Nick Olliver > Kerry Hayes : Tu devrais le rencontrer. Il est vraiment adorable. Si j'étais gay, je sortirais avec.
Évidemment. Kerry roule des yeux.
Enveloppé dans son caban, le cou noué d'une grosse laine de sa confection — une écharpe en côtes anglaises qui la rendent particulièrement douillette et volumineuse — il avance distraitement, le regard rivé sur l'écran de son téléphone. Il marche assez lentement pour éviter les autres passants — ou se faire éviter par eux — et fait seulement attention de ne pas rentrer dans la rangée d'arbres aux branches nues qui bordent la rue.
Kerry Hayes > Nick Olliver : Si je n'appréciais pas autant Heidi, je te dirais de le faire.
Kerry les trouve d'ailleurs très assortis sur les photos que Nick lui a envoyées — presque aussi bien qu'avec Heidi.
Nick Olliver > Kerry Hayes : Je lui ai dit que tu étais trop timide pour accepter. Qu'en tant que meilleur ami, j'ai pris ta place. En éclaireur. Histoire de vérifier qu'il n'était pas un crétin fini.
Kerry grogne. Il arrive au pas de son immeuble, grimpe les quelques marches qui mènent à la porte close et entre le code d'accès. Il tire le battant dès que le loquet se déverrouille.
Kerry Hayes > Nick Olliver : Et il a réellement gobé toutes tes bêtises ?
Nick Olliver > Kerry Hayes : Contrairement à toi, il a apprécié ce que j'ai fait par amitié. Et il te trouve carrément craquant.
Pardon ? Nick a partagé une photo de lui ? Et laquelle est-ce pour qu'il lui dise qu'il est craquant ! Ce n'est certainement pas le terme qu'il aurait utilisé pour se décrire : il est une petite souris qui préfère rester en retrait, cachée dans l'ombre.
Nick Olliver > Kerry Hayes : T'inquiète, je ne lui ai montré que les photos où tu es à ton avantage. Donc un peu toutes, en fait. #DésoléPasDésolé. #FallaitPasÊtreCraquant.
Kerry grommelle. Il va l'étriper.
Nick poursuit avec une série de messages qui défilent sur l'écran, mais Kerry a relevé les yeux : près de la cage d'ascenseur, Madden paraît hésiter, un sapin dans les bras. Il range son portable dans la poche de son caban et s'approche.
— Est-ce que je peux t'aider ?
Le jeune homme se tourne vers lui et ses joues se creusent.
— Je réfléchis à la façon la plus pratique de monter l'arbre, à savoir si je prends l'ascenseur ou les escaliers...
Kerry détaille rapidement le sapin emmailloté dans un filet. Il n'est pas énorme mais demeure d'assez belle taille pour le faire douter qu'il rentre parfaitement dans l'ascenseur.
— Je crois qu'il vaudrait mieux privilégier les escaliers
Madden acquiesce d'un hochement.
— C'est ce que je me disais.
— Je t'aide, propose Kerry aussitôt.
Madden ouvre la bouche et s'apprête clairement à protester mais se ravise presque aussi sec.
— Je veux bien, merci.
Ils soulèvent l'arbre et se dirigent vers les escaliers, Kerry en tête. Ce dernier fait attention à ne pas abîmer les branches, même protégées, alors qu'ils progressent lentement. Le sapin dégage une senteur délicate qui parfume l'air frais de la cage.
— C'est une habitude, les escaliers, pour toi, constate Madden dans son dos.
Kerry se passe la langue sur les lèvres.
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Rallumer les étoiles
RomanceQue ses amis se le disent, Kerry n'est pas près de troquer la compagnie de sa fidèle plante verte contre celle d'un amant : avec elle, pas de moqueries sur ses pyjamas de Noël ou les écharpes qu'il confectionne même en été, et les risques de se fair...