CHAPITRE 4

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Chapitre 4

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Chapitre 4

Etoile de mer

Quelques jours plus tard, après des cours passionnants de grammaire française, je me munie de mes calpins et de mon déjeuner préparé à l'avance et je me balade sur le campus, à la recherche d'un endroit où je pourrai me poser pour manger. Aujourd'hui, le soleil tape vraiment fort et c'est en levant les yeux vers le ciel dégagé et l'horizon doré en faisant visière avec ma main, que je me promets de me rendre à la plage ce week-end.

Sans m'en rendre compte, je me retrouve sur les gradins déserts de la piste d'athlétisme. Là, je pose mes fesses sur un des bancs au premier rang et ouvre le Tupperware contenant ma salade de pâtes faite maison. C'est lorsque je porte la fourchette à ma bouche pour la deuxième fois que je remarque de l'agitation sur la piste. En effet, quelques membres du club d'athlétisme effectuent leurs foulées, malgré la chaleur insoutenable. C'est alors que je le reconnais.

Noah Wilson.

Après les quelques péripéties du hasard et du destin qui nous ont uni lui et moi à quelques reprises, je pensais ne plus jamais le revoir. Après tout, c'est ce que je m'étais promis. Pourtant, il n'est pas méchant lui non plus. Loin de là. Mais il est justement trop gentil. Trop naïf. C'est le genre de personne que je finis par blesser par... mégarde. Alors je m'étais fait le serment de garder mes distances. Mais c'est un peu idiot d'avoir de telles aspirations, si c'est pour ensuite me rendre sur le lieu où je suis sûre de le croiser.

Je soupire, puis hausse les épaules. De toute façon, je suis une grande fille. Je fais ce que je veux. Et puis, il ne devrait pas remarquer ma présence puisqu'il s'atèle à ses activités de club.

C'est au moment où j'arrive à la fin de mon délicieux repas qu'une sorte de coup de feu indiquant un départ retenti. Noah s'élance alors sur la piste et je comprends qu'il se fait simplement chronométrer, jugeant par le camarade, chronomètre en main, qui l'attend à la ligne d'arrivée des cent mètres.

Les crocs de ses chaussures de sport s'enfoncent frénétiquement dans le sol ocre et il fuse à toute vitesse sur la piste, si vite que j'aurais juré voir un nuage de fumée jaillir derrière-lui. Lors de ses enjambées, le mécanisme léger et fluide de son corps accélère continuellement et ses membres s'élancent et s'étirent dans une danse d'une beauté prodigieuse. Le tissu de son short et de son T-shirt est tiré vers l'arrière, pareillement à ses cheveux qui semblent se plaquer sur son crâne comme avec une quantité monstrueuse de gel. Dans un ultime effort, il s'active de plus bel et franchi la ligne d'arrivée à vitesse maximale.

Epuisé, il décélère bien vite et se laisse tomber sur le dos en position étoile de mer, sur le sol brûlé par le soleil tapant. La sueur dégouline sur son front et sa poitrine monte et descend aussi vite que la toile d'un trampoline secouée par un sportif obèse.

Son camarade arrive vers lui en trottinant. Une fois à sa hauteur, il se penche au-dessus de son corps pour lui annoncer son temps tout en lui tendant une bouteille d'eau en plastique. À la vue de la grimace mécontente de Noah lorsqu'il se redresse pour apporter le goulot à ses lèvres, je devine que je le croiserai aujourd'hui à la salle de sport.

Crushing WavesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant