Frank Sinatra

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Une douche, un brushing et un bon maquillage plus tard, j'enfilai ma robe et mes chaussures à talons. Je sortis un petit sac et un boléro assortis. 19heures 55. J'étais prête. Un soupçon de Chanel et je sortis de ma chambre non sans une certaine appréhension. Comme à un premier rendez-vous. Encore et toujours la pression qui monte en accédant aux escaliers et en descendant les marches.

Il apparût, là devant moi. De noir vêtu lui aussi mais pas de costume ni de cravate. Oups ! je pressentis le repas à la maison. Mes joues s'embrasèrent immédiatement et la crainte laissa place à l'embarras. Il me regardait sans me quitter des yeux une seule seconde, une moue amusée qui se transforma en sourire en coin. Je secouai la tête afin de désamorcer la situation dans laquelle je me trouvai et surtout pour éviter qu'il ne me lance la première réflexion sur ma tenue. Mais avant cela je fus obligée de constater à quel point il était bel homme et à quel point le noir pouvait faire ressortir le vert de ses yeux et son teint légèrement halé.

- Il semblerait que j'ai mal évalué la situation, lançai-je en souriant mais intérieurement je me traitai de pauvre gourde...et aussi d'imbécile.

- C'est vrai que je n'avais rien précisé mais je suis flatté de l'importance que vous avez pu donner à la soirée, répondit-il en m'aidant de la main à descendre la dernière marche. Je me consumai à son contact.

- Merci.

Et galant en plus de cela.

- J'espère que vous aimerez ce que je nous ai fait livrer, je ne connaissais pas vos goûts, pourvu que je ne sois pas trompé, ajouta-t-il en me dirigeant vers le salon. Sa main se posa délicatement sur ma cambrure amplifiant la chaleur qu'il pouvait provoquer en moi.

Encore une pièce inconnue qui donnait sur le jardin côté bassin. Du blanc encore et toujours, sur le côté une cheminée  dans laquelle crépitait un feu ambiant.

Des canapés blancs de part et d'autres donnaient à la pièce un côté cosy. Une table ronde avec des bougies dressée au fond. Alexander s'en approcha, prit deux coupes de champagne, les remplit et m'en donna une. Je le remerciai d'un sourire. Une douce musique d'ambiance et les lumières tamisées donnait à ce repas un ton de rendez vous autre que pour le travail. Il ne fallait surtout pas que j'imagine quoique ce soit, je me devais de faire redescendre la température.

- Alors c'est ainsi que se déroulent vos réunions de travail ?, lui dis-je ironiquement.

- Je dois avouer que cela fait longtemps que je n'avais pas organisé de repas ici, ajouta-t-il embarrassé, on dirait que j'ai moi même mal évalué la situation.

- Et bien... disons que nous sommes deux à avoir des idées un peu démesurées. Moi la robe et vous le repas.

Nos regards se croisèrent et nous nous mîmes à rire ensemble ce qui détendit l'atmosphère immédiatement.

- A notre collaboration, me dit-il en levant son verre.

J'acquiesçai en copiant son geste. Après avoir bu une gorgée de ce nectar je lançai les hostilités.

- J'ai besoin de savoir pourquoi vous avez pensé à moi.

R.E.A.LOù les histoires vivent. Découvrez maintenant