Chapitre 9

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Le lendemain, je me levai, me coiffai rapidement les cheveux afin qu'ils soient un minimum présentables.
J'enfilai mon uniforme du dimanche. A l'inverse de celui des autres jours de la semaine, il était noir avec des détails blancs.

Je descendis les marches afin de rejoindre la salle où tout le monde prenait son petit déjeuner.
Je vis Maé et lui fis signe. Elle m'ignora et semblait gênée.

J'approchai un peu et vis qu'elle était assise à la même table que Victoria et sa cour. Je ne comprenais pas. Maé me lança un regard froid.
Confuse, presque déçue, je m'assis alors, seule, à la table la plus proche et entamai mon breakfast à l'anglaise qui était disposé sur la table et qui était composé d'un thé, d'œufs brouillés et de charcuterie traditionnelle. Ce n'était vraiment pas mauvais; un bon point pour ce pensionnat-prison.

J'avais la bouche pleine quand Noah s'approcha accompagné de Aaron,son compagnon de chambre. Il était tout sourire et les deux amis s'assirent à mes côtés autour de la table ronde.
Aaron fût le premier à parler en disant :
« -  Bien dormi, Holly?
Je baissai la tête et mis un moment à avaler ce qui me restait dans la bouche. Noah me regarda avec une mine amusée et j'avalai une dernière fois ce que ma bouche contenait avant de réussir enfin à répondre:
- Oui oui et toi ?
- Très bien, très bien.»
Afin de combler le vide que créait le silence, il continua:
« -Tu ne devineras jamais, un des élèves a disparu...
-Qui donc?
- Allez, trouve, dit-il d'un ton malicieux.
Je touillai mon thé, tout en réfléchissant.
- Hummm, je...
-Edward, bien sûr me coupa-t-il avant d'avoir pu tenter ma chance, se laissant emporté par son excitation. Quel numéro! Il continua:
« -Il a disparu depuis hier et il n'était pas dans sa chambre ce matin. La Mère supérieure et toutes les sœurs du pensionnat sont affolées.»

-Oh, répondis-je, quelque peu gênée. Cela doit être dans ses habitudes, nan?continuai-je, en engouffrant une cuillère rempli d'œufs brouillés dans ma bouche. J'étais intriguée par tout ce qui se rapportait à lui, à ce détestable personnage, il éveillait ma curiosité.

- En fait, reprit Aaron, il ne l'avait jamais fait avant. Mais à ce qu'on m'a dit, hier était la date de la mort de sa mère.
-Quoi? Sa mère est morte? Dis-je encore trop fort.
-Chuuut. Holly, ce sont là des choses dont on ne devrait pas parler, tu sais, mais la mère d'Edward est morte quand il avait douze ans, paraît-il dit-il en baissant le ton, proche du chuchotement.
- Bon, et si on arrêtait de parler de lui? Coupa Noah, excédé.

Sa parole laissa un silence pesant mais qui fut vite abrégé par Victoria qui était en face de nous, debout sur ses grandes jambes, fière, et un sourire au coin de la bouche.
Sa cour composée de cinq jeunes filles la suivit et était maintenant étalée derrière elle. Je pus apercevoir Maé au fond, toute timide. Elle regardait ses pieds.

Tout à coup, Victoria commença à parler:
« - Salut, Holly. Bienvenue parmi nous.
Étonnée de l'égard qu'elle me portait là, je répondis:
- Salut, Victoria.
- Tu te plais ici?
- Oui tout à fait Victoria, merci.
- Nan, reprit-elle, je dis cela parce que Londres doit être très différent de la campagne où tu vivais. Voyez vous, dit-elle en s'adressant à ses « amies», Holly a passé son enfance dans un orphelinat parce que ses parents ne voulaient plus d'elle. Quand ma famille l'a adoptée, avec une grande gentillesse, elle la remercia en volant les biens de ma chère mère. Mais peut-être que c'était inévitable venant d'une fille d'écurie.

Je bouillais intérieurement.
Comment osait-elle m'accuser de la sorte pour des délits que je n'avais absolument pas commis? Comment osait-elle me parler de mes parents, remuer un passé douloureux alors qu'elle ne savait rien de moi, rien de ma vie.
Mais elle se mit de nouveau à parler, avide d'étaler des faits qui pourraient me porter préjudice et dont elle se délectaient:
« - Elle a même frappé violemment Alexander une fois.»
Son fidèle auditoire laissa échapper des petits cris de consternation et de surprise.
Elle conclut en se tournant vers Noah et Aaron:
« -Enfin bon, toujours est-il que je vous déconseille vivement, messieurs, de fréquenter cette, hum... sauvageonne.»
Elle se retourna et s'apprêta à partir quand je lançai:
« - Tarzan, mon nom est Tarzan. »

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18, 2019 ⏰

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