Charlie est une étudiante australienne quelque peu sauvage, qui manque cruellement de tact. Malgré tout, en raison de son physique avantageux et de son apparente confiance en elle, les hommes gravitent autour d'elle comme les particules de glace aut...
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Chapitre 9
Un smoothie à la Vegemite
Avec la moiteur suffocante de cette fin d'après-midi, Noah et moi avons décidé de nous acheter des smoothies, dans le petit stand à l'entrée de la plage. Une fois nos gobelets remplis de liquide glacé et sucré en mains, nous entreprenons de marcher le long de l'océan.
Depuis le départ de Cameron, ni lui ni moi n'avons eu l'envie de briser le silence particulièrement relaxant dans lequel nous sommes plongés. Après tout, le ton répétitif des vagues qui viennent et qui repartent est déjà amplement suffisant.
Malgré cela, je peux sentir les coups d'œil de plus en plus insistants que Noah me jette. Je peux en déduire, d'après son agitation grandissante, qu'il ne va pas tarder à prendre la parole. Deux mouettes passent au-dessus de nos têtes lorsqu'il se décide enfin à ouvrir la bouche.
— Dis-moi, hum...Est-ce que Cameron te plaît ?
Je manque de m'étouffer avec ma lampée. J'aurais dû m'y attendre, mais sa question a tout de même le don de me prendre au dépourvu. Je me redresse et prends soin de me racler la gorge et de peser mes mots avant de répondre :
— Quoi ? Non, pas vraiment. Enfin, ça dépend. Mais je pense qu'il est trop... « rentre-dedans » pour moi.
Ironie du sort, étant donné que le voir me draguer m'a fait le même effet que lorsque je me contemple dans la glace. En plus, c'est mentir que de dire que je n'avais pas envie de rentrer dans son petit jeu de séduction. Mais je me contente d'enrouler ma langue autour de ma paille et d'absorber ma boisson le plus lentement possible.
Presque soulagé, Noah soupire et frotte sa paume contre sa nuque dans un tique nerveux.
— Ah, je vois.
Je sirote silencieusement pendant quelques secondes calculées, avant d'ajouter avec nonchalance :
— Mais tu sais, j'ai couché avec pleins de gars qui ne me plaisaient pas particulièrement au premier abord.
Cette fois, c'est à lui d'avaler de travers et je lui tapote dans le dos afin de l'aider à faire passer sa subite quinte de toux. Un sourire moqueur plane malgré moi sur mes lèvres lorsqu'il cligne plusieurs fois des mirettes pour rassembler ses idées, tel un bambin qui aurait une poussière dans l'œil. Il est rouge pivoine quand il parle de nouveau :
— D'ailleurs, je me demandais...Tu as cou...fait l'amour avec beaucoup d'hommes ? Enfin, tu n'es pas obligée de me répondre. En soit, ça ne me regarde pas vraiment.
Je hausse les sourcils avec surprise en prenant une profonde inspiration, que je retiens quelques longues secondes. J'ai tellement offert mon corps au premier venu qu'il ne m'appartient probablement même plus. Tellement d'empreintes le recouvrent, que le réel Moi enseveli en dessous a sans doute disparu depuis des lustres.