- Du calme ! Tonna Kingsley Shaklebot, le poing fermement serré et posé sur la fidèle table en bois qui trônait au milieu du rez de chaussée du Terrier.
Le silence s'installa immédiatement, et l'ancien auror et ministre de la magie en exercice put s'exprimer.
- Ce n'est pas en s'agitant comme ça que l'on va avancer. Il y a plusieurs choses que l'on doit tenter d'élucider, des questions auxquelles on doit répondre, et ensuite il y aura certainement des mesures à mettre en place. Soyons calme et méthodique.
- Excuse-nous Kingley, concéda Arthur Wealsey. C'est vrai qu'on s'emporte un peu, on a bien trop d'expérience pour se comporter ainsi. Mais l'un des nôtres se trouve encore menacé...Ginny, affalée sur sa chaise, tenait la main d'Harry, assis à côté d'elle. Le jeune homme se voulait rassurant, mais la vérité, c'est qu'il était fatigué d'être une cible permanente, et la menace qu'ils avaient reçu la veille l'avait bouleversé bien plus qu'il ne le laissait paraître. Celle-ci lui avait donné l'impression qu'il ne pourrait jamais vivre apaisé, en toute sécurité. Il avait même laissé échapper quelques larmes, que personne heureusement n'avait pu voir, le soir, dans la salle de bain.
On en était là. Repartis dans une lutte, dans un combat angoissant. Kingsley Shaklebot, Dedalus Diggle, Hestia Jones et les Weasley étaient réunis autour de la table, tel les participants d'un conseil de guerre, tentant désespérément de mettre la situation en ordre en ce jour du vingt-six décembre.
- La question d'abord, c'est est-ce que vous pensez qu'ils comptent s'attaquer à Ginny avant que le bébé soit né ou qu'ils s'en prendront à l'enfant directement ? Analysa Bill.
Dedalus prit alors la parole.
- S'ils avaient voulu s'en prendre à Ginny, ils l'auraient fait avant, ils n'auraient pas attendu d'apprendre qu'elle était enceinte, ce qu'ils ne pouvaient pas prévoir. Si je puis me permettre, mais je ne l'affirme qu'avec des pincettes, je ne pense pas qu'ils aient l'intention de s'en prendre à un adulte. À mon avis ils veulent juste... effrayer, mettre Harry et Ginny sous tension permanente.
- Selon toi Dedalus, ils ne passeront jamais à l'acte ? Questionna le père de la famille Weasley.
- Je ne pense pas, ou bien quand le bébé sera né... Mais cela m'étonnerait...
- Bien. Je suis d'accord avec toi Dedalus. Mais dans le doute, je n'aurais pas la conscience tranquille si l'on ne mettait pas en place de protection devant la maison le temps du reste des vacances. Je ferai le nécessaire, assura Kingsley. Ginny, tu ne sortiras qu'entourée par plusieurs personnes. Et à Poudlard, tu seras protégée. Je vais prévenir Minerva Mc Gonagall, qui sera sur ses gardes et on mettra en place un mot de passe pour ta chambre en particulier. Tu peux avoir confiance en tes camarades de dortoir ?Ginny hésita.
- Lucy et Ashley oui, sans aucun doute. Après il y a Hermione évidemment. Mais... Romilda Vane... Je ne sais pas.
- C'est une idiote et elle n'est pas très agréable mais je ne pense pas qu'elle puisse tremper dans des affaires sombres comme celle-ci, affirma Harry.
- Tu es sûr, Harry ? Je ne veux qu'on prenne aucun risque, s'inquièta Molly.
- De toute façon on ne peut rien y faire, trancha Ginny. Merci Kingsley pour ces mesures. Sait-on comment ils ont fait pour déposer une lettre sur mon lit ? Et surtout... Qui se cache derrière "ils" ?
Kingsley toussota.
- Pour l'instant non. Mais ça c'est notre travail. Je vais mettre une équipe sur l'affaire et je la superviserai moi-même.
- Merci beaucoup, Kingsley.
- C'est normal.~*~
Les vacances s'achevèrent dans une ambiance quelque peu particulière. Quelques jours après le nouvel an, fêté entre jeunes alors que les parents Weasley dînaient chez des amis, Ginny rentra à Poudlard où elle retrouva Hermione. Ensemble, elles reprirent leur quotidien, la rouquine assumait désormais pleinement son ventre arrondi, s'amusant des blagues et des attentions de Jacob, Luna et Alfred. Le rythme de travail s'intensifia et la bande d'amis passait beaucoup plus de temps à étudier à la bibliothèque qu'à faire la fête dans leurs salles communes. Ginny surtout s'avançait dans ses révisions pour les ASPICs et passait ses quelques temps libres à rédiger des articles, sur des sujets divers et parfois risibles, chose qui l'amusait beaucoup. Elle était protégée dans le château de Poudlard et les visites d'Harry s'étaient faites plus nombreuses, tout ça contribuait à son apaisement. Pendant ce temps, l'équipe menée par le ministre de la magie en personne menait l'enquête, mais le manque de certitudes encore présent poussa Kingsley à inciter Ginny à passer la semaine des vacances de février à Poudlard, où elle ne serait pas en danger.
Cela arrangea la rouquine, qui profita de cette semaine enneigée pour étudier autant qu'elle ne l'avait jamais fait. Elle avait pris un rythme approprié au travail, se réveillant avant neuf heures, mettant de nombreuses heures au profit des diverses matières dans lesquelles elle devait s'avancer, et prenant quelques pauses intéressantes durant lesquelles elle se promenait sous la neige, dans le parc avec Hermione qui, d'ailleurs, travaillait moins qu'elle.
Harry ne la rejoint que le samedi vingt-huit février au matin, pour l'emmener à la rédaction de la Gazette du Sorcier, pour la journée spéciale à laquelle Ginny était conviée grâce à sa deuxième place au concours journalistique.
Main dans la main, les deux amoureux firent un court voyage dans le réseau de cheminée et débarquèrent dans un petit hall chaleureux, à l'étage d'un bâtiment londonien.
Ginny s'avança, timide, sur le parquet chevronné de la pièce. Elle fut alors accueillie par quelques sorciers et sorcières a l'air sympathique, qui se présentèrent par leurs noms et leurs rôles dans la rédaction. La jeune rouquine fut surprise de ne pas apercevoir Rita Skeeter, qui pourtant selon elle n'aurait pu envisager de rater l'événement.On lui présenta Fanista Debel, une petite dame blonde d'une trentaine d'années, avec qui Ginny s'entendit très bien, et Glock Murphy, très aimable également. Les trois gagnants eurent la chance de visiter les plusieurs pièces de la rédaction, les bureaux, la salle d'imprimerie, les halls, et de discuter avec tous les membres de la société. La future maman passait une journée qui lui plaisait beaucoup. Martin Stewbone, en charge de la rubrique étudiante, lui avait proposé de rédiger un article sur Poudlard, les ASPICs etc... Ginny avait carte blanche et elle était particulièrement enthousiaste à l'idée d'écrire à nouveau pour la Gazette.
Après une collation pour le repas de midi dans la salle principale des bureaux, qui avaient d'ailleurs la particularité de ne communiquer avec l'extérieur que par le biais des cheminées (dans un souci de confidentialité par rapport aux moldus), Fanista, Glock et Ginny, accompagnés par certains membres de la rédaction, se rendirent au ministère de la magie.
Il était prévu qu'ils se rendent au ministère par le réseau de cheminée, mais, chose improbable, il n'y avait plus de poudre de cheminette dans les réserves. Cet imprévu sema la panique pendant quelques instants dans la Gazette, et Ginny comprit que tout cela était bien étrange.
Mais malgré son intuition, la rouquine ne se méfia pas plus que ça. Les directeurs de la Gazette, contrarié, ôtèrent la protection magique qui empêchait de transplaner autour du bâtiment le temps que les invités et la délégation qui s'en chargeait libèrent les lieux.
À l'instant où Ginny apparaissait dans la rue Londonienne où se trouvait la cabine téléphonique qui menait au ministère de la magie, elle aperçut dans le flou de son transplanage une silhouette noire couverte par une cagoule.
La seconde suivante, elle était à terre, évanouie, le nez ensanglanté.
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Tant besoin de toi - Hinny
Hayran KurguLa deuxième guerre des Sorciers est terminée. Les membres de l'Ordre du Phénix ont subi de lourdes pertes. Ginny entre en septième année à Poudlard, accompagnée par Hermione, qui désire passer ses ASPICs. Mais Harry suit sa formation d'Auror, il es...