CHAPITRE 5

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Chapitre 5

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Chapitre 5

Foutues interférences

Ce soir, la salle de sport est pratiquement vide. Mon casque sur les oreilles, j'admire ma dégaine dans la glace tout en effectuant avec beaucoup de soin mes répétitions de squats à la barre. Un legging taille haute et une brassière de sport, le tout intégralement noir, est mon accoutrement du jour. En effet, je fais partie de ces gens qui détestent plus que tout les joggings et les gros sweats pour faire du sport. Je préfère réduire intelligemment mon tas de linge sale au maximum.

Une goutte de sueur glisse le long de mon front et vient s'échouer entre mes seins. Je frisonne, répugnée par la sensation particulièrement désagréable, et termine ma dernière session à bout de souffle mais paradoxalement gonflée à bloc. En effet, j'aime finir sur les rotules après être allée à la salle, car ça me permet de transpirer du stress et d'évacuer toute émotion négative par les pores de ma peau. Après chaque séance, je me sens libérée. Je souris fièrement devant la glace tout en admirant mes formes généreuses et sculptées selon mes désirs. Chaque jour, je me plais à devenir une meilleure version de moi-même.

Cependant, mon physique n'est qu'une carapace face à la femme incertaine et abandonnée qui se recroqueville en moi.

Après le petit lèche-vitrine de ma personne, je resserre hâtivement ma queue de cheval et saisi ma gourde pour la vider en seulement deux gorgées. Ennuyée, je me rends rapidement aux toilettes afin de la remplir à ras bord. Lorsque j'en sors, c'est au moment où je lance un regard circulaire à la pièce, qu'une silhouette sur un tapis de course attire mon attention.

Non mais c'est une blague ! Ce gars me suit vraiment partout, ma parole !

Plié en deux sur la machine, les bras tendus et appuyés sur le guidon afin de dégager ses poumons, Noah Wilson semble être en piteux état. En effet, il prend de grosses et laborieuses inspirations avec l'espoir de freiner son pouls. Je regarde alternativement la bouteille d'eau remplie que je serre entre mes doigts et la silhouette ruisselante du « dernier des coureurs ». Je soupire. Un jour, ma gentillesse me tuera.

En effet, j'attends quelques secondes que le dernier personnage secondaire présent dans la salle s'en aille, puis je prends une profonde inspiration. Ensuite, affublée d'une démarche de féline et d'une confiance en moi non dissimulée, je le rejoins et présente la bouteille devant son nez. Il sursaute et croise brièvement mon regard.

— Ah...hey...merci.

Son souffle est hachuré, la sueur fait briller son torse dénudé et ses cheveux sont trempés. De plus, ses pommettes sont pourpres, ses yeux brillent et ses mains tremblent. Je me demande s'il est dans cet état juste après une partie de...Monopoly. Je me racle la gorge et cligne plusieurs fois des yeux pour me recentrer.

— Tu sais, tu ne devrais pas trop te forcer.

— Je ne force pas.

Voilà ce qu'il me rétorque un peu froidement et sur la défensive. Je roule des yeux.

Crushing WavesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant