CHAPITRE 1

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  Chapitre 1

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  Chapitre 1

  A deux mètres cinquante de toi

   Le toit de l'école m'offre une vue à couper le souffle et un vent brulant à l'odeur sucré-salé vient picoter ma peau caramélisée par le soleil d'or. Immédiatement apaisée, je ferme les yeux pour profiter de cet univers enchanteur. Le roulement des vagues qui s'abattent comme des battements de cœur sur la plage à quelques kilomètres de ma position me sert de poésie. De plus, le frottement de la végétation et le ricanement discret des martins chasseurs me plongent dans un paradis mielleux. J'en oublierais presque tous mes problèmes.

— Je t'ai enfin trouvé !

   En parlant du loup...

   La porte qu'il vient d'ouvrir à la volée claque contre le mur de briques rouges et le « dernier des coureurs » avance d'un pas déterminé dans ma direction, pénétrant ainsi totalement sur le vaste toit de l'école. Dans mon jardin secret. Mon refuge. Là où je m'exile dès que je commets un crime. Ce qui est un peu stupide étant donné qu'il est accessible à tous les élèves.

— Je n'ai jamais vu quelqu'un monter les escaliers aussi vite... Tu es quoi au juste ? Un guépard ?

   Les joues rougies par l'effort, le jeune homme appuie ses paumes sur ses genoux pour reprendre son souffle et je me lève de ma position afin d'avancer de quelques pas dans sa direction. En revanche, je prends soin de laisser un espace de sécurité légèrement exagéré entre nos deux corps. Environ deux mètres cinquante pour être exacte.

— Je te dois peut-être des explications pour t'avoir embrassé sans raison...

   Il hoche vivement la tête à mes dires et je me contente de hausser les épaules en détournant le regard.

— C'est bête, parce que je n'en ai aucune. Au revoir !

   Je lui offre un joli sourire et passe devant lui pour partir, mais il me retient par le poignet.

— Hé ! Tu t'es ouvertement servi de moi et je n'ai même pas le droit de savoir pourquoi ?

   Sa main est étonnement grande comparée à mon poignet, mais ce contact me dérange, dans la mesure où ce n'est pas moi qui l'aie initié. En réponse, je fais brusquement volte-face afin de me dégager de son emprise. Le problème, c'est qu'en voulant me débattre un peu trop sauvagement alors qu'il avait de toute façon entrepris de me lâcher, c'est que je lui envoie mon coude dans la tempe.

  Aussitôt, il s'écroule.

★ ★ ★

— Aïe ma tête. Aïe mon dos. Aïe mon cœur.

— Tu es enfin réveillé ?

   Le jeune homme se redresse et me lance un regard hagard, avant de jeter des coups d'œil tout autour de lui. Le toit de l'école. Le soleil déclinant. Les nuages orangés. Exactement le même endroit où il a perdu connaissance, mais avec quelques petites heures en plus. Puis, probablement dû au joli bleu qui décore le côté de son front comme une tâche de peinture, il porte sa main à son visage et grimace de couleur. Je veux dire, de douleur.

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