22 : Quelque part dans le ciel, les étoiles chavirent...

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Kerry est encore dans les bras de Madden lorsqu'il se réveille, enserré dans un cocon de chaleur. Madden le presse fort contre lui, sa prise si ferme qu'il ne pourrait s'en dégager s'il essayait. Une de ses jambes s'est glissée entre les siennes.

Kerry demeure les paupières closes. C'est agréable. Madden l'a gardé tout contre lui toute la nuit, a refusé de le lâcher ; l'a ramené encore plus près pour ne pas qu'il s'échappe. Même endormi, le jeune homme ne peut s'empêcher de le serrer. Kerry soupire d'aise et laisse son esprit dériver. Le soleil n'est pas encore levé et il fait délicieusement chaud sous la couette.

Un sourire fleurit sur ses lèvres lorsque celles de Madden effleurent sur sa nuque et y déposent un baiser. C'est la première chose qu'il fait alors qu'il se réveille — peut-être même avant de l'être complètement : Kerry ne le sent plus bouger après ça, alors il reste blotti et savoure.

Madden finit toutefois par desserrer son étreinte. Sa main coule lentement le long de ses côtes, chaude et légère, descend sur sa hanche et s'arrête sur sa jambe. Son pouce la cajole doucement et Kerry exhale un faible gémissement. Le jeune homme poursuit alors ses attouchements vers l'intérieur de sa cuisse, fermes contre sa peau tendre.

La respiration de Kerry se coupe net alors que son cœur accélère — sa jambe est relevée et la caresse remonte légèrement. Kerry rouvre les yeux.

Il s'est saisi de son poignet sans réfléchir — quoi que Madden ait à l'esprit, il n'est pas encore prêt — pas comme ça — pas alors qu'ils ne se sont pas encore embrassés. Pas dans cet ordre.

Mais la main de Madden reste là où elle est et il ne fait que retirer sa propre jambe, prisonnière des siennes. Il repose tout aussi doucement sa cuisse et son bras se retrouve sa place autour de son torse. Kerry respire. Il relâche son poignet et cherche ses doigts pour les enlacés aux siens.

— Hey, toi.

La voix de Madden est basse, encore rauque de sommeil.

— Ça va ?

Kerry acquiesce d'un petit hm mm.

— Excuse-moi si je t'ai fait peur.

Kerry fond — c'est Madden qui s'excuse alors que c'est lui qui a paniqué pour rien. Il ne sait pas pourquoi il s'est imaginé que le jeune homme allait le toucher comme ça, sans prévenir, alors qu'il s'est toujours montré respectueux et attentionné. Ce n'est pas lui qui est en tort.

Kerry se retourne dans son étreinte. Madden le regarde avec tendresse, ses prunelles sombres dans la demi-obscurité.

— C'est moi, bredouille Kerry. Pardon.

Le jeune homme écarte les mèches qui retombent sur son front, les peigne affectueusement.

— J'aurais eu peur, moi aussi, si je m'étais réveillé en train de me faire manipuler.

Kerry en doute, ne serait-ce que parce que le terme est trop fort : Madden avait été très doux ; et ce n'est pas comme s'il avait été en train de dormir.

Le jeune homme resserre brièvement son étreinte et roule sur le dos, Kerry entraîné avec lui, sur lui.

— Alors ? Prêt pour ce concours de bonhomme de neige ?

Kerry retient sa respiration — il est sur le torse de Madden, peau contre peau, ses mains larges et chaudes au creux de ses reins. Sous leurs caresses, Kerry ne peut s'empêcher de se cambrer. D'aussi près, il pourrait presque compter les paillettes dans les yeux du jeune homme. Sa gorge s'assèche et il essaie de se redresser.

Madden ne tente pas de le retenir — vrai gentleman, il accompagne son mouvement et ses pouces glissent sur les crêtes de ses hanches. Kerry se passe la langue sur les lèvres. Madden est sous lui et, assis à califourchon, il se retrouve dans une position peut-être encore plus compromettante. Le jeune homme coule un regard appréciatif le long de son corps.

Rallumer les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant