Chapitre 6 - C'est dit

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S'endormir paisiblement, dure affaire pour Harry. Si Ginny, anéantie par les évènements et par la douleur s'était assoupie immédiatement dans les bras de son alangui, le brun, lui était agité.

Le bruit de la tempête l'empêchait de dormir et à chaque éclair qui fracturait le ciel, Harry imaginait le déchirement d'un morceau de la chaleureuse et agréable maison du Terrier, qui avait créé les meilleurs souvenirs de son enfance.

Le lendemain, la lumière du petit matin qui filtrait à travers le vieux rideau miteux rongé aux mythes du Chaudron Baveur réveilla les deux amants.

- Aïe ! Fut la première chose que dit Ginny. Ah oui, c'est vrai, ma cheville... Et ! Et le Terrier !
La rouquine fut prise d'une soudaine panique et se mit à parler bien fort pour six heures du matin.
- Harry, comment vont Papa et Maman ? Et la maison !?

Harry s'assit dans le lit et rapidement mais délicatement posa sa main sur le ventre de sa bien-aimée.
- Calme toi Ginny. Le stress ce n'est pas bon du tout pour les femmes enceinte. Alors les coups de panique encore moins. Toi tu restes là, moi, je vais aller voir l'état de la situation en bas. D'accord ?
- Je ne suis pas en sucre Harry. Et il est hors de question que ma grossesse me prive de ma pleine liberté. Donc plus jamais tu me ressors ce genre de remarques. Rétorqua une Ginny autoritaire.
Elle tenta de s'assoir dans le lit, sans doute dans l'objectif d'en sortir, mais un gémissement de douleur l'arrêta.
- Bon, vas-y. Mais revient vite me donner des nouvelles. Et s'il s'agit de sortir d'ici tu me préviens.
- Oui Gin. Chuuut...
Harry se pencha et déposa un baiser sur les lèvres de son amoureuse.

Il sortit du lit, se frotta les yeux, mit ses lunettes, prit sa baguette, enfila le pull qu'il avait pris à l'arrache avant de quitter le Terrier. Il passa à la salle de bain et se passa de l'eau sur le visage. Enfin le brun sortit de la chambre.

Il jeta un coup d'œil dans le sombre corridor. Une des portes des chambres qui leur avait été attribuée était entrouverte.

Harry toqua à la porte. Un petit "oui ?" l'invita à entrer.
Il s'agissait de la chambre de Ron, Percy et Hermione. Les deux premiers étaient assis sur le lit superposé, tandis que la brunette était debout dans le coin de la pièce. Dans la chambre à coucher, il y avait aussi Molly et Arthur, sains et saufs.

- Dieu merci, vous allez bien ! Souffla Harry.
- Harry ; toi aussi ! Répondit Molly.
- Comment va le Terrier ?
La mère de familles articula :
- C'est désastreux... Il est tout détruit. On a épargné les affaires les plus importantes... Aujourd'hui, on a rendez-vous avec Archimède Delron qui va vérifier que les dégâts sont terminés : autrement dit qu'on ne va pas se prendre une latte sur la tête si on entre dans la maison - ou plutôt dans ce qu'il en reste. Ensuite, rendez-vous avec l'assureur, qui va faire un état des lieux pour superviser les opérations de reconstruction, surtout pour l'administratif et le financement. Enfin, on ira tous ensemble chercher ce dont on a besoin, et on reviendra ici pour réparer ce qui est cassé, sécher ce qui est trempé, et caetera.

On eut cru que Molly allait éclater en sanglots, mais cette dame forte parvint à se retenir.
- Enfin, l'important c'est que tout le monde soit sain et sauf. Comment va Ginny ? Coupe Arthur.
- Eh bien... Euh déjà, rassurez vous Molly, on va tout faire pour reconstruire la maison, réparer tout ce qu'on pourra parmi nos affaires. Vous avez sauvé ce qu'il y avait de précieux. Tout va bien ! Quant-à Gin, elle a la cheville déplacée, Hermione et Percy lui ont fait une attelle - il esquissa un signe de tête vers les deux concernés. Elle avait quelques plaies que Hermione a refermé. Heureusement, le plus important est que son ventre n'ait pas reçu de choc.

- Oh ! Merci de vous en être si bien occupé tous !
- C'est notre sœur, c'est normal ma chère Maman, attesta Percy.
- Par contre, je ne comprends pas l'histoire du ventre, Harry ? Remarqua le meilleur ami de ce dernier.
- C'est vrai ça ? Asquiesça le père de famille.

Hermione plaqua sa main contre sa bouche quand le silence marqua la pièce.
- Écoutez, Molly, Arthur... Ginny et moi avons quelque chose à vous dire... Est-ce que vous pourriez venir dans notre chambre ? Bien sûr, vous pouvez venir aussi. Ajouta le brun à lunettes en montrant Percy, Ronald et Hermione.
- Tu nous inquiètes mon cher Harry, affirma Arthur.
- Il n'y aucun souci, ne vous faites pas de mauvais sang.

Les six personnes débarquèrent ensembles dans la petite chambre des amoureux.
- Papa ! Maman ! Vous allez bien ! Cria Ginny, au courant de rien.
- Il paraît que vous avez quelque chose à nous dire, hâta Molly.

Ginny comprit et son teint devint livide. Elle jeta un regard meurtrier au futur père de son enfant.
- Écoute, s'excusa Harry. Gin', on avait dit qu'on leur annoncerait aujourd'hui. Je ne veux pas que l'accident au Terrier t'empêches de te libérer de ton poids.
- Merci de m'avoir tenu au courant de ton idée Harry, rétorqua-t'elle sèchement.
-Bon, s'impatienta le cadet des Weasley. Vous nous le balancez votre truc ?
- Oui eh bien... Notre "truc", comme tu dis Ron, c'est un bébé. Lança Harry.
- Quoi ?
- Euh...
- Attends j'ai bien compris là ?
- Ginny !?

Celle-ci se racla la gorge et prit la parole. Elle raconta tout.

La victoire contre le Seigneur des Ténèbres, le décès de Fred, ce qui avait abouti à la conception en début août. Elle compta le malaise en cours de potions, ce que lui avait dit l'infirmière, le rendez-vous avec le professeur Mac Gonagall. Puis elle tenta des paroles rassurantes : le fait qu'ils étaient tous les deux majeurs et plus matures que les jeunes de leur âge, qu'ils auraient fini par l'avoir de toute façon, qu'il étaient sûr de leur relation et que Harry allait aider Ginny pendant la période des ASPICs. Elle parla de leur projet pour les mois après l'accouchement, mais aussi des mots de la directrice de Poudlard concernant son souhait de devenir journaliste.

Il y eut un long silence. Molly s'assit sur le bout du lit, choquée. Percy vint la soutenir tandis qu'Arthur restait perplexe, ne sachant que dire. Ron, lui, fit la tête de quelqu'un qui comprend soudainement quelque chose.
- C'est pour ça que cette nuit tu as crié : "Le bébé", quand Ginny est tombée ?
- Euh oui, voilà.
- Bon... Parvint à dire Molly. Ça fait beaucoup d'émotions d'un coup. Je suis sensée être heureuse, en colère ou triste ? Je ne sais même pas.

Tant besoin de toi - Hinny Où les histoires vivent. Découvrez maintenant