CHAPITRE 8 -- J'ai faim. --

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"Un sens interdit en somme, ce n'est qu'un sens autorisé, mais pris à l'envers." - Pierre Dac

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Je me réveille le matin vers dix heures et demi. Bryce n'est plus au lit, je présume donc qu'il est en bas. Pour m'éveiller comme il faut, je m'étire. Mais alors que j'ouvre la main gauche pour la tendre, une grosse douleur me lance. Je grimace puis la regarde. Elle a au moins doublé de volume ! Mais qu'est-ce que j'ai fait hier pour avoir la main dans cet état ?!

Je soupire et descends, histoire de mettre de la glace dessus. Et demander à Bryce ce que j'ai fait hier au passage. Même si je n'ai pas envie de lui parler.

J'ouvre le congélateur et sors des glaçons, que j'emballe dans un sac hermétique. Je vais ensuite au salon, où je trouve Bryce entrain de regarder la télé. La série "Bones", pour être plus précise, une de mes préférées.

« Qu'est-ce que j'ai fait hier soir après que Norah ait parlé de ma... mère ?

- T'as explosé un vase et regarde le mur, » répond-il sans détourner le regard.

Je tourne la tête et aperçois une trace dans le mur orangé du salon profonde d'environ cinq centimètres. Genre c'est moi qui ai fait ça ? La marque d'un poing fermé enfoncé dans le mur... Style j'en suis capable ? Je comprends beaucoup mieux pourquoi j'ai mal maintenant !

« Où sont les calmants ?

- Parce que ma main a doublé de volume, je me retrouve avec une main de géant. »

Sur cette réplique, Bryce me regarde. Il se lève et me tire par le bras droit à la salle de bains reliée à sa chambre.

« Putain, j'étais sensé évaluer tes compétences physiques, on va devoir remettre ça, tu fais chier grognasse ! se plaint-il en me mettant un baume et une bande.

- Elle avait qu'à pas ouvrir sa grande gueule l'autre pute là ! m'emporté-je.

- "L'autre pute" comme tu dis, c'est ma petite-amie.

- J'aurais plutôt dit ton plan cul, mais si tu le dis. Et c'est marrant, ça m'étonne même pas. Comment ça se fait qu'elle n'a rien dit quand elle a appris que je devais dormir avec toi ?

- Elle a confiance en moi.

- Et ben j'sais pas comment elle fait, hein.

- Elle sort avec un Dieu, logique qu'elle ait confiance.

- Ah bon ? m'exclaffé-je. Et t'es le Dieu de quoi ? Ah, je sais, des bougnouls ! T'es Le Bougnoul Suprême ! Et plus narcissique que toi, y'a pas, c'est incroyable.

- Ouais, et bah le bougnoul il est chargé de ta sécurité, grognasse !

- J'ai pas demandé à avoir des baby-sitter sur le dos H24 !

- Nous on n'a pas demandé à avoir une grosse conne à protéger !

- Ça tombe bien, pour une fois on est d'accord. »

Je me lève du rebord de la baignoire, pars prendre des affaires de rechange, et vire Bryce de la salle avant de la verrouiller. Une fois habillée d'un simple tee-shirt violet et d'un pantalon noir ainsi que de mes Nike, je ressors et enfourne quelques billets dans ma poche après avoir constaté qu'il n'y avait pas d'efferalgan. Cette fois, je trace jusqu'à la porte d'entrée.

« Tu vas où ? »

Je n'ai pas envie de répondre. Donc je lui fous encore un vent. En sortant, je claque bien la porte. La grille entourant toute la propriété n'est pas ouverte et je n'ai pas le code. Évidemment, ce serait trop facile sinon ! Je jette un regardnvers la maison et vois Bryce m'observer avec un sourire en coin. Je ne vais pas m'avouer vaincue si facilement ! La grille fait deux mètres de haut facile, voir un peu plus, mais avant de tenter le plus dur, je décide de la longer. Avec un peu de chance, peut-être qu'un endroit et moins haut, ou... endommagé, voir même troué ?

Fille d'un infiltré (-J)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant