Je me réveillai avec un rayon de soleil doux et frais d'hiver sur ma joue. Tous mes cousins étaient encore en train de dormir sauf Paul. Comme par un pur hasard. Il me regardait de manière douce et attentionnée, comme une mère regarderait son enfant. C'est fou à quel point notre relation était fusionnelle. Nous nous sourîmes, et il me chuchota :
«-Tu compte réveiller les autres ?
-Quelle heure il est ? Demandais-je en retour, je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait être.
-Dix heures passées, j'ai entendu les cloches il y a cinq minutes environ.
-Je pense les laisser dormir encore un petit peu alors, ils faut qu'ils se reposent, parce que ils ne vont pas vouloir dormir ce soir, pour ne pas rater le père noël.
-Je suis d'accord, me répondit-il en souriant. »
Nous nous installâmes alors dans les bras l'un de l'autre, et nous attendîmes que les autres se réveillent petit à petit. Ils émergèrent, un par un, d'un sommeil peuplé de rêves. J'adorais les voir se réveiller comme ça, avec le sourire aux lèvres.
Une fois tous debout, nous nous décidâmes à sortir petit déjeuner. J'habillai les deux jumelles Willa et Ella, les plus jeunes. Je mis moi même ensuite mon manteau ainsi que mes chaussures, et j'ouvris la porte en ayant pris soin de demander aux enfants de reculer. J'avais eu raison, la neige était bien tombée cette nuit, il y eu un tas qui tomba devant la porte.
Les enfants étaient plus que surexcités, ils sortirent en trombe, et commencèrent à jouer avec la neige, mains nues et en pyjamas pour la plupart. Blanche et moi riions comme des enfants aussi, mais Paul, raisonnable, les rappela, et nous finîmes par rentrer à la maison.
Nous déjeunâmes rapidement, un petit déjeuner plus que consistant pour bien tenir la journée. Un chocolat bien chaud, de bons croissants, eux aussi tout chauds et bien d'autres choses. Chaque enfant alla ensuite s'habiller correctement tour à tour pour jouer dans la neige. Blanche m'amena un pantalon, car les miens n'étaient pas adaptés. Je la remerciait d'un énorme câlin. C'est à ce moment là que je croisa le regard de mon père.
Il me fit signe de me séparer de Blanche, ce que je fis à regrets, et il me fit signe de le suivre. Je le suivit alors dans la cuisine. Il se retourna vivement, et me dit sèchement :
« -Je t'attendais ce matin pour t'occuper du petit déjeuner, de la table, et du reste.
-Excusez moi père, je dormais.
-Demain veille à ce que tout soit prêt lorsque je serais descendu. »
sur ces paroles, il quitta la cuisine. Il me paraissait de bonne humeur aujourd'hui. En tout cas pour le moment.
Je rejoignis mes cousins dans la neige et y resta une heure ou deux. Nous jouions à chat, nous faisions des batailles de boules de neige, ou bien des bonshommes de neige. Puis nous nous allongions au sol, en regardant les nuages, et nous commentions leur forme, tous différents les uns des autres.
Passé ce temps là, il fût midi, je me mis à la cuisine du repas de midi. Je fis un repas constitué de salades chaudes ou froides, de légumes, et une bûche de noël fruitée en attendant la « vraie » bûche du soir. Le repas se déroula lentement, et je ne sentis que très rarement les regards de mes parents sur moi, ils avaient l'air de m'oublier un petit peu, ce qui me soulagea.
Cette après-midi c'est déroulée le plus normalement possible. J'ai fini par raconter à Paul la fin de l'histoire, il m'a bien évidemment fais la morale, mais a très bien compris qu'on ne pouvait rien y faire. Nous sommes restés bien une heure ou deux à parler, avec Blanche qui nous avait rejoins quelques temps plus tard. Lorsque les enfants eurent finis leur sieste, ils voulaient encore retourner dehors.
Nous sommes tous allés nous promener dans le quartier, les enfants courraient encore partout, en criant. Nous nous étions arrêtés dans une aire de jeux pour enfants, et nous avions grimpés les jeux en jouant à chat perché, notre jeu préféré. Nous avions emmené trois luges sur lesquelles les trois plus jeunes restaient assis, pendant que Blanche, Paul et moi les tirions pendant la promenade.
Nous étions allés jusqu'à une colline, sur laquelle faire de la luge était tellement agréable, nous avions passé l'après-midi à descendre, puis remonter la pente en courant comme des enfants. J'avais moi même fait plusieurs descentes avec Paul, ou Blanche, et certains des plus petits comme Cloé, ou Manon et Martin.
Nous étions rentrés, épuisés, et nous nous étions tous assis devant la télé, pour regarder les vieux dessins animés d'hiver. Ils se ressemblaient tous. Ça nous convenait très bien, puisque nous étions si fatigués que nous pouvions difficilement suivre une histoire compliquée, tous avachis devant la télé, bien au chaud, avec un feu de cheminée flamboyant, après une journée passée dans la neige.
Les trois quarts des enfants s'endormirent, tandis que les parents étaient à la salle à manger pour prendre l'apéro. Ils discutaient et rigolaient fort, l'ambiance était plutôt agréable.
Vient l'heure du dîner. Après leur avoir fait déguster toutes mes petites entrées, mes plats et tout ce qui pouvait accompagner, après avoir bien entamé le repas, me voilà contrainte à aller chercher la bûche de noël. Comme chaque année, je met d'abord tout les desserts sur la table et je reviens avec la bûche, sur laquelle j'ai mis plusieurs bougies, toutes au même endroit, et très petites, pour donner l'impression d'un feu de camp.
Tout autour, du glaçage couleur neige, des sapins saupoudrés de sucre glace, tout les éléments représentants un beau noël.
C'est alors que le deuxième élément de ce qui me fit vriller arriva.
J'amenai doucement la bûche sur la table, sous le regard attentif, émerveillé, et admiratif de chaque personne installée autour de la table. J'avançais doucement, les yeux rivés sur les bougies, avec leur chaleur qui me revenait dessus, sans réellement regarder ou j'allais.
J'étais sur le point de poser la bûche sur la table, quand je me pris le pied dans le tapis du salon et trébucha. La bûche vola.
Elle atterrit sur la chemise de mon père. Celui ci se leva, rouge de fureur, il m'attrapa par mes vêtements, me souleva, et me gifla si fort que j'en eu la marque pendant plusieurs heures, après.
Il me hurlait dessus. Il me criait que je n'étais qu'une irresponsable, une incapable, que je ne savais même pas tenir sur mes pieds, que je pouvais bien aller me faire voir, qu'il n'en avait rien à cirer et qu'il ne voulait plus me voir dans ces pattes, d'ici une bonne dizaine d'années.
Tout le monde autour de la table étaient sidérés de voir la façon dont il se permettait de me parler. Je fus si triste de savoir qu'ils avaient assisté à cette scène que je parti directement me coucher dans la cabane du fond du jardin. Enfin me coucher, je prétendais juste y aller pour pouvoir m'enfuir loin de cet homme qui me terrorisait.
En réalité, je pris seulement une couverture de laine, et jallai me poser contre mon arbre, au bord de la falaise, non loin de notre maison. J'avais repéré cet endroit toute petite, et lorsque j'avais un instant et que je ne me sentais pas bien j'allais m'y poser.
Après m'y être assise, je me rendis compte que les larmes venaient juste de commencer à couler. Je n'avais pas pleuré sous le choc, j'étais bien trop sidérée. Il faisait vraiment très froid, les larmes me brûlaient les joues tellement le froid était poignant. Je repensais à tout les moments ou mes parents avaient étés violents, autant mentalement que physiquement, envers moi et chaque larme que je versais était liée à un souvenir.
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Au bord du gouffre
Fiksi RemajaC'était un jour de noël, un de ces jours glaciaires dans son pays. Un de ces jours ou les larmes gèlent presque dans les yeux. Et elle pleurait. /EN COURS D'ECRITURE\