Je fus à mon réveil prise d'une frénésie de liberté. Ce matin, marre des limousines, des grands magasins de luxe, marre de William et de ses regards soupçonneux. Je laissai les garçons se réveiller tranquillement et sans un bruit, sortis de la chambre organiser notre escapade. Je mis Domenic dans la confidence, qui, méfiant et craintif de trahir la confiance d'Alexander se détendit à l'écoute de mon plan et se laissa convaincre.
Je remontai dans la chambre réveiller les deux princes aux bois dormant. Je réussis à les tirer du lit non sans mal mais j'y parvins après avoir négocié une glace au chocolat et un tendre baiser.
Une heure et un million de bâillements plus tard, nous étions dans le hall de l'hôtel, Alexander et Jake portaient le même regard inquisiteur, comme deux condamnés attendant leur sentence.
Je m'approchai d'Alexander et tout en le serrant dans mes bras, je lui glissai à l'oreille :
« Et si nous faisions les choses à ma façon aujourd'hui ?
- Je crains le pire, me répondit-il de toute sa hauteur m'obligeant à me hisser sur la pointe des pieds pour mieux lui parler.
- La confiance règne, ça fait plaisir dis moi, lançai-je légèrement. Tu ne sais même pas ce que je vais vous proposer.
Il me répondit d'un sourire interrogateur. Son attente fut de courte durée car Domenic fit son apparition accompagné de deux portiers qui avaient chacun un vélo. Domenic tenait celui destiné à Jake qui comprit immédiatement et sauta de joie.
Alexander me toisa, les bras serrés sur sa poitrine, il attendait. Je lui souris alors et l'enlaça.
- De quoi as-tu peur ? lui demandai-je plongeant mon regard dans le sien.
Il ne desserra pas les bras et se mit à souffler.
- Elizabeth, je crois que tu ne te rends pas compte que nous sommes à New York et que se balader à vélo relève de la folie et je n'imagine même pas avec Jake, répondit-il à voix basse mais avec un regard qui me glaça le dos.
- Ecoute, j'ai vu par où passer, ce n'est pas loin et Domenic...
A ce nom, le regard glacé se déplaça vers le concierge qui se contenta de hausser les épaules.
- Oui donc Domenic semble être rassuré lui, continuai-je en cherchant un appui de la part du concierge qui cette fois-ci hocha la tête pour approuver.
Alexander, sentant le complot autour de lui, me regardait de côté, fit la moue et dénoua ses bras. Il se passa la main dans les cheveux.
- J'aimerais vraiment te montrer que tu peux avoir, avec Jake, une vie presque normale aujourd'hui. Laisse-moi une chance, le suppliai-je.
- Papa, on y va, s'il te plait, intervint Jake le regard suppliant.
- Et bien je suppose que j'ai toutes les raisons du monde de dire non mais je passerais pour le méchant dans l'histoire. Et comme je n'ai pas réellement envie de passer pour le méchant, allons y donc.
Jake se mit à hurler de joie, se rua vers le vélo, l'enfourcha et se mit à pédaler au milieu du hall. Nos casques mit, notre panier pique nique accroché à l'arrière de mon vélo et nous voici en route pour une balade en toute simplicité direction Central Park.
A l'angle de la 48ème et de l'Avenue of the Americas, le Rockefeller center. Je regardai Alexander, il avait gardé son air crispé donnant sans arrêt des conseils à Jake qui répondait à chaque fois d'un « Oui, Papa » de plus en plus agacé. Nous prîmes sur la gauche et une grande avenue s'ouvrit devant nous. Mon cœur se serra tout à coup, le doute s'empara de moi et je me mis à avoir peur pour Jake. J'imaginai le pire, une voiture le heurtant, le faisant tomber. Pourtant, il était d'une prudence exemplaire, me suivant alors que j'ouvrais la route, Alexander me collait de prés, protecteur au possible, anticipant le moindre écart des voitures autour de nous.
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R.E.A.L
RomanceElizabeth, jeune française du sud de la France , est envoyée à Londres chez un acteur de renommée mondiale , Alexander Nolan, afin de l'aider pour un nouveau film. Elle va découvrir un monde impitoyable et un homme des plus surprenants. Mais son pas...