Chapitre 3

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        Je descendis les marches de la passerelle qui menait au ponton. Quand mon pied toucha le sol, une sensation étrange me submergea. Je n'avais jamais été dans un autre pays que les Etats-Unis. L'endroit grouillait de monde. Il y a avait des bateaux de pêche accostés un peu partout le long de la côte. L'agitation du port, les cris des mouettes,ceux des marchands de poissons et le claquement des vagues contre les rochers se mélangeaient donnant lieu a un fort brouhaha général.

Je me mis à chercher Noah dans l'épaisse foule. Je me retournai pour interroger Anna sur la manière dont on allait rejoindre la capitale, quand je le vis à quelques mètres. Nos regards se croisèrent et il s'approcha, tout sourire. Etant obligé de forcer un peu sur sa voix, il entama:

- Bonjour Madame... Anna, c'est cela ? Bonjour Holly,dit-il en se tournant vers moi. Mon père à quelques affaires à régler, ici,à Brighton. Nous devons être au pensionnat dès ce soir. Mon père a commandé un taxi automobile pour me conduire jusqu'à Londres, voulez-vous m'accompagner toutes les deux? Un chauffeur nous attend.

-Nous avions prévu de chercher une calèche qui nous y mènerait mais je dois avouer que cela nous arrangerait de partir au plus vite, répondit Anna.
-Ca ne te dérange pas, tu es sûr? lui demandai-je.
Anna me fixa avec de grands yeux ronds.
- Humm, je voulais dire, ça ne VOUS dérange pas? me rectifiai-je.

J'avais raconté à Anna ma rencontre avec Noah, ma proximité avec lui, notre enfance. Mais avec Anna, les convenances restaient les convenances et vouvoyer une personne était un signe de respect.

- Aucunement, je vous assure. Il n'est pas très plaisant de voyager seul, ou en tout cas avec pour seule compagnie, un vieux chauffeur, répondit Noah.

Le voyage était calme. Assis l'un en face de l'autre, Anna et Noah faisait vaguement connaissance. Je regardais le paysage à travers la vitre de l'automobile. Le véhicule allait vraiment très vite, je n'en avais pas l'habitude. Tout à coup un véhicule plus bas mais plus long et encore plus rapide nous dépassa et faillit nous renverser. L'automobile n'ayant pas de capo, on pouvait apercevoir un jeune homme au volant qui ricanait. Terriblement irritée, je m'exclamai:

- Mais qui est ce malotru! Il aurait pu nous tuer!

Noah me répondit d'un ton étrangement calme, presque lassé:

- Si je ne me trompe pas, c'était Edward Tremblay. Il appartient à la famille la plus riche d'Angleterre. Et pour cela, il se croit tout permis. On m'a raconté des choses à son sujet. Je ne l'ai rencontré qu'une seule fois parce que nos parents se connaissent un peu et, croyez-moi, j'aimerais ne plus jamais avoir affaire à lui. Il n'est rien de plus qu'un gosse pourri gâté.

Je le regardais d'un air abasourdi. Cette description me fit instantanément penser à Victoria et Alexander et un voile sombre couvrit mon visage. Noah reprit:

- Et tu ne connais pas le pire, il va dans la même école que nous.

HollyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant