Chapitre 7 - Le choc

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- Ça va Gin' ?
- C'est long ! Se plaignit la rouquine.
- C'est vrai que ça commence à faire un moment qu'on est là... Excusez-moi ! Vous êtes médicomage ?
- Assistant monsieur. Qu'y a t'il ?
- Ça fait deux heures qu'on attend avec ma copine, elle a une fracture déplacée... Vous ne nous avez pas oublié ? S'inquiéta Harry.
- Non il n'y aucune raison. Mais voyez-vous le monde autour de vous ? Eux aussi ont besoin de soins.

Harry et Ginny regardèrent autour d'eux. L'accueil des urgences de l'hôpital Sainte Mangouste était plein de blessés en tous genres qui attendaient d'être soignés.

Ginny fut prise en charge en fin de journée.
Le médicomage reconnut Harry, il félicita le "vainqueur de cette terrible guerre", puis il soigna sa patiente.
Le soleil se couchait quand les deux amoureux sortirent de l'hôpital, avec une Ginny soulagée. Sa cheville avait été remise en place. Mais si sa douleur physique avait disparu, il y avait toujours comme quelque chose qui lui serrait les entrailles, et comme une boule qui lui comprimait la gorge.

Harry fut surpris lorsqu'il vit soudainement sa compagne éclater en sanglots.
- Gin', qu'est-ce qu'il y a ? Demanda t'il d'un ton qui se voulait rassurant.
La rouquine paniqua.
- Harry ! Le Terrier ! Mes affaires ! Ma maison ! Il y avait tout là-bas ! Mes souvenirs, tout ! On ne va jamais y arriver, on ne va jamais y arriver, on ne va jamais y arriver Harry ! Papa et maman doivent être tellement tristes, ça va être si compliqué de retrouver notre maison, et nos affaires qui sont perdues à jamais ! Et puis le bébé, le bébé, et mes études, c'est vrai ça mes études, je n'arriverai pas à gérer Harry ! On n'y arrivera pas, on n'y arrivera pas, on n'y arrivera pas.
Elle se mit alors à hurler.
- On n'y arrivera pas Harry, pourquoi, pourquoi il faut toujours que tout nous tombe sur la tête !

Le brun à lunettes comprit avec effroi que sa copine était en pleine crise de folie, ou de panique, de peur, d'accablement... En fait il ne savait pas exactement mais ce dont il était sûre c'est qu'elle était là, à l'arrêt au beau milieu du trottoir, suffoquante, les mains levées vers le ciel, observée par les passants qui s'étaient arrêtés pour comprendre ce qu'il se passait.

Alors il prit Ginny dans ses bras, de sa main découvrit son visage en glissant une mèche de cheveux roux derrière son oreille, et chuchota :
- Ça va aller Ginny. Tu es juste déboussolée, mais je suis là. On va gérer.

Mais à peine eut-il le temps de dire quelques mots qu'il sentit sa petite amie s'effondrer dans ses bras. Il la retint mais se rendit compte qu'elle était inconsciente.
Une jeune femme s'approcha d'eux, et de cette scène désastreuse, et s'exclama :
- Bon, ça suffit. Il faudrait peut être l'emmener voir quelqu'un non ?
Harry, piqué, répondit :
- Je vais m'occuper d'elle.

Perdu, il souleva Ginny et attendit que la foule se calme et reprenne ses occupations pour retourner à Sainte Mangouste.
Quand il fut dans le hall, il prit conscience que la situation était étrange lorsqu'il cria :
- S'il vous plaît, aidez-moi, ma femme a perdu connaissance, vite !

~*~

- Harry ! Comment va ma fille ?!
S'écria Molly en débarquant dans le couloir des chambres du rez-de-chaussée de Sainte Mangouste.
Elle était suivie de près par son mari.
- Elle est stable, répondit doucement Harry. Elle dort.
- Oh ! Dieu du ciel merci ! Nous pouvons la voir ?

Les parents Weasley pénétrèrent dans la chambre de leur fille. Cette dernière était paisiblement allongée sur son lit d'hôpital, les yeux clos.
Harry entra à son tour et ferma la porte.

- Lorsque je suis arrivé, deux soignants l'ont pris en charge. Ils l'ont calmée provisoirement, puis le médicomage est passé. Il l'a examinée, et m'a rassuré. Elle a fait une sorte de crise de stress. Mais avec la grossesse, ce n'est pas très bon, et ce qui est arrivé au Terrier constitue pour elle un très gros choc. Il lui a prescrit un remède pour l'aider à s'apaiser, qu'elle doit prendre tous les jours pendant deux semaines. D'ici là, elle doit se reposer et il nous recommande de la laisser en-dehors de toute cette histoire.

- Donc cette crise était due au choc qu'elle a subi cette nuit, et à sa grossesse ? Questionna Arthur.
- Oui voilà, elle ne souffre pas de quelque pathologie que ce soit, c'est ça le point positif.

Molly resta silencieuse. Elle prit le fauteuil qui était dans la chambre, le rapprocha du lit, s'assit et saisit avec toute la tendresse d'une mère la main de sa fille.
Arthur la rejoint et posa une main sur l'épaule de sa femme, comme pour montrer qu'il était là, et qu'il saurait gérer la situation.

- Et vous, comment ça s'est passé, au... Au Terrier ?
- Mieux que l'on pouvait espérer. Archimède Delron nous a assuré que les dégâts s'arrêteraient là. On a pu récupérer et sécher tout ce qui était important, nous y sommes allés à plusieurs avec les enfants. Chacun a pu retrouver ce à quoi il tenait, ce qui semblait inespéré. Nous avons tout de même perdus quelques broutilles mais il fallait s'y attendre. L'assureur est passé, et les travaux de reconstruction ne devraient pas nous coûter excessivement chers.
- Ce ne sont que de bonnes nouvelles ça ! Et Ginny sera ravie de les apprendre à son réveil ! Affirma joyeusement Harry.
- Oui, mais c'est quand même une catastrophe mon garçon. Tout est à reconstruire, la plupart des meubles sont fichus, et Ginny qui est enceinte... Les prochains mois ne seront pas de tout repos, et loin de là. Et en attendant que la maison soit pratiquable, nous devons trouver où loger.

- Ginny sera à Poudlard, Ron et George à la boutique, Bill à la Chaumière aux Coquillages, Charlie en Roumanie et Percy à Londres. Reprit Molly. Nous allons nous débrouiller tous les deux, Arthur.
Les traits de ce dernier s'affaissèrent.
- Tout va bien, mon chéri ?
- C'est que... Quand tu parles de nos enfants comme ça... Je ne peux m'empêcher de penser à Fred.

Une larme roula le long de sa joue, et les yeux de la mère de famille se mirent à briller à leurs tours.

Ginny ne se réveilla que le lendemain matin. Il fut décidé qu'elle retournerait à Poudlard dès le jour suivant, où elle pourrait se reposer. Hermione la rejoindrait quelques jours après avoir été séjourner, comme prévu, chez ses parents. Harry obtint l'accord du professeur Mc Gonagall pour accompagner sa dulcinée durant cette semaine précédent l'arrivée de sa meilleure amie. Ils en profiteraient pour prévoir tous les trois, Ginny, Harry et le professeur, l'organisation de ces prochains mois.

La jeune femme allait devoir traverser de dures épreuves. Annoncer sa grossesse à toute l'école, puis surmonter ces quelques mois si beaux mais en même temps si difficiles, en parallèle de ses études.

Tant besoin de toi - Hinny Où les histoires vivent. Découvrez maintenant