Inquiétudes

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Je m'en veux.

Je m'en veux terriblement. Je n'aurai pas du l'exposer autant. J'espère que tout se passe bien.
J'espère que William la protège, j'aurai tant aimé le faire moi-même.

Je m'en veux. Je veux partir de cette soirée, aller la rejoindre, la prendre dans mes bras et ne plus la lâcher. Comme toute à l'heure lorsque nous dansions. J'aurai tant aimé l'embrasser à ce moment là. L'a-t-elle ressentie ?

Je veux trop la protéger. Je deviens fou à l'idée qu'on puisse lui faire du mal, qu'elle puisse en souffrir.

Je l'ai laissée partir, elle était en colère je l'ai vu dans ses yeux, elle m'a repoussé. Elle m'a laissé là sur cette terrasse, je n'ai pas su lui expliquer que c'était pour son bien de ne pas sortir à mon bras.

Je m'en veux. Et il n'y a rien que je puisse y faire.

Joan arrive pour donner le change. Je ne tiens plus. Il faut que je parte tout de suite. M'assurer qu'elle va bien.

« Ecoute, on ne va pas quitter la soirée tout de suite. Il y a des gens que je tiens à te présenter, me dit Joan en m'entraînant à l'intérieur.

- Je ne peux pas Joan, je dois rentrer. Partons, répondis-je en me passant la main dans les cheveux.

Je suis nerveux. Comme un lion en cage. Je tourne en rond.

- Mais enfin tu n'es pas sérieux ? bougonna Joan.

- Ne m'en veux pas s'il te plait, la suppliai-je.

- C'est à cause de cette fille n'est-ce pas ? lança-t-elle en grimaçant.

- Je dois m'assurer qu'elle va bien, avouai-je à demi mots.

- Ne me raconte pas d'histoire Alexander ! Pas à moi ! C'est bien plus que cela et tu le sais.

- Elle compte beaucoup pour moi. Je ne supporterai pas qu'elle souffre à cause de moi.

- Mais enfin elle est avec William. Qu'est-ce que tu veux qu'elle risque ? vociféra-t-elle.

- Baisse d'un ton s'il te plait. Les gens nous regardent, lui dis-je en l'entraînant un peu à part.

- Je m'en fous des gens. Tu es en train de t'enticher d'une fille qui va te faire perdre ton temps.

- Comment peux-tu dire ça ? protestai-je en essayant de garder mon calme, tu ne la connais même pas. C'est la seule personne de vraie autour de moi.

Je me rendis compte que j'y étais allé un peu fort

- Je te remercie... vraiment Alexander, dit-elle vexée.

- Ne joue pas sur les mots tu sais très bien de quoi je parle. Tu ne dois pas te sentir concernée. Je te parle de relation amoureuse.

- Justement trouve toi une actrice, un mannequin quelqu'un qui vit les mêmes choses que toi.

- Tu plaisantes ? Tu sais bien que ça ne mène à rien. Ça ne m'intéresse pas. Elle, c'est une vraie personne. Je me sens vivre à ses côtés. Oui je me sens vivant ! Enfin ! Et je ne la laisserais pas s'échapper.

Elle me regardait attentivement, furieuse, inquiète de ce que je lui annonçais. Moi-même je venais d'extérioriser ce que je ressentais pour elle et mon estomac se noua. Elle se mit à souffler d'indignation.

- C'est n'importe quoi Alexander, me dit-elle un brin plus calme.

- Ecoute, je m'en vais. Tu as deux solutions. Soit tu viens avec moi et tu me soutiens à nouveau dans cette histoire, soit tu restes là et je m'en sortirai tout seul de toute façon.

R.E.A.LOù les histoires vivent. Découvrez maintenant