{ Chapitre 6 } La mort est entrée par le jardin

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PDV Obi:

Au moment où elle me le dit, je su que c'était vrai. Non pas à cause de son air si sincère, non, si j'avais compté sur ça, je serais déjà mort. Une personne ordinaire peut très bien mentir avec son comportement. Mais c'était comme si je le savais déjà. Quelqu'un me l'avait déjà dit ? Peut-être, mais, honnêtement, je m'en fichais. Je savais qui j'étais, et ce que j'avais désiré toute ma vie sans m'en rendre compte. Je savais comment les trouver et ça me remplissais de bonheur. Mais je ne savais pas exactement quoi faire. Lylas remarqua :

- Tu ne veux pas vérifier que ce que j'ai dit est vrai ? Tu n'es pas aussi naïf.

- Non, mais bizarrement je sais que c'est vrai

- Intéressant... pensa-t-elle à haute voix, sache que tu ne peux pas partir, il faut que tu attendes ou on te poursuivra. Le prince n'a pas trop cru ton histoire, ce n'est pas parce qu'on a des yeux bizarres que l'on s'attire tous les malheurs, il le sait. Pour l'instant, il veut voir qui tu es, voir le fond de tes pensées en regardant tes actes passés. Il ne pense pas qu'à l'argent.

Pourtant il ne donne pas cette impression...

On est rentré le soir après avoir fait le tour des serres je voulus aller me coucher mais Lylas me dit qu'il y avait encore du travail. Une sorte de fleur rare poussait dans une des serres, une fleur blanche aux multiples pétales en forme de feuille de chêne et au cœur bleu. Au blanc des pétales se mêlait parfois des courbes de vert clair, c'était ceux là qu'il fallait prendre sans arracher les autres. On s'en servait pour faire de simples thés. Je lui avais demandait à quoi ça servait de s'occuper si bien d'une plante qui ne sert qu'à faire du thé, elle m'avait répondu :

- Ce n'est pas parce qu'elle ne donne que des choses simples qu'il ne faut pas s'en occuper, laisserai-tu quelqu'un mourir parce que c'est un incapable ? on a tous une seule vie, et, cela dit, le thé est délicieux.

Jusqu'ici je n'avais jamais été confronté à devoir m'attarder sur la vie des autres. Je ne savais pas répondre à sa question, je voulais que les autres restent avec moi mais ça ne me ferait ni chaud ni froid s'ils devaient mourir. J'avais beau garder un sourire joyeux, je ne connaissais rien au bonheur. Lylas était jeune, mais infiniment plus sage que moi et ça m'avait tellement choqué que j'étais tombé en arrière. Elle m'avait souri et je m'étais remis au travail en pensant à sa question.

En rentrant, un pharmacien me fit un thé à partir des pétales que j'avais cueilli, délicieux était un mot infiniment faible comparé à son goût. Il y avait quelque chose écrit à la craie sur un tableau, j'ai demandé à un garçon nommé Lotus ce qu'il y avait marqué dessus et il m'a répondu :

- C'est la phrase du jour de Pta, la chef. Chaque jour elle écrit une phrase, celle-ci est : « L'avenir appartient à ceux qui se lève tôt (comparé à certains...) » je crois que c'est à cause de moi j'ai été en retard ce matin. Mais ça peut être n'importe quoi, une fois, elle avait écrit en pattes de mouches : « un thé est un délice de la vie et non une occasion d'empoisonner son supérieur ! ».

Mais je ne pus rire car une femme avait surgi chantant doucement, un jeune adolescent portant un enfant derrière elle, et Rín.

Elle chantait dans une langue inconnue. Son air m'était familier, c'était la chanson de Lylas. Les veines de la femme étaient violettes et pulsaient irrégulièrement. L'adolescent semblait écouter et mémoriser les paroles de sa mère, l'enfant dans ses bras dormait paisiblement.

La femme s'est assise sur une chaise de la salle sous le regard étonner de tous. Ses veines gonflaient à vue d'œil.

Du poison... On l'a empoissonnée.

Elle regarda les visages des personnes présentes dans pièce tout en continuant de chanter et souris en voyant le mien :

- Veilles sur eux, me demanda-t-elle sincèrement, Obi...

Puis, elle eu un sursaut et tout son corps se détendit puis se liquéfia (Oui, comme je vous le dis, son corps s'est liquéfié ! je crois que je suis fou). Sur la chaise et autour il ne resta à un moment de la femme qu'une flaque d'eau zébrée de liquide violet.

Je me tournai vers les enfants, le petit qui devait avoir trois ans avait toujours l'air paisible et l'adolescent qui le portait regardait la flaque avec un mélange de haine, de tristesse et de désespoir.

Des larmes roulèrent sur ses joues, aucuns cris ne les accompagnaient mais tout le monde entendit un cri encore plus déchirant que des pleurs dans le silence du garçon.

Finalement, il sourit et commença à bercer l'enfant dans ses bras en chantant la chanson de sa mère qui ne pouvait à présent plus veiller sur ses rêves, Rín paraissait trop choqué pour bouger, comme tout le monde dans la pièce d'ailleurs..

Puis il le déposa sur un lit de l'infirmerie, l'enfant était pâle et froid.

Il était mort.

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L'adolescent n'avait pas pipé un mot depuis la mort de sa mère, il s'était assis sur une chaise et s'était perdu dans ses pensées.

Rín était en état de choc, je crois. Elle était restée debout, immobile, pendant plusieurs minutes puis s'était ressaisie mais elle n'avait pas pu retrouver sa voix, comme plusieurs des infirmiers. Ils avaient sûrement arrêté de respirer pendant un moment alors leurs cordes vocales avait décidé de faire une pause. C'est du moins ce que j'avais compris.

La fille aux cheveux blancs avait l'air d'être venue pour me demander quelque chose mais malgré ses gestes, je ne comprenais pas quoi.

- Tu veux que je te donne un livre ?  demandais-je pendant qu'elle me montrait un livre ouvert.

Finalement, elle a tellement gesticulé que j'en suis arrivé à dire :

- Tu veux que je dessine une Lune sur l'alphabet pendant que tu danses ? En fait, jolie ta nouvelle coupe de cheveux.

- Non !!! lisais-je sur ses lèvres et autre chose qui devait être " merci " puis elle soupira sans bruits et me pris la main, décidant visiblement d'arrêter de se ridiculiser pour m'emmener quelque part.

L'adolescent aux cheveux noirs nous suivait pendant que nous marchions dans les couloirs mais bientôt, Rín s'arrêta, se rendant compte qu'on s'était perdus.

- Tu voulais allez où ? demanda le garçon dont j'avais complètement oublié la présence, au théâtre ?

La jeune fille hocha énergiquement de la tête. Alors le garçon pointa du doigt la direction d'où on venait, moi et Rín on s'est regardé en se disant tous les deux : Bon, qu'est ce qu'on a à perdre ?

On le suivit quelques minutes pour arriver à la porte principale du théâtre. Rín montra sa main au garçon comme si elle disait : « Topes là ! » et il tapa, hésitant, dans la main de la fille.

On entrait et Rín nous amena directement vers une jeune femme qui se retourna et demanda :

- Alors ?

- Alors quoi ? demandais-je.

- Ben, alors, tu sais lire ?

(Obi.exe a cessé de fonctionner. Veuillez redémarrer l'appareil) je décidais de tout lui raconter et elle pâlissait de plus en plus en regardant le garçon aux cheveux noirs, je lui dis ensuite que je ne savais pas lire.

- En fait, Rín te cherchait car elle ne sait pas lire non plus et il lui faut quelqu'un de confiance pour lui lire le script pour son rôle.

- Hein !... D'accord ! percutais-je soudain.

- Mais du coup, on n'a toujours personne, fit remarquer la jeune femme, ayant apparemment retrouver sa voix.

- Moi je peux, proposa le garçon à côté de nous, je sais lire et je n'ai rien à faire pour l'instant.

- Je veux bien ! Acquiesça la concernée.

- Très bien, vous commencerez demain !

Qu'est ce que ce garçon pouvait bien cacher ? et Rín ?

EN RÉÉCRITURE La Terre Perdue {Terminé ✔ } Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant