OS 22 : Centre commercial - Luxenss

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Pdv Squeezie :

Encore des abonnés. Cela faisait 2 heures qu'on était dans le centre commercial avec Maxence, à la rechercher d'un cadeau pour Seb, mais pas moyen d'être tranquille. Attention, j'adorais mes abonnés hein. Mais pas quand je ne pouvais pas faire plus de 5 mètres sans me faire interpeller, ça devenait agaçant à force. En même temps, on avait pas été malin avec Max. L'anniversaire de notre ami étant dimanche, on avait plus qu'aujourd'hui, samedi, pour trouver un présent. Si on s'y était pris plus tôt, on se serait pas retrouvé dans un endroit, en heure de pointe, bourré de jeunes. Heureusement, au bout de quelques heures, on avait trouvé son cadeau. Mais le tout était maintenant d'arriver à sortir du centre commercial avant sa fermeture.

-HÉ SQUEEZIE !
Et encore un abonné. Je me retournai vers Maxence, de l'énervement dans les yeux. Il plaça sa main dans la mienne avec douceur et me regarda avec des yeux remplis de compassion :
-Allez courage Lulu. Ne te décourage pas maintenant.
J'aquiesça lentement, peu sûr de ma patience.
L'abonné qui m'avait appelé nous avait rejoint entre temps. Il ignora totalement mon amant et se plaça en face de moi :
-Salut ! J'adore ce que tu fais, tu ne peux pas savoir à quel point tu m'aides dans la vie de tous les jours avec ta bonne humeur. On peut prendre une photo ?
Je reflechis. D'un côté il avait ignoré Maxence mais de l'autre il avait été poli avec moi. Et bien que les mots qu'il avait utilisé, je les entendais souvent, ils me touchaient quand même.
-Enchanté ! Bien sûr qu'on peut prendre une photo !
Il sourit, enchanté, et sortir son téléphone. Après avoir pris la photo, il me remercia et partit.

Je me tourna à nouveau vers mon amant qui avait été à l'écart pendant notre échange :
-T'en a pas marre de voir les gens te snober ?
-Honnêtement, non. Déjà ça me fait rire de te voir faire le mec sociable alors que t'as juste envie d'être tranquille. Et puis moi je peux aller faire les magasins tranquille en étant "snobé".
-Idiot va !
Je m'étirai pour lui donner une tappe sur son front. Il enleva ma casquette et leva le bras pour m'empêcher de la récupérer.
-Tu sais bien que c'est haut pour moi !
-Oui, c'est le but.
Je m'appuyai sur son épaule et m'en servis pour sauter plus haut. J'attrapai la casquette et retombai sur le sol, satisfait.
Alors que Maxence s'apprêtait à attraper une nouvelle fois ma casquette, un cri aiguë l'en empêcha :
-SQUEEZIIIIE !!!
On se tourna tout les deux pour voir qui m'avait appelé. Une jeune fille plutôt grande, qui devait avoir à peine la majorité. Elle courut vers nous et poussa Maxenss pour se rapprocher de moi. Ce dernier recula choqué par le geste de l'abonnée. Elle se tourna vers moi avec un grand sourire :
-On prend une photo ?
Je lui répondis calmement, ma patience épuisée :
-Non. Tu ne me dis même pas bonjour, tu n'es pas polie avec moi et en plus tu pousses mon mec comme s'il était ton chien. Alors apprend à être polie et on verra après pour les photos.
Son sourire s'effaça et une lueur de mécontentement apparu dans ses yeux. Elle regarda pour la premier fois Maxenss avec du dégoût :
-"Mon mec" ? T'es pd ? De toute façon, si j'avais su ça, je ne serais pas venue. Les pédales, ça m'a dégoûte.

Je me tournai vers Maxence et le vis s'essuyer une larme au coin de son œil. Mon petit ami était sensible et il supportait plus que mal les insultes homophobes à notre égard.
La colère remplaça mon énervement et je plongeai mon regard dans celui froid de la fille :
-Non mais pour qui tu te prends ? Tu nous traites de pd et de pédales ? Les homosexuels te dégoûtent ? Mais dégage ! Personne ne te retient ! CASSE TOI !
Je hurlai si fort ces derniers mots que ma voix se brisa. Mais elle ne bougea pas et ne quitta pas mon regard. Elle se contenta de rétorquer :
-Vous êtes contre nature. Dieu ne vous accepte pas. Et d'ailleurs tout le monde devrait faire comme lui. Les hommes, c'est fait pour être avec une femme et inversement. Vous ne méritez pas d'exister. Vous choquez les enfants. On devrait vous brûler. Les nazis ont eu raison d'essayer de vous exterminer.

Le sang battait dans mes tempes et mes mains tremblaient à cause de ce que je venais d'entendre. Comment des personnes pouvaient encore penser ses conneries.
Je sentis quelqu'un se placer près de moi et m'attraper le bras. Maxence.
Il lui dit, entre des sanglots :
-Tu te rends compte que l'on a rien fait de mal. La seule chose que l'on peut nous reprocher c'est d'aimer. Et est ce qu'on choisit qui on aime ? Non. Quand tu dis que nous sommes contre nature, c'est faux. Des spécialistes ont remarqué des pingouins ou même des singes gays. De plus, Dieu n'existe peut être même pas. Et ceux qui harcèlent des gens juste parce que "Dieu n'accepte pas les homos", ils méritent tout simplement d'aller en enfer comme eux même le disent si bien pour nous. Ensuite, si un enfant est ouvert d'esprit, si on lui a dit que c'était normal, il ne sera pas choquè devant deux personnes du même sexe qui s'embrassent. Il sera même plus intelligent que certains adultes. Les nazis ont brûlé des juifs, des tziganes, des homosexuels et j'en passes pour une même raison : la débilité. Mais malheureusement, j'ai beau dire ce que je veux, j'ai conscience que l'on ne peut pas changer la mentalité des gens, aussi pourrit qu'elle soit. Je ne te demande pas d'être d'accord avec ce que j'ai dit ou même de t'excuser. Je veux juste que tu te casses. Parce que si les homophobes sont dégoûtés par les homosexuels, l'inverse est aussi vrai.

La fille se recula, choquée. Puis me lança un dernier regard avant de partir, marchant vite dans la direction opposée. Avec des mots, mon amant avait réussi à la faire dégager.
Je me jettai dans les bras de Maxenss pendant que ce dernier respirait fort pour retenir le restant de ses larmes. J'aggripai sa veste de toutes mes forces en chuchotant :
-Connards d'homophobes de merde.
Il posa son menton sur ma tête en me serrant un peu plus fort contre lui.
-Tu penses qu'un jour on nous laissera, ainsi que les LGBT+, tranquille ?
-Je ne sais pas. Y aura toujours des connards pour faire chier les gens différents d'eux. Mais je ferais tout pour que les nouvelles générations soient plus ouvertes d'esprit. Ou, au moins, je ferais tout pour laisser les homophobes loin de nous.
-Moi aussi, Lulu, moi aussi. Et sache que je t'aime, peu importe l'avis des gens.
-Moi aussi je t'aime Max.

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