Fille d'un infiltré (-J)

CHAPITRE 9 -- Ma belle --

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"Notre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction." - Francis Bacon

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PDV BRYCE

Je me réveille en sursaut et en sueur. Pour une fois, ce n'est pas mon cauchemar qui m'a réveillé mais le sommeil très agité de Nevaeh. Elle m'a donné un coup de pied. Elle n'arrête pas de se débattre en criant : "Laisse-moi ! Laisse-moi ! MAMAN ! NOOOON !". Puis elle commence à pleurer.

Je prends l'initiative d'essayer de la réveiller. Je la secoue doucement tout en l'appelant et en lui disant que c'est un mauvais rêve.

Elle s'éveille brutalement de la même façon que moi, les larmes en plus. Elle est essouflée, on dirait qu'elle a couru un marathon ! Bon, pour une fois, je vais être gentil, puisque je suis dans la même situation qu'elle. Enfin, les cauchemars incessants, je connais.

« Viens c'était qu'un cauchemar, dis-je en m'approchant pour la prendre dans mes bras.

- Qu'est-ce que t'en sais ?! hurle-t-elle en évitant mon étreinte. Et pourquoi tu fais le tout gentil d'un coup ?! Tu sais pas ce que j'ai vécu et ce dont je cauchemarde toutes les nuits ! continue-t-elle en luttant contre ses larmes.

- Si, je sais ce que c'est. Tu veux pas qu'on mette nos différents de côté juste cette nuit ? » répliqué-je en tentant de restant calme.

Je ne sais pas comment je fais et où je trouve toute cette force et cette patience pour garder mon sang-froid. N'importe qui se serait déjà mangé mon poing en pleine poire.

« À quoi ça servirait ? T'façon j'ai toujours été seule, c'est bon, j'ai l'habitude. »

C'est la première fois que quelqu'un me parle d'un ton détaché et surtout... Elle est devenue tellement glaciale d'un coup ! Elle est passée de triste et en colère à froide, détachée et distante en moins d'une demie-seconde !

Elle renifle, se lève et sors de la chambre. J'entends la porte d'entrée claquer.

"Merde, bon bah j'espère pour toi qu'elle ne se rebarre pas comme tout-à-l'heure hein !"

Qui a dit qu'une conscience servait à quelque chose ? Non parce qu'il faut vraiment que je lui imprime les quatorze phalanges de ma main droite sur sa face et qu'en plus je lui coupe les couilles, parce que sérieusement, la mienne ne m'aide pas le moins du monde, elle est tout le temps en train de se rouler par terre tellement elle rigole quand j'ai des emmerdes.

Je me lève péniblement et sors sur le balcon. Ouf, elle se dirige dans le jardin seulement.

PDV NEVAEH

Je sors de la maison en pleurant, il faut à tout prix que je me calme. Pour Daman. Je vais derrière, marcher dans l'herbe fraiche du jardin pieds-nus. Je regarde vers le ciel en ravalant mes larmes, puis m'arrête.

« Les deux plus brillantes, c'est vous, maman et toi. Pourquoi il a fallu que tu partes le jour de mon anniversaire ?! Sache que je t'aimerai toujours, et je ne sais pas si je pourrai... Non... si je m'autoriserai à retomber amoureuse... »

Je me laisse tomber sur les genoux.

« Pourquoi tous ceux que j'aime me laissent ? D'abord maman, puis toi qui la rejoins, puis Jess qui me laisse tomber, puis Daman qui s'éloigne, Papa qui m'envoie avec des gens que j'aime pas, Lucky qui appartient à Chuck... J'en peux plus moi ! J'suis pas Superwoman, j'ai des limites ! »