VII

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Alors, je toquai et passai ma tête à travers l'encadrement de la porte.

- Bonjour professeur...

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Hôpital, chambre d'Alaric, 17h45.

Mes deux pieds dans sa chambre, je ne pouvais plus reculer. Il tourna lentement la tête vers moi. Son bras et sa cheville étaient plâtrés et des plaies toutes fraîches amochaient son visage, ou lui donnaient un côté aventurier...
Je m'assis sur une chaise à côté de son lit, un silence radio régnait dans la pièce.

- Je suis tellement désolée..., commençai-je.

Il essaya de se redresser, mais d'une main, c'était impossible. Alors je vins à son aide, et appuyai sur un bouton pour redresser son dossier. En faisant cela, son drap qui le recouvrait jusqu'au cou tomba quelques centimètres plus bas, au centre de son torse. Je rougis instantanément et remontai son drap. Il me remercia d'une voix faible puis nous nous regardâmes un instant.

- Quand est-ce que vous allez reprendre vos cours ? demandai-je.

- Dans plus de 2 semaines je crois...

Sans le vouloir, mon visage afficha une mine déçue.

- Ne fais pas cette tête Louise, ça ne te va pas...

Je fus surprise par son tutoiement soudain et il le vit.

- En attendant mon retour... tu peux très bien venir, et me raconter tes cours de la journée, proposa-t-il.

J'acquiesçai, contente de sa proposition.

Puis tout cela devint un rituel. Je venais le voir après chaque fin de journée. Je lui tenais compagnie en lui racontant mes cours de la journée pendant que lui m'aidait à comprendre certaines choses. Je le voyais se rétablir petit à petit, et bientôt il ne restait plus que quelques cicatrices. Et, comme l'a dit Willow, c'est quand on est proche de la mort qu'on apprécie chaque délice de la vie. Étais-je un de ces délices ? En tout cas, cet accident l'avait attendri. Lui donnant même un côté attentionné. Enfin, ne criez pas victoire trop vite, son côté arrogant était toujours là. Mais j'arrivais à voir du bon en lui. Pour preuve, on s'était trouvé de nombreux points communs et en étions venus à parler et à agir comme deux bons amis. L'appeler par son prénom était devenu une habitude...

Alaric... son nom résonnait dans ma tête comme une chanson d'amour.

- Louise ? Je vais recevoir la visite de ma soeur dans peu de temps... commença-t-il.

- Oui je vais te laisser avec elle, dis-je en souriant.

Je rassemblai mes affaires puis après un petit signe de la main, j'ouvris la porte pour tomber nez à nez avec la femme qui l'accompagnait ce vendredi à St James' Park, accompagnée de son bébé. C'était donc sa sœur... en plus d'être la secrétaire donc son ancien cabinet. Je murmurai à son égard un bref « bonjour » puis m'enfouis sous la pluie londonienne.

*

Je n'arrivai pas à entamer ma nuit de sommeil. Depuis bientôt deux semaines, je tournais beaucoup dans mon lit avant de trouver repos, et cette nuit encore plus que les autres. Même avec de la musique, ou en lisant. Je n'y parvenais pas. Les douze coups de minuit n'allaient pas tarder à se faire entendre et mon téléphone sonna. Un numéro que je n'avais pas enregistré dans mes contacts. Voyant une telle tournure à mon insomnie, je décrochai. Premièrement, aucun son ne parvînt de l'autre bout du fil. Puis soudainement une voix rauque et masculine résonna au creux de mon oreille.

Law TOME 1 [PROF//ÉLÈVE ~ terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant