Chapitre 13 : Première rencontre avec le Conseil

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Le réveil est un peu difficile, j'ai un mal de crâne digne d'un lendemain de cuite. Je dirais même plus fort. Je ne conseille l'asphyxie à personne, ça fait mal au crâne au réveil. La dernière vision que j'ai eue est celle d'une lumière. Le temps que j'émerge et sue mon esprit soit un peu plus clair, je regarde autour de moi et me rends compte que je suis loin d'être chez moi. Je suis derrière des barreaux. Le matelas sur lequel je suis couché est a même le sol, et apparemment j'ai un seau en guise de toilette. Le truc dans le meilleur état c'est le papier toilette. Et apparemment ils ont prévu de mettre plusieurs personnes dans cette cage, car il y a un matelas en plus.
Je suis entouré de trois grilles de barreaux, deux latéraux et une de face, et d'un mur en briques grise derrière moi.
Je commence rapidement à paniquer, à me demander où je suis. Ces hommes à capuches nous ont très clairement enlevés. Et où sont Light et Kevin ? Est-ce qu’ils sont morts… ? Et pourquoi nous avoir enlevés ? Ils n’ont clairement pas l'air d'être humains, je le sens, je le ressens même. C'est de plus en plus clair, j'arrive de plus en plus à différencier les humains des « mondiaux ».
Soudain, j'entends un bruit. Derrière ces barreaux, dans ce qui semble être des cachots de château. Alors je me lève et je cris :
« Hé ! Pourquoi nous avoir kidnappés ? Et où sont mes amis ? »
Je n'eus pas de réponse. Mais les bruits que j'entendais se rapprochaient de moi, je peux même dire que ce sont des bruits de pas. Je ne sais pas qui ou quoi, mais ça se rapproche de moi. Les pas se rapprochent. Plus ils se rapprochent, plus ils me semblent humains. Ou du moins humanoïdes. Apparaît alors une femme d’environ 1m60, fine et avec des cheveux rouges et longs. Elle porte la même cape noire que les personnes qui nous ont kidnappés, elle a juste enlevée sa capuche, elle porte un masque. Elle s’approche jusqu’à être face à moi, à un mètre des barreaux de la cellule. Son masque blanc est décoré de rouge. De jolis traits rouges.
Dès qu’elle fut face à moi, j’ai pu sentir qu’elle n’est pas humaine. Ce que je ressens, son « aura », ou son « énergie », est très puissante. Sa simple présence me donne un pic au cœur. Je veux cependant avoir mes réponses. Je déglutis, essayant de cacher mes sanglots et sueurs froides, pour lui demander fermement :
« Qui êtes-vous ? Que nous voulez-vous ? Et où sont mes amis ?
_ Wouah ! Ça fait beaucoup de questions là ! »
En l’entendant parler, je reconnais sa voix. C’est elle la fille à la voix sadique. Elle fait bel et bien partie de nos kidnappeurs. Elle s’est mise à légèrement rire. Après quelques secondes, elle reprend :
« Je vais te répondre, petit oisillon. Nous nous faisons appeler « le Conseil », et tu es suspecté d’avoir transgressé l’article 6 du pacte des 6 mondes, Luc. Quant à tes amis : la fille se fait interroger, et l’humain est endormi dans ma chambre, pour que je puisse jouer avec lui.
_ Que… comptes-tu faire de lui ? Et pourquoi moi ?
_ Tu me saoules avec tes questions… elles sont d’un ennui…
_ Réponds-moi !!! »
Je ne sais pas pourquoi, mais pendant un cours instant, je me suis senti puissant. J’ai eu l’impression de pouvoir déplacer des montagnes par la colère. J’imagine que j’ai été un peu trop confiant. La fille devant moi a été prise d’un fou rire. Pourquoi ? J’imagine qu’elle m’a trouvé ridicule. Rigolant encore un peu, elle dit :
« Mais c’est qu’il bat des ailes notre oisillon ! Il a voulu s’envoler l’oisillon ! On pourrait bien s’amuser avec toi ! »
Puis, elle s’arrêta de rire, et prit une voix et une attitude qui feraient peur à toute personne :
« Je vais te montrer comment on fait pour voler ! »
Soudain, son énergie me mis à genoux. Littéralement. Je sentis une pression énorme, comme une augmentation de la gravité. Et je pouvais clairement percevoir que c’était à cause d’elle. Je suis comme paralysé par la peur. Je ressens sa supériorité. Cela n’a duré que cinq secondes, mais je suis resté au sol une trentaine de secondes, j’étais en état de choc. Me relever était périlleux, au vue des sanglots et tremblements de mes jambes. De tout mon corps d’ailleurs. Elle fit alors une remarque une fois que je me sois relevé :
« Je suis certaine que tu n’es pas humain ! Car tu as déchargé une forte énergie, et que tu n’es pas tombé dans les pommes face à la mienne !
_ Mais… C’est vraiment… un monde fou…
_ Tu parles de quoi ?
_ Des six mondes…
_ Continue, tu m’intéresses.
_ Et Pourquoi… Je ferais cela… ?
_ Crois-moi… tu le feras. »
Sur ces paroles, elle partit. Je suis inquiet pour Kevin et Light. Apparemment, Kevin serait encore assommé, et Light se ferait interroger. Pourquoi elle ? N'est-ce pas moi qui suis présumé coupable ? Est-ce qu’elle aurait un lien avec les mondiaux ? Au final, cela expliquerait peut-être pas mal de choses. Plus j'y réfléchis, plus ça me paraît logique. Voire même évident.
Depuis combien de temps suis-je dans cette cage ? Seul dans cette cage ? Quand est-ce que vont revenir mes amis ? Le temps me paraît tellement long. Je fouille la cellule de fond en comble dans l'espoir de trouver quelque chose qui pourrait m'aider. Des armes cachées, un tunnel secret, un mot d'un ancien prisonnier. Tout ce que je trouve ce sont des araignées et des toiles d’araignées, c'est tout. Je suis assis sur un des matelas, regardant autour de moi et imaginant tous les scénarios possibles de ce qu'il peut se passer dans cette chambre. La chambre de la fille à la voix sadique. Que va-t-il arriver à Kévin ? Alors que c'est un humain, il n'est pas censé connaître les 6 mondes. En le prenant avec nous, est-ce que le Conseil n'est pas hors-pacte ? Ça se dit ça « hors-pacte » ? Je n'en sais rien. Je sais juste que ça fait longtemps que je suis là, seul. Qu'est-ce qui va nous arriver ? Et putain c'est quoi l'article 6 du pacte des 6 mondes ??? J'arrive pas à m'en souvenir… Je l'ai, je le connais, mais impossible de m'en rappeler. Que faire… ?
Encore plus de temps est passé depuis. Je commence à me tourmenter moi-même avec mes questions. Puis j'entends des bruits de pas. Encore la fille aux cheveux rouges ? Je ne sais pas, mais ils sont plusieurs. Qui ? Et pourquoi ? Je vois alors apparaître deux personnes portant la même cape et le même masque que la fille. Apparemment ce sont deux garçons, un très grand et très musclé, un autre plus petit et un peu moins musclé. Ces deux hommes dégagent une énergie au moins aussi forte que la fille. Pourtant elles sont chacune différentes des autres. Ils s'approchent chacun avec les mains prises de différentes manières. L'un d'eux porte un plateau avec une seringue, tandis que l'autre tient des menottes et des chaînes. Cette vue me fit reculer d'un pas craintif. Vous me direz que je ne dois pas montrer mes faiblesses, mais là… je n'ai pas le choix. Les deux sont alors juste en face. Le plus grand dit alors :
« Nous allons ouvrir la cellule et procéder a une prise de sang. Je te déconseille d'essayer quoi que ce soit. Ces chaînes sont là pour t'empêcher d'utiliser un quelconque pouvoir. Si tu as bien compris, hoche la tête. »
J'hoche alors lentement la tête. Le plus petit fit un simple mouvement de la main, qui est emplit de ce qui ressemble a une fumée noire dense, et la porte de la cellule s'ouvre alors. Les deux hommes s’approchent de moi. Mon corps tremble de partout. Que dois-je faire ? Je tente de m'enfuir ? Non… ça ne servirait à rien. Ce serait le meilleur moyen de m'attirer le plus d'ennuis. Le plus grand se tient face a moi avec le plateau qui à la seringue.
« Mets tes mains dans le dos. Et attention aux mouvements trop brusques. »
Je mets alors lentement les mains derrière le dos. Le plus petit passe derrière moi afin de m'attacher les mains. Il me mit la première menotte au poignet. Au moment de me mettre la deuxième, je sentis une grande énergie dans mon dos, et une lumière éblouissante émane de mes doigts. La seconde d’après, celui derrière moi se retrouvait projeté dans le mur. Qu’est-ce qu'il s'est passé ? Je n'ai strictement rien fait. Apparemment, celui en face de moi n’était pas de cet avis. Je le vis s'entourer d'une aura noire. Il m'attrapa à la gorge et me dit :
« Tu aurais dû être sage ! Tu as 3 secondes pour mettre toi-même tes menottes, avant que je n’aie à remplir un rapport sur la mort fâcheuse d'un prisonnier qui s'est rebellé…
_ Je… Je n'ai rien fait…c'est pas…
_ 1…
_ Mais puisque je vous dis qu…
_ 2… »
Il ne veut pas m'écouter et moi je ne veux pas mourir. Je prends alors la deuxième menotte et tente de me la mettre au poignet. Et ça recommence. La même énergie et la même lumière. Cette fois-ci je remarque quelque chose. Cette lumière ne vient pas réellement de mes doigts, mais bel et bien de ma bague. La bague que j'ai trouvé au lycée se met a briller, encore plus fort que tout à l'heure. Celui qui me tenait était apparemment autant surpris que moi. Le moment d’après, je voyais s'envoler l'homme qui me tenait, mais je voyais aussi les menottes se briser.
Avant même que je ne réagisse, je me faisais étrangler. Par qui ? Je vis la même fumée noire dense qui a ouvert la porte. J'étouffe. Que faire ? Comment m'en sortir ? J'ai le souffle coupé, je ne peux plus respirer. Je me sens à nouveau partir. Puis, la fumée disparaît. Je suis à terre, je tousse, et reprends difficilement mon souffle. Je n'ai pas eu le temps de le reprendre que le grand homme est face à moi, sans masque ni capuche. Je suis pourtant incapable de le décrire, je suis trop submergé par ses longues canines, qui me font penser à un vampire. Il me tient le col. Il s’apprête à me mordre. Il faut que je sorte d’ici. Je veux qu'il me lâche… si seulement je pouvais être derrière lui, à cet instant. Soudain, une voix résonna dans ma tête :
« Suffisait de le demander. »
Avant que je ne comprenne quoi que ce soit, je me retrouvais derrière lui. Je pense qu’il n’était pas très content au vu du regard qu’il m’a lancé. Je tremblais de partout, je pouvais voir son envie de me tuer uniquement dans son regard. Je tremblais tellement que mes jambes lâchèrent et je tombais directement sur les fesses. En me rattrapant, mon regard vers le sol me fit voir la seule solution qui vint en tête pour survivre : la seringue. S’ils voulaient me faire une prise de sang à la base, ça peut marcher. Je ramasse rapidement la seringue avant qu’il ne me charge et me l’enfonce dans le bras. Je tire alors mon propre sang, sans me rendre compte qu’il s’est mis à charger. Lorsque j’ai relevé la tête, je vois le vampire, à environ 1 mètre de moi, stoppé en pleine course par mon sauveur du moment : la fille aux cheveux rouges. Elle l’a stoppé. Le deuxième qui est venu avec le vampire a littéralement disparu. La fille aux cheveux rouge lui dit :
« Calme ta colère ma petite sangsue. Tu l’as ta prise de sang. Je ne suis pas sûr que le Président soit très content que tu élimines son cher sujet, son jouet du moment, alors qu’il a coopéré. »
Alors le vampire, que je vois plus clairement maintenant, semble se calmer, malgré la frustration flagrante. Il est grand, brun avec des cheveux en batailles, et des yeux rouges sang. Il a une balafre sur la joue droite, elle paraît assez longue est profonde. Alors, toujours au sol, je tends la seringue, tête baissée. Nul besoin de voir la seringue pour savoir que ma main tremble comme pas possible. Le vampire prend alors la seringue et s'en va.
La fille aux cheveux rouges est restée. Elle me dit :
« T'as pas froid aux yeux toi ! Face à moi tu fais dans ton froc, et face à eux tu te rebelles ? C'est vexant.
_ Je… je ne voulais pas… ce n’est pas moi qui ai fait ça…
_ Ah bon ? Et c'est qui ? »
Que voulez-vous répondre à ça ? Moi-même je n'en sais rien. J'ai donc répondu par le silence.
« Je te conseille de faire profil bas, il a beaucoup de rancune. »
Sur ces mots, elle partit, refermant bien la cellule. Je suis resté assis au sol pendant très très longtemps. Je n'arrivais pas à m'en remettre. Mais que s'est-il passé ? Je comprends rien, qui a bien pu faire ça ?
« Ben c'était moi ! »
Cette voix résonna a nouveau dans ma tête, comme un écho, comme si quelqu’un me parlait avec un genre de télépathie. Une voix masculine mais pas grave pour autant. Je me relève alors et regarde autour de moi. Je dis alors en commençant a vraiment paniquer :
« Q-qui est là ? Vous faîtes partie du conseil ?
_ Le conseil ? C'te blague !
_ Où êtes-vous, qui êtes-vous et que me voulez-vous ?
_ Tu es sûr de vraiment vouloir me voir ? »
Une hésitation vit le jour à ce moment là. Est-ce que je suis vraiment sûr de vouloir le voir ? Il a pas tort. Maintenant que j'en suis là, je ne dois pas reculer !
« Oui j'en suis sûr, montrez-vous !
_ Très bien, alors lève ta main gauche a hauteur de ton visage. »
Je ne comprenais toujours pas. Je lève la main gauche à hauteur de mon visage et tout ce que je vois c'est ma main.
« Bon et maintenant ?
_ Tu ne me vois toujours pas ?
_ Euh… ben non.
_ Regarde bien, je vais te faire coucou, comme disent les humains. »
Avant que je n'ai le temps de me demander pourquoi il avait dit « comme disent les humains » la bague a mon doigt se mit à briller d'un éclat intense. Je commençais à peine à comprendre. Je me mis alors à hurler :
« UNE BAGUE QUI PARLE C'EST QUOI CE BORDEL ??? »
Je courais partout dans la cellule. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Sûrement par panique. Au bout d'une minute à courir comme ça, je m'assis sur le matelas. Je me mets alors à essayer de retirer ma bague. Impossible. Elle ne bouge pas d'un pouce. Je m'efforce encore et encore, au point de m'essouffler. Je suis en panique totale.
« Tu veux bien te calmer ? Non mais parce que là tu trembles beaucoup, surtout tes mains, et c'est désagréable.
_ J'ai compris ce qu'il se passe…
_ Tu veux dire ce que je t'ai expliqué ? Bon garçon.
_ Je deviens fou. Le fait d'être enfermé seul le donne des hallucinations auditives et visuelles. C'est pour ça que ma bague me parle et qu'elle brille.
_ Bravo Sherlock ! Et vue que t'es dans ta lancée, tu m'explique pourquoi celui qui a essayé de te mettre les menottes s'est envoyé dans le mur ? Et aussi, pourquoi le menotte se sont brisées quand t'es essayé de les mettre toi-même ?
_ …
_ Pardon ? C’est drôle je t'entends pas.
_ …
_ C'est bien ce que je me disais. Maintenant tu vas arrêter tes conneries.
_ Pour que j’y croie, il va falloir que tu m’expliques un peu toute cette histoire. Comment ça se fait qu’une bague puisse me parler par télépathie, et dise avoir envoyé quelqu’un dans le mur je ne sais comment ??? Et puis… Est-ce que c’est toi qui m’a parlé juste avant que je ne me retrouve derrière ce… ce vampire ?
_ Bingo ! Il est pas si con qu’il en a l’air. Pour faire simple : je ne suis pas une bague vivante, et personne n’est scellé dans cette bague. Je suis une bague qui a une conscience. Pour te faire simple : je m’appelle Gate, et j’ai étais créé par Monsieur Marshall, un mage noir. Et il m’a insufflé le pouvoir de téléporter mon porteur. Et comme c’est une magie très puissante, ce ne sont pas simples chaînes qui me retireront mon pouvoir. C’est un système de défense.
_ Je deviens cinglé c’est certain…
_ Roh hé ! Tu m’énerves hein ! Je vais te le prouver moi ! »
D’un coup je me retrouve dans le coin avant gauche de la prison, puis dans le coin arrière droit, et ensuite je me retrouve au centre. A l’arrière de la cellule. A l’avant. Au centre gauche. Puis encore à droite. Cela a continué environ deux minutes, j’avais la nausée comme jamais je ne l’ai eue. A force de me faire transporter, de me faire téléporter, ça m’a donné envie de vomir. C’est ce que j’ai fait. Une fois terminé, j’ai atterri sur un des matelas et me suis mis à vomir. Mon souffle coupé, j’ai du mal à respirer. De plus, je me sens fatigué. Je prends quelques instants à reprendre mes esprits. Suite à cela je regarde alors ma bague, ou plutôt « Gate ». Sa voix résonne à nouveau dans ma tête :
_ Ca y est tu me crois ?
_ J… C’est un truc de fou… Qui est ce Marshal ?
_ Marshal ? Ben c’est Marshal quoi… Mon créateur… Il est connu quand même !
_ Pas pour moi… je suis un petit nouveau moi…
_ Ces jeunes… Bon moi il faut que je te laisse, repos ! »
Je sentis la communication comme se couper. Je ne pouvais plus lui parler. Et je commence à me demander comment tout cela est possible. La fatigue me prenait de plus en plus et je finis par m’endormir.

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