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Tristan :

Je suis en grande discussion avec Mathilde la réceptionniste et Jean un des agents de sécurité. Un problème est survenu ce matin, Patricia une de mes anciennes relations a débarqué dans mon bureau comme une furie. Elle a commencé par se déshabiller et entamer un striptease, et je lui ai dit clairement que je n'étais pas intéressé, elle est devenue carrément hystérique. Je déteste ce genre de scandale, je l'ai donc fait escorter jusqu'à la sortie avec interdiction de revenir.

J' informe de manière claire et précise mes employés de ne plus jamais la laisser entrer, quand du coin de l'oeil j'aperçois Sophie, ma future femme... C'est bizarre de dire un truc comme ça, je n'ai pas spécialement envie de me marier, mais c'est important pour les affaires, pour gagner des marchés. Et puis cette femme, est vraiment magnifique, je n'aurai aucun problème à jouer les homme transi d'amour, d'ailleurs autant commencer maintenant. Je m'excuse auprès de mes interlocuteurs, et m'approche d'elle lentement.

Une fois à sa hauteur, je passe un bras autour de sa taille et pose l'autre sur sa nuque. Elle est vraiment petite, donc je lui renverse la tête en arrière, me baisse lentement et viens caresser ses lèvres avec les miennes. J'y vais tout en douceur histoire qu'elle s'habitue à mon toucher. Je passe la pointe de ma langue sur sa lèvre inférieure lui soutirant un soupire, elle entrouvre les lèvres dans une invitation muette et inconsciente. J'en profite pour caresser sa langue avec la mienne, et, elle me répond, ça me rend dingue ! Je la serre plus fort contre moi et elle passe ses mains dans mes cheveux rapprochant mon visage du sien. Notre baiser devient passionné, sensuel, entreprenant... c'est divin et chaud. Mon entrejambe se réveille, je pose ma main sur son cul et la presse d'avantage contre moi pour lui faire sentir mon désir. J'ai complètement oublié où nous nous trouvons quand une voix vient nous interrompre et que l'on tape sur mon épaule.

- Tristan ... Bon dieu mon fils, reprends toi !

Merde, mon père. Je me détache lentement de Sophie, je suis heureux de voir le désir brûler dans ses yeux, je me sens moins seul. Je passe mon pouce sur ses lèvres et lui lance un avertissement muet, elle hoche la tête, elle est prête à jouer son rôle. Je me redresse le sourire aux lèvres et me tourne vers mon père.

- Papa... Laisse moi te présenter Sophie, ma future femme...

Je lache cette information comme une bombe, autant rentrer franchement et directement dans le vif du sujet. Je scrute la réaction de mon père, il est surpris et méfiant à la fois. Je tiens toujours Sophie par la taille et viens la présenter un peu plus en détail à mon père. Quinze minutes plus tard, tout c'est bien passé, papa a eu l'air d'apprécier ma compagne, j'ai sous entendu que nous nous fréquentions depuis un moment, comme ça il ne seront pas surpris demain quand j'annoncerai à ma mère et lui que je me marie.

Nous avons pris congé de mon père et nous montons dans mon bureau. J'avertis Catherine de notre présence et lui demande de faire entrer le joaillier. Sophie hausse les sourcils d'incrédulité.

-Il te faut une bague de fiançailles pour être plus convainquante et il nous faut choisir des alliances. Tu veux un mariage simple et sans chichis, mais il y a des impératifs, tu n'y couperas pas.

Elle hoche la tête avant de prendre la parole.

-Je suis surprise c'est tout, nous aurions pu aller dans une bijouterie. Ce n'est pas la peine de faire des frais pour ...

-Oh ne te préoccupe pas du prix, choisis ce qu'il te plaît. J'ai les moyens, ne t'inquiètes pas.

Sur ces bonnes paroles, le joaillier nous rejoint. Il pose et ouvre théâtralement ses valises sur mon bureau. Je vois les yeux de Sophie se plisser devant cet étalage de bagues. Elle s'approche doucement et examine les bijoux. Elle me regarde, les yeux brillants de plaisir et un grand sourire aux lèvres, mon cœur rate un battement, elle est tellement belle. Je dois me rappeler que ce n'est que de la comédie, nous devons faire bonne figure. Rien ne doit se passer, c'est un contrat, un échange de bon procédé. Mais au fond, je le sais, je sens que ce sera difficile...

Une heure plus tard, elle a choisi sa bague, heureusement que dans mon milieu on ne parle jamais d'argent sinon elle n'oserait plus porter sa petite merveille, elle a bon goût, sa bague et magnifique, digne d'elle. Nous avons également choisi nos alliances, la mienne est un anneau en platine, simple mais virile. La sienne est fine, sertie de diamants, féminine, discrète. Une fois le bijoutier parti, je regarde ma future femme. Sophie contemple la bague à son annulaire, elle est heureuse. Quand elle lève les yeux, je vois qu'ils sont remplis de larmes. Finalement, elle n'est peut être pas si heureuse. Je m'approche et c'est plus fort que moi, je la prends dans mes bras.

- Quelque chose ne va pas ? J'ai peur d'entendre sa réponse.

-C'est juste que tout va très vite, elle renifle, et tout ça, je n'ai pas l'habitude ... Hier, j'étais au bord de la banqueroute, seule, sans amis et sans famille et aujourd'hui je me retrouve avec une bague qui pourrait payer toutes mes factures pendant au moins un an, un futur mari sur lequel je pourrais m'appuyer quand je n'irai pas bien... Alors oui, je suis un peu perdue et chamboulée !

Sa tête se niche naturellement sur mon torse, et un silence confortable s'installe. Au bout d'un moment je reprends la parole, je sais que je vais probablement la bouleverser d'avantage, mais notre programme est serré.

- Je te promets que tout ira bien, que je suis là pour veiller sur toi et m'assurer que tu te sentes en sécurité. Mais pardonne moi d'avance ma douce, nous avons encore des emplettes à faire. Une séance shopping ça te dirait ?

Sa réponse ne se fait pas attendre, d'habitude les femmes sont heureuses de cette activité, la mienne grogne de mécontentement et pose son front sur mon torse en râlant, je ne peux retenir le rire dans ma poitrine.

Soul MatesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant