Rallumer les étoiles

27 : Madden !

Madden s'enflamme, resserre ses bras autour de lui si fort que sa respiration se coupe, aspire la peau tendre de son cou avec une telle ardeur qu'il laissera clairement des marques. Kerry a la tête qui tourne — il frémit de plus belle, détache sa main de ses cheveux et, malgré l'étau qui l'étreint, s'écarte juste assez pour la passer entre leurs deux corps. Elle se referme sur la virilité du jeune homme, épaisse sous ses doigts, même à travers son jean.

Madden gronde de tout son être, sourd et profond, résonnant sombrement. Ses baisers se font plus sauvages, plus voraces, et Kerry se grise de le voir perdre le contrôle sous ses caresses, de voir la bête sortir de sa cage. Madden l'entraîne vers la chambre sans aucune forme de cérémonie, ses lèvres remontant fiévreusement vers sa bouche qu'il saisit férocement. Les pieds de Kerry, encore sur leurs pointes, touchent à peine le sol, et il trébuche plus d'une fois — mais Madden porte quasi tout son poids et ils restent soudés l'un à l'autre.

C'est à contrecœur que Kerry le relâche lorsque son dos cogne contre la porte. Il cherche la poignée à l'aveuglette et, dès que le battant lâche, Madden s'engouffre dans la pièce. Kerry essaie s'accrocher, saisi à nouveau par la peur de tomber — mais le jeune homme l'agrippe fermement et Kerry se laisse manœuvrer telle une poupée. Madden le jette sur le matelas.

Ses sens s'électrisent. Il se redresse sur ses coudes alors que le jeune homme se déshabille au pied du lit. Ses yeux sont sombres et orageux, emplis de convoitise tandis qu'il retire ses Chelsea d'habiles coups de talon et rejette son manteau de ses épaules. Son écharpe suit directement. Il ne quitte Kerry du regard que lorsqu'il passe son henley par-dessus la tête.

Kerry se passe la langue sur les lèvres. Il ne se lasse pas de le contempler, de caresser ce corps taillé et ciselé dans la roche, ses épaules larges et carrées parfaitement travaillées, son torse glabre arborant encore un léger hâle d'été oublié... Dire qu'il est avec lui.

Félin, Madden se glisse alors sur le lit, se frayant un passage entre ses jambes qu'il écarte à mesure qu'il avance. Une de ses mains se pose sur sa hanche et remonte le bas de son sweat le long de ses côtes pour exposer sa peau à la fraîcheur de l'air. Celle-ci se recouvre aussitôt de chair de poule et Madden y dépose sa bouche pour la réchauffer de baisers. Kerry frissonne. Sa tête retombe sur l'oreiller. Il glisse à nouveau ses doigts dans les cheveux du jeune homme et se laisse adorer, vénérer de ses caresses sensuelles.

Lorsque Madden arrive à ses lèvres, Kerry a l'esprit accaparé par les brumes. Le jeune homme se couche sur lui et l'embrasse. Kerry peut sentir sa virilité contre la sienne, lourde et épaisse, tellement plus large — assez pour que cela puisse l'effrayer ; mais, lorsque Madden rompt leur baiser et plonge son regard au fond de son âme, il se sent protégé. Aimé.

— Est-ce que je peux te faire l'amour, Kerry ?

Sa voix est rocailleuse, éraillée d'ardeur. Kerry hoche la tête. Furieusement.

Les yeux de Madden s'assombrissent, le ciel gris presque entièrement éclipsé par les ténèbres.

— Tu sais que tu peux m'arrêter à tout moment ? Même en plein ébat ?

Il y a une telle discordance entre le désir bestial qui rougeoie dans ses yeux et la tendresse de ses propos que Kerry fond. Il a confiance. Jamais Madden ne le forcerait à poursuivre rien que parce qu'ils ont commencé.

— Je te veux en moi.

Le regard de Madden s'embrase et Kerry peut presque voir la bête tapie derrière qui espère se jeter sur lui ; mais le jeune homme reste doux alors qu'il se penche et effleure ses lèvres. Kerry soupire, savoure le baiser avant que Madden ne s'écarte. Sa bouche redescend sur son cou.