance du pacte des 6 mondes ?
_ Un ami métamorphe me l’a expliqué.
_ Qui connais-tu d’autre faisant partie des 6 mondes ?
_ Light que vous avez capturé, et certaines personnes de ma classe.
_ Qui sont ces personnes ?
_ Pourquoi est-ce que je vous le dirais ? Vous seriez capable de les attaquer. Je ne veux pas répondre à cette question !
_ Es-tu sûr de ta réponse ? »
En disant cela, Cliria se pencha comme pour appuyer ses dires. Son regard insistant me faisait penser qu’elle ne me lâcherait pas tant que je ne le lui disais pas. Que devrais-je faire ? Devrais-je le lui dire ? Non ! Mais… que va-t-il m’arriver ? Cependant, je ne compte pas vendre mes amis. Je lui réponds alors :
« C’est mon dernier mot.
_ Très bien. »
Sans ne rien dire de plus, elle sort de la salle, me laissant seul ici. J’entends le verrou fermer la porte. Elle m’a enfermé. Mais quelle différence ? Être enfermé dans la cage du sous-sol ou ici ? Je me surprends à être bien moins paniqué que j’aurais pu l’être. Est-ce qu’ils vont me faire le coup de me faire attendre ? C’est connu. Quoi que… ils sont assez imaginatifs pour faire autrement je pense, non ? Faut que j’arrête d’y penser ! C’est comme ça que je vais paniquer.
Je ne m’y attendais pas, mais en dix minutes un homme que je n’avais pas encore vu entra dans la pièce avec une pochette à élastique à la main. Je pouvais ressentir sa force rien qu’en le regardant. Il était assez grand, cheveux blancs avec un léger bouc. Il avait une légère cicatrice, sur la joue, mais ce n’est pas ce qui apparaissait en premier lorsqu’on le regardait. Il avait une hétérochromia iridis : les yeux vairons. Il avait un œil noir et un œil rouge. Je peux vous jurer que ça ne vous met pas en confiance. J'irais même jusqu’à dire que ça fait peur. Puis lorsqu'il baissa la tête je vis ses oreilles. Elles étaient pointues. C'est un elfe. Il s'assit en face de moi et posa alors sa pochette sur la table. Il me fixait donc de ses yeux vairons. C'était très déstabilisant. Il dit froidement :
« Je vais lire ton dossier, je veux pas entendre un mot avant que je n'ai fini de lire. Hoche la tête si tu as compris. »
Sa voix était rauque et autoritaire. Il ne semblait pas plaisanter. Je n'avais pas vraiment envie d’essayer de le provoquer. J'hoche alors la tête. Il ouvrit sa pochette, en prit les documents et se mit donc à parler :
« Tu t'appelles Luc, tu as 17 ans. Tu vas au lycée à pied ou en skateboard. Au lycée tu étais amoureux de Lucie, mais elle ne te parle plus aujourd’hui. Tu vis avec ta mère mais elle est très souvent absente à cause de son travail. En face de chez toi habitait Louis, ton meilleur ami, mais il a disparu, et sa mère a décidé de déménager. Tu ne connais pas ton père. Tu adores la nature, les plantes et la SVT. Tu as toujours aimé te balader dans les forêts et quand tu touches un arbre tu as l’impression de communiquer avec lui. Un jour malencontreux tu t'es retrouvé pris en pleine forêt dans une tempête. Tu t'es retrouvé dans le coma et on t'a annoncé que tu avais attrapé un parasite sans qu'on ne sache pourquoi. Depuis ce jour tu peux ressentir des choses étranges. Ai-je raison jusque là ? »
Comment est-ce qu'il peut savoir tout ça ? Ça fait peur… j'acquiesça d'un simple hochement de tête. Il reprit :
« Depuis ce temps tu fais des rêves étranges et qui te semblent on ne peut plus réels. Mais cela fait longtemps que tu n'en as pas eu. A ton retour le Directeur t'a demandé de t'occuper d'une fille aveugle qui vient d'intégrer ta classe. Vous vous êtes cependant fait agresser par des violeurs lors d'une balade en forêt. Tu as réussi à les arrêter. Quel héroïsme. Tu as donc à nouveau été convoqué mais cette fois ci avec la jeune fille aveugle et une autre fille par ton directeur et la police qui s'est chargée de l'enquête. C'est bien cela ?
_ Oui.
_ Parlons maintenant de la bague que tu as au doigt. Tu l'as eu en fouillant dans les objets trouvés de ton école c'est ça ?
_ Oui.
_ Cette bague est en réalité « Gate », un des nombreux objets créés par Marshal, un grand maître Ombrage très connu pour des armes ayants des capacités très puissantes. Elle te permet de te téléporter, mais cela te demande beaucoup d’énergie. J'ai raison ?
_ Oui. Vous m'apprenez même qui est ce Marshal.
_ Ok. »
Il change de page et prend son temps pour la lire avant de me regarder suspicieusement et de poser la feuille. Il reprend sa tirade :
« Je vais maintenant te lire ce que l’on a pu trouver grâce aux examens que l’on t’a fait. Tu es en effet un être humain, cependant tu ne l’es pas totalement. Tu es ce qu’on appelle un hybride. Par ce résultat je peux t’indiquer que ta simple existence est une entorse à l’article 6 du pacte des 6 mondes. Nous pouvons donc en conclure que l’arrivée tardive de ton « parasite » est due au fait de tes gènes humains. Nous pouvons également penser que celui-ci s’est créé suite au choc causé par l’accident que tu as eu. Pour ce crime ton jugement se fera en bonne et due forme dans notre pays dans lequel nous vous emmènerons vous et vos amis. Avez-vous compris ce que je viens de vous dire ? »
Je suis plus que choqué. Je suis bloqué. Comme une rayure sur un vinyle. J’ai l’impression d’avoir subi une explosion de mon cerveau. Toutes ces informations sont invraisemblables. Pourtant mon interlocuteur ne semble pas mentir. Je n’arrive pas à croire ce que je viens d’entendre. Sans savoir pourquoi, je pense instinctivement, je me lève rapidement de ma chaise en criant :
« VOUS MENTEZ ! Vous essayez simplement de me retourner le crâne ! Vous insinuez que ma mère ne serait pas humaine ou aurait fricoté avec une personne non-humaine ?! Et d’ailleurs qui êtes-vous pour spéculer de telles accusations ?!
_ Je m’appelle Jack. Et non. Votre Maman est bien une humaine, nous le saurions depuis longtemps. Cependant je soutiens effectivement que votre Papa est de façon certaine un non-humain.
_ Puisque votre règle est si stricte, qui serait assez fou pour aller à l’encontre ?!
_ Nous ne le savons pas.
_ Ce sont des sottises ! Et puisque mon père n’est pas humain, quelle race est-il d’après vous ?
_ D’après les résultats de votre prise de sang, vous êtes à 50% humain, et à 50% elfe. Ce qui expliquerait assez facilement pourquoi vous aimez tant la nature.
_ Je veux voir ces résultats dont vous parlez !
_ Pour cela veuillez s’il vous plaît vous assoir. »
Je m’assis alors, étant toujours en état de choc, mais quelques peux calmés. Jack me montre alors un papier. C’est une analyse sanguine à mon nom indiquant effectivement une hybridité. Je relis ce papier plusieurs fois avant d’affirmer :
« Il n’était pas compliqué pour vous de truquer cette analyse ! Vous êtes vous-même un elfe ! Il suffisait de rajouter votre sang au mien ! Je souhaite donc qu’une analyse soit refaite dans un hôpital humain !
_ C’est impossible. Cela révèlerait notre existence aux humains.
_ Cela vous arrange bien n’est-ce pas… ?
_ Là n’est pas la question, je noterais que tu ne souhaites pas croire en nos dires. Je me dois cependant de te demander le nom des personnes non-humaines que tu as fréquentées afin que nous puissions les interroger.
_ J’ai déjà dit à votre collègue que je ne vous donnerais aucune de ces informations.
_ Me confirmes-tu ne pas vouloir me communiquer cette information ?
_ Oui !
_ Très bien. Cela est toutefois fâcheux mais tu as fait ton choix. »
C’est alors que Jack se leva afin de se positionner derrière moi. D’une facilité incroyable il me leva avec ma chaise afin de me tourner vers le miroir. Il sortit une télécommande de sa poche et appuya sur un bouton. D’un coup le miroir s’éteignait comme un écran de télévision pour faire face à une vitre. La pièce derrière n’était pas éclairée. Je n’y voyais donc rien. Derrière moi, posant ses mains sur mes épaules, Jack dit :
« As-tu changé d’avis ?
_ Non ! Et ça ne changera pas !
_ Bien. »
Il appuya alors à nouveau sur sa télécommande et cette fois-ci la pièce derrière la vitre fut éclairée. Jack derrière moi me tenais m’empêchant alors de me lever face à ce que j’’avais sous les yeux. Derrière cette vitre je pouvais voir une jeune femme, petite et mince, de longs cheveux blancs, ayant les mêmes yeux vairons que Jack qui tenait une hache digne d’une quinque sortie du manga Tokyo Ghoul. A côté d’elle, attachée sur une chaise, je pouvais voir Light, sans son bandeau, ayant des marques de coups sur le visage, et qui semblait être à bout de force. C’est là que je compris qu’ils étaient vraiment prêts à tout pour arriver à leurs fins.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 12, 2020 ⏰

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