OS 36 : Bûcher - Vodkmixem

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Maxime et son ami Cyril marchaient, regardant autour d'eux. Le marché était rempli d'une foule pressée et encore plus sale que d'habitude. Aucun des deux amis ne comprenait pourquoi les gens refusaient de se laver. Même le seigneur, en cette année 1530, refusait de toucher de près ou de loin à du savon.

Le brun secoua la tête et continua d'avancer, cherchant du pain pour son repas. Mais tandis qu'il regardait un étalage, son regard glissa sur une feuille accrochée à un mur d'une maison, où était écris au charbon :
"Mise à mort d'une sorcière, aujourd'hui midi". Il serra les poings et se retint de grogner. La 3ème cette semaine qui était exécutée. Il n'en pouvait plus de voir brûler des corps sur la place publique, pendant que des pouilleux applaudissent. Le roux arriva à ses côtés et pesta à son tour :
-Et voilà, encore une ! Ils vont finir par faire brûler l'estrade si ça continue !
Le brun hocha mais ne dit rien. Le dégoût et la haine étaient trop fortes.

Il fuyait les mises à mort plus que la peste. Il détestait le fait que des gens se réjouissent du décès d'une personne, d'autant plus que les raisons n'étaient jamais claires. Sorcière. Et puis quoi encore. Maxime n'y croyait pas. Et même si cela existait, impossible de prouver que leurs intentions étaient forcément nuisibles. Il aimerait pouvoir raisonner les gens. Arrêter de tuer n'importe qui, sous prétexte d'agissements et de tenues étranges, ou même de chat noirs. Un jour, il espérait avoir une grande audience et influence. Peut être qu'un jour il pourra partager ses idées. Devant plus de 6 millions de personnes, qui sait.

Ayant laissé son ami rentrer de son côté, le brun marchait devant les bâtisses, heureux de fuir le monde. Les fenêtre de son voisin étaient fermées. Étranges.
Ce dernier était toujours à sa fenêtre quand Maxime rentrait et revenait chez lui. Toujours un salut et un mot gentil. Quelque fois, le brun s'arrêtait juste pour lui parler pendant plusieurs longues minutes. Mais s'il ne pouvait pas passer plus de temps avec lui, c'était parcequ'il sentait qu'il se passait quelque chose entre eux deux. Mais l'homosexualité étant sévèrement puni, par la mort, une nouvelle fois. Il ne pouvait donc pas se permettre de s'y risquer. Aussi, il abrégeait toujours leurs discussions, voyant la déception dans les yeux bleus de son voisin.
Mais aujourd'hui, Valentin n'avait même pas ouvert ses volets. Maxime ne put s'empêcher de se faire du mouron.

Peut être était il malade ? Apparemment, une mauvaise maladie traînait. Normalement, après l'hiver, les grippes et autre virus ne faisant plus trop rage. Il espéra, dans un haussement d'épaule, qu'un jour, l'être humain invente quelque chose d'efficace pour soigner quelqu'un.
Il rentra finalement chez lui et ferma sa porte en bois, quand quelque chose frotta contre cette dernière. Il se baissa et trouva un papier. Écrit à l'encre, il pouvait lire malgré la mauvaise écriture.
"Ils ne vont pas tarder à venir me chercher. S'il te plaît, sois là à midi. Je veux te voir une dernière fois. V. "

Maxime ne voulu pas comprendre. Il ne devait pas comprendre. Il ne pouvait pas comprendre.
Est ce que c'était son voisin qui allait être brûlé, dans à peine quelques heures ? En regardant attentivement, et remarquant la matière avec laquelle les traits étaient tracés, il fut encore plus confus. Valentin était il riche pour avoir de l'encre chez lui ? À bien y réfléchir, il n'était jamais venu chez son voisin, et seul sa tête dépassait de sa fenêtre. Peut être que son intérieur était luxueux...Non, ça ne disait pas pourquoi il vivait dans ce bourg piteux.
Selon des rumeurs, il était possible de fabriquer de l'encre à écrire soi même. Selon d'autres, seuls les sorcières le pouvaient.
À cette pensée, ses joues se chauffaient. Et s'il était donc bien la sorcière arrêtée, comme la lettre le prouvait ? Ou plutôt le sorcier ? Cela devait être un erreur. Oui, ça ne pouvait être qu'une erreur.

Il regarda par la fenêtre. Le soleil était presque haut. Midi n'allait pas tarder. Il fallait qu'il assiste à cette exécution, au moins pour être sûr.

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