I. J!Π!N

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Adieu.

Ce tout petit mot, et tu m'as laissé en plan. Même pas un «Je t'aime» ou «Je te quitte» pour être plus explicite. Non. Tu t'enfuis en laissant derrière toi tes adieux et mes sanglots.

Désemparé.

Voilà ce que j'étais, il n'y a pas si longtemps de cela. Contraint de demander de l'aide à Yoongi. Ramassé à la petite cuillère. Expatrié chez mon meilleur ami. Nourrit, logé, rassuré. Réconforté. Oh, il m'a bien gueulé dessus de ne pas l'avoir appelé tout de suite. D'avoir attendu. Espéré. Sans rien boire ni manger. Sans dormir. Les yeux ouverts, dans le noir, enfermé seul avec mes cauchemars. Il m'a bien gueulé dessus de t'avoir encore une fois protégé. D'avoir "couvert ta fuite" en quelque sorte. Car je savais que si mon Yoongi s'en rendait compte trop tôt, il te referait le portrait avant même que tu ne puisses quitter le pays.

Oui. Je t'ai laissé l'opportunité de partir loin de moi.

Je t'avoue que ça m'a fait bizarre que tu ne sois pas là pour me prendre dans tes bras. Et puis, j'ai réalisé : tu n'étais plus là. Plus du tout. Plus jamais. Et j'ai recommencé à pleurer.

Te rends-tu compte à quel point je t'aime? À quel point tu es lâche? À quel point je t'en veux?

Je croyais que tu étais le seul qui parvenais à me comprendre. À m'aimer. À me rassurer. Toujours à compatir, à me faire paraître plus beau que je ne le suis, plus mince aussi. Mais n'étaient-ce pas des mensonges? Ces phrases, chuchotées dans la pénombre de notre chambre, emmitouflés dans le lit, étaient-ce des mensonges?

Maintenant, je ne crois plus en rien. Il suffit de me regarder pour comprendre que je suis brisé. Abandonné. Seul. Plus seul que je ne l'ai jamais été.

Même les disputes conjugales entre Yoongi et Taehyung, chez qui je crèche, me font atrocement penser à toi. Toi. Toi. Toi. Tu es partout.

Dans ma tête.

Dans mon cœur.

Dans ma chair.

Et j'en pleure.




338 mots

ᴀʟᴏɴᴇ ʲⁱᵏᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant