Fille d'un infiltré (-J)

CHAPITRE 3 -- Tu vas tomber de haut. --

"Jouer, c'est expérimenter le hasard." - Novalis

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Je me réveille. Mercredi, c'est pas vraiment une journée que j'apprécie. Bon. Je m'habille en survêtements, puisque j'ai sport, et que je sais que j'aurai la flemme de me changer deux fois. Dans mon sac, je prends donc mon cahier de philosophie, puisque c'est le premier cours de mon emploi du temps, puis je vais en géographie... C'est seulement après que j'ai sport, seule matière où je m'amuserai peut-être un peu, puisqu'on fait course à pieds. Et encore, il faut que je trouve quelqu'un à mon niveau ! Je sens que je vais m'ennuyer...

Sans parler de Bryce qui n'a pas supporté que je lui tienne tête.

Enfin bref. Lorsque je descends dans la cuisine, il n'y a personne, mon père étant... bah... sûrement occupé aujourd'hui, jusqu'à cet après-midi, à quatorze heures. Je prends une pomme et pars à pied encore une fois, je suis de bonne humeur.. Je passe par les petites ruelles. Je revois le - ou la d'ailleurs - jeune Cane Corso, errant sans but. Il me fait de la peine ! J'aimerais vraiment pouvoir le ramener chez moi, mais avec le père que j'ai... il faudrait un miracle pour qu'il accepte. À moins qu'il ait besoin d'un chien de garde... Je lui en parlerai s'il est de bonne humeur plus tard.

J'arrive sur le parking, en cherchant la moto d'hier. Je présume que c'est celle de Bryce. Je ne la trouve pas. Je souffle de soulagement. Je n'aurai pas à le suppor... J'ai pensé trop vite, et merde ! Alors que j'arrive, encore une fois, en retard, une bécane pénètre dans le parking et va se garer. C'est celle que je chercher. Et devinez qui est le propriétaire ? Ouais, c'est l'Abruti.

J'accélère le pas, tentant de l'éviter et priant pour qu'il ne m'ait pas vu. Pour l'instant, ça fonctionne ! Je marche jusqu'à mon cours de philosophie. Je n'aime pas trop, je trouve ça... étrange. C'est vraiment une matière bizarre où on remet tout en question. Le prof ne me gêne pas puisqu'il me laisse dormir, lui. Du coup, j'évite de m'assoupir parce qu'il est sympa. Je sais, je ne suis pas normale, mais être comme les autres, c'est ennuyeux. J'aime à penser que je suis différente ! C'est un prof qui aime rire, et qui est assez drôle. D'ailleurs, des fois quand des élèves le provoquent, il répond, et ça part en clash trop drôle !

Au moment où Bryce arrive, tout le monde se tait. C'est fou comment il a l'attention de tout le monde en quelques millièmes de secondes à peine ! Je suis la seule à ne pas le regarder et à faire semblant d'écouter le prof.

Et il se met à côté de moi. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?!

Bryce m'ignore toute l'heure et au bout d'un moment, il s'étale et prend le plus de place possible.

« Oh, ça va j'te dérange pas trop là, nan ?! » m'énervé-je à voix haute.

Sans réponse.

« Eh j'te cause ! »

Encore un vent. Je me penche près de son oreille.

« Tu veux jouer à celui qui fait le plus chier l'autre ? T'as trouvé un adversaire à ta taille. »

Il reste vingt minutes de cours. C'est suffisant pour faire le coup foireux que je veux tester. Je prends un air énervé, sourcils froncés, mâchoire serrée, lèvres légèrement pincées, prends mon sac - duquel je n'avais rien sorti - et sors de la salle en trombe sans que le prof ne me retienne. C'est marrant de faire ça. Une fois dehors, je souris sournoisement. J'ai un marqueur permanent d'un rose horrible dans le sac. Me demandez pas pourquoi, je sais pas, je l'ai toujours au cas où j'aurais besoin de me venger. Ou juste d'embêter. Et là, je veux faire les deux ! Je me dirige vers son casier, qui est vraiment nickel à vrai dire. À croire qu'il en prend soin...