Chapitre 1 - Capucine

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Les brumes du sommeil me quittent tout doucement à cause de ce son strident qui me vrille les oreilles et que je ne supporte pas. Je me cache la tête sous le coussin dans l'espoir de ne plus l'entendre, mais ça persiste. Inutile d'espérer une grasse matinée ou de rester dans ce cocon si chaud que j'affectionne.

Je tape lourdement ma main sur mon réveil pour définitivement l'éteindre. Toutefois, je ne me lève pas directement pour autant. Cinq minutes plus tard, je chasse mon coussin et ouvre un œil pour éteindre ce son qui recommence. Vive les rappels ! Je suis obligé d'en mettre au moins deux pour m'extirper des limbes du sommeil. Cette fois, je ne me rendors pas.

Je bâille à m'en décrocher la mâchoire et me redresse dans mon lit.

Il me faut quelques instants pour constater que c'est le petit matin et que mes yeux s'habituent à la pénombre où est plongée ma chambre. Les tentures sont fermées. Je n'allume pas ma lampe de chevet, percevant un rai de lumière filtrer dans la pièce.

Je réalise que le week-end est terminé et que nous sommes lundi matin. Il faut que je me lève si je ne veux pas arriver en retard au boulot.

Je m'étire, les bras au-dessus de la tête. Je repousse ensuite ma couverte, bien que je n'en ai pas envie, et lance une jambe hors du lit pour poser le pied sur le sol. L'autre suit le mouvement et je me lève. L'esprit encore embrouillé, je titube un peu, le temps de trouver mon équilibre. Je me traîne jusqu'à la cuisine où je me prépare un café. Bien que je préfère le chocolat chaud, le matin, avant la première tasse du breuvage amère, je ne suis pas à même de faire quoi que ce soit d'autre, la tête bien trop dans le brouillard. Qui se dissipe une fois que j'ingurgite la première gorgée de ce nectar brûlant. Je vide ma tasse et repart ensuite dans ma chambre pour me rendre sous la douche et me préparer.

Mon loft n'est ni grand ni petit, juste ce qu'il faut. Situé au troisième étage d'un immeuble, je m'y sens bien, sauf quand l'ascenseur décide d'être en panne et que je doive utiliser les escaliers, surtout avec des courses.

Chaque jour de la semaine, c'est la même routine : levé à 6 heures, café, douche. Et je mets toujours une plombe pour choisir mes vêtements ! Je les prépare la veille, pourtant, mais je change à chaque fois d'avis en dernière minute. Je ne suis jamais satisfaite de ce que j'enfile, ni du maquillage léger que j'applique sur mon visage et encore moins de ma coiffure.

J'attrape dans ma penderie un tailleur. C'est une tenue primordiale ! Il faut que ce soit class et pro. J'en ai plusieurs. J'avais opté pour une belle jupe fluide qui entoure mes hanches, mais je préfère le pantalon finalement. Je déteste montrer mes bourrelets ! Pourquoi avoir acheté ce vêtement dans ce cas ? Il m'avait plu sur le moment même. J'ai craqué dessus et fait chauffer ma carte de crédit. Cependant, les jupes, c'est rare que j'en mette. Je le fais lorsque Roxy — ma meilleure amie et collègue —, me pousse à le faire. Il est impossible de lui résister ! Si je me braque, elle ne lâche pas l'affaire jusqu'à ce que je cède.

Elle n'arrête pas de me dire que je suis belle, que j'ai des courbes qui feraient tourner la tête de plus d'un homme, mais j'ai n'y crois pas. Quel mec aimerait apercevoir les grosses cuisses d'une femme ? Impossible !

Je me saisis d'un chemisier, des bas et op, sous le jet d'eau ! Vingt minutes plus tard, je suis face à mon reflet dans le miroir, drapée d'une serviette et me sèche les cheveux. Discipliner ma longue chevelure brune est toute une histoire !

Je termine de m'habiller, me maquille légèrement, mange un fruit et un yaourt et quitte ensuite mon logement.

C'est déjà l'effervescence dans les rues de Los Angeles. Je marche vite, prend le métro et arrive enfin au boulot. Un énorme building, montant presque au gratte-ciel. Le journal dans lequel je travaille est impressionnant. Tant par ce qu'il sort chaque semaine, sa réputation qui n'est plus à refaire et son succès. Il y a plusieurs départements dans le même immeuble. Moi j'occupe la rubrique chronique de l'un d'eux.

Sweet love ( auto édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant