4. Épisode 4 : Le Masque Noir

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Manhattan, onze mois avant le casse.

Aleria's Head

Depuis que le Professeur m'a recrutée, nous nous sommes installés dans son van, je me sens mal de voir les photos de tout les anciens membres, et de me dire que d'une certaine manière je remplace Rio ou même Lisbonne.

Pour le moment, l'objectif est de retrouver le Masque Noir, et dieu sait à quel point il est intraçable. Il est peut-être intraçable pour le FBI, mais pas pour sa fille.

-Tu es prête? questionne le Professeur en mettant son casque sur ses oreilles et en saisissant un papier rouge.

Je hoche la tête en enfilant mon sweat à capuche, je rabats cette dernière et remets mes cheveux en place. Je pousse les portes du van et les referment aussitôt après être sortie.

Je connais cet endroit par coeur, j'y ai passé mon enfance à me cacher dans ses plus sombres recoins. Je pousse une porte dérobée et entre dans une salle bondée de macho et de mecs pas très nettes.

Je prends la table la plus reculée de ce bar et m'y assois, le serveur m'accoste et me demande ce que je souhaite. Au fond de la salle, j'aperçois deux uniformes de polices, je grimace et décale l'homme pour qu'il soit face à moi.

En retirant en partie ma capuche, ses yeux s'ouvrent en grand, je plaque ma main sur sa bouche pour étouffer un cri de surprise.

-Vous savez quoi faire, monsieur, soufflais-je calmement en retirant ma main et en remettant ma capuche.

-Ce sera donc un diabolo framboise avec un supplément glace à la vanille, c'est exact? Suppose le serveur en souriant comme si de rien n'était.

Je lui rends son sourie et reprends :

-N'oubliez pas l'idéal Noir, il me le faut pour un ami.

Voilà le nom de code que je devais fournir si je voulais avoir un entretien pour n'importe quelle raison avec Eric. Je remarque que le serveur est plutôt maladroit, mais il joue très bien le jeu, et au fond de moi je soupire de soulagement.

Une vingtaine de minutes plus tard, ma boisson ainsi que ma glace arrivent, suivi d'un homme âgé.

Il s'assoit face à moi et glisse dans ma main un papier que je fourre dans ma poche. Je sirote ma boisson et le regarde s'en aller.

Au fond, j'aperçois les policiers se lever de table en riant, jusqu'à ce qu'ils m'aperçoivent, moi une jeune fille solitaire.

Je prie intérieurement pour que le plan de défense marche, alors qu'ils commencent à avancer, mon sois disant "parrain" me demande de laisser ma boisson ici, et que je finirais ma glace dans la voiture.

Je prends ma voix la plus aiguë possible et réponds :

-D'accord, mais je veux un bagel!

Il fait semblant d'être exaspéré et me tire vers la sortie, en passant tout près es policiers, je baisse les yeux en boudant. ils n'y voient que du feu et mon sauveur m'abandonne au coin de la rue, ni vu ni connu.

J'accélère le pas et rejoins le van, j'y grimpe et le Professeur tape dans ma main :

-ça s'est passé exactement comme tu l'avais prédit, cette homme, dommage que je ne puisse pas le rencontrer, sourit il.

-Je sais, affirmais-je en sortant le papier de ma poche, vous savez la criminalité New-Yorkaise tout ça tout ça...

Il hoche la tête et me questionne :

-Alors, où nous rendons nous pour le rendez-vous?

Après avoir lu le papier, je ne peux réprimer un sourire nostalgique, j'aurais dû m'en douter!

-Dans une heure, répondis-je, et je vous guide, prenez le volant et vous tournez à gauche à la prochaine intersection.

*Ellipse*

-tu es sure de vouloir y entrer? s'inquiète le Professeur en voyant d'un mauvais oeil entrer et sortir des filles à moitié nues.

J'enfile un nouveau sweat et une veste en cuir, je remplace mon jean bleu par un militaire gris et vert. Mes baskets Nike rejoigne le fond du van et je mets mes converses à la place.

Je réplique :

-ça c'était mon quotidien, si il y a bien une personne entre nous deux capable de passer les vigiles, c'est moi.

Je descends du véhicule et marche jusqu'à l'entrée, le vigile passe un capteur devant mes yeux et sur mon index, il contrôle mon identité.

-Ravis de vous revoir parmi nous, sourit-il, Atlanta.

Je passe les portes battantes et ignore tout ce qu'on me propose, quand j'entre dans le bureau, sa chaise est retournée.

-Ferme la porte s'il te plait, ordonne la voix grave du Masque Noir.

Je m'exécute et prends place face au bureau.

-Salut, Eric, lâchais-je d'une voix calme.

Son siège se tourne vers moi et son visage souriant m'apparait, ses cheveux ont légèrement blanchis. Cependant, il porte toujours les mêmes lentilles noires qui cachent ses yeux vairons, les mêmes costumes rayés et il a toujours cette fumée à la bouche.

Ses traits habituellement froncés se détendent dès qu'il voit mon visage, il se lève et mon sourire n'en finit plus de rayonner.

-Regarde ce que tu es devenue! s'exclame t'il en ouvrant grand ses bras après avoir écrasé sa cigarette.

Je n'en peux plus et plonge dans ses bras, la petite fille  qui est partie trop tôt du cocon familiale me rattrape et toute sa tendresse m'enveloppe.

-Tu m'as vraiment manquée, rie-je, depuis tout ce temps, qu'as-tu fait?

Il caresse ma joue et embrasse mon front délicatement.

-Tu es devenue une grande fille, une femme, et tu n'as que quatorze ans...

-Eric, j'en ai treize et demi, avouais-je en haussant un sourcil.

-Évidemment! lance t'il en riant, aller assis-toi et raconte moi ce que j'ai loupé!

Avec plaisir!

La Casa De Papel :Partie 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant