Chapitre 5 - Capucine

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J'ai bossé tout le restant du week-end. J'ai enfin terminé de répondre à toutes les lettres de la semaine, le lundi, ça va au relecteur, Boby, qui est rattaché au responsable du service relecture. Il fait des corrections sur la syntaxe, la grammaire, le style, l'horographe et le fond pour que tout soit beau et propre. Après, notre rédacteur en chef parcourt le tout et ça part à l'imprimerie.

Chaque étage à sa propre ligne éditoriale, nous, au troisième, c'est sur ma rubrique et certains sujets divers. Au deuxième, sur la mode, le marketing, les tendances. Au quatrième sur les sujets plus durs dans le monde.

Il y a aussi un étage pour les comptables, les avocats — il en faut dans un si grand journal ! —, le service web, et cetera. Et tout en haut, ce sont les grands patrons. On ne les voit que très rarement, rendant nos comptes à nos « petits chefs ». Le mien, c'est mon rédacteur en chef, Patrick.

Il me rend parfois mal à l'aise, surtout lorsqu'il a certains regards appuyés à mon égard, mais il n'a jamais eu un geste déplacé envers moi. Et quand il ne me fixe pas ainsi, c'est pour me beugler ses ordres. Je ne sais jamais sur quel pied danser avec lui.

En parlant du loup...

La porte de mon bureau — où je bosse seule —, s'ouvre sans même qu'il se soit annoncé. Patrick est comme ça, sans gêne. C'est lui notre boss et il ne se gêne pas pour nous le faire savoir.

—Capucine, il serait temps que tu nous fournisses ton travail, tu vas nous mettre en retard !

—J'ai tout donné à Boby.

—La prochaine fois, fait le beaucoup plus tôt, il va devoir se dépêcher de tout décortiquer ! Tu prends trop ton temps, je te l'ai déjà dit.

—Oui, chef.

—Commence tes réponses pour cette semaine, prend de l'avance, ça ne te fera pas de mal.

Et il referme la porte. Gougeât ! Pour aboyer ses ordres et nous malmener comme il le fait, il ne se gêne pas ! A chaque fois, il fait battre mon cœur plus vite et me fait paraître comme une moins que rien. Face à lui, je suis toute petite et je n'ose lui répondre. Je ne voudrais pas perdre mon travail.

Je soupire longuement et me concentre sur les lettres auxquelles je dois répondre. Cependant, je n'arrive pas à me focaliser complètement dessus et j'ouvre l'appli lover.be. Je n'ai pas encore répondu à mon correspondant et je relis une énième fois ce qu'il m'a envoyé :

~ DREAMER ~

Je suis tout a fait d'accord avec toi. C'est l'inconvénient de ce genre de site. Je ne compte plus tous ceux que j'ai écartés, aussi bien homme que femme.

Tu as raison, sur les sites ainsi que partout sur le NET on doit faire attention à ce que l'on raconte, ce que l'on poste, les informations que l'on donne. Et je joins ton point de vue, c'est au quotidien, jour après jour, qu'on apprend à connaître l'autre et oui, c'est vrai, même une personne qu'on côtoie, qu'on pense connaître vraiment, ça arrive que ce n'est pas le cas. Ou, cette personne n'évolue pas dans le même sens que toi et ses objectifs ainsi que ce qu'elle ressent, devient différent et vous n'êtes plus compatibles.

Tout a fait, les personnes sur qui on peut faire confiance à cent pour cent, on peut les compter sur les doigts d'une main. Virtuel ou non. Cependant, je pense qu'il est inutile d'avoir tout un panel de personnes autour de nous à qui on raconte tout. Je préfère un cercle restreint.

Café tout au long de la journée^^ J'en suis mordu !

J'avoue, c'était une question détournée. Tu ne m'en veux pas trop ? Je le suis également. Ainsi, nous voilà à égalité sur cette confidence ;)

Sweet love ( auto édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant