1 - Le début de la fin (Lucio)

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Les couloirs sont calmes, les feux sont presque éteints. Tout le monde s'est endormi, enfin. Je me dégage des membres de la tribu ronflants et cherche des signes de vie. Pas même un frémissement... ils sont immobiles. Grosse surprise. Tout le clan fait la fête depuis des jours en prévision de cette veillée bénie.

La nuit de mon dix-huitième anniversaire. C'est doux-amer... après tout, je ne serai plus leur précieux petit prince Monty.

 après tout, je ne serai plus leur précieux petit prince Monty

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Je vais être un homme. Un homme qui fait ce qu'il faut pour obtenir ce qu'il veut. Ça commence ce soir. Furtivement, je me fraye un chemin à travers la salle de banquet jusque dans le hall. Alors que je me faufile le long du mur, un rayon de lune éclaire les tapisseries qui défilent. Des chiffons dévorés, racontant une histoire que j'ai trop souvent entendue. Le récit de notre tribu, le soi-disant Fléau du Sud.

Des chevaux, des loups, des ours, toutes sortes de créatures nobles représentent nos anciens voisins. Ils s'effondrent tous sous un essaim. C'est nous. Une vague de voraces scarabées, ne laissant que des os nus dans notre sillage.

Une vieille conversation avec mon père me revient.

Papa, pourquoi sommes-nous des scarabées ? Je ne les aime pas, je veux être autre chose !

Quelque chose d'autre, hein ? Qui a dit que tu devais les aimer ? A quoi bon être aimé ? Certains des autres clans passeront leur temps à essayer de se réconcilier les uns avec les autres. Et pour quoi ? La vie ne consiste pas à être aimé ou détesté, Monty. C'est manger...

... ou être mangé. N'est-ce pas, père ?

Il s'est évanoui pas loin, marmonnant dans son sommeil. Je secoue la tête et me détourne, glissant un peu plus loin dans le couloir. Je dois encore passer une pièce et je serai dehors. Mon cœur commence à marteler lorsque j'aborde une autre histoire en tapisserie.

D'un monticule de cadavres d'animaux, une figure humaine naît de l'essaim. Leur soif de sang impitoyable est dans ses veines. Elle ne connaît aucune pitié. Elle traque un ennemi qui saigne dans les montagnes, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus courir.

Ma mère, chef du clan. Mon père est juste pour la viande, mais elle, c'est une vraie chasseuse. Juste pour tuer.

Mère... tu dors ?

Sa porte imposante est entre-ouverte. Je retiens mon souffle et scrute l'intérieur. Gulp. Je peux distinguer son ombre, les jambes croisées, dans sa grande chaise dans le coin avec ses affaires.

Tu sais, je souhaiterais ne pas avoir à faire ça.

Mais après la conversation que nous avons eue ce soir...

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C'était pendant les festivités, j'avais encore les yeux brillants, les joues rouges, le vertige de mon passage à l'âge adulte.

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