8. Épisode 8 : Eric

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Quelques part dans un village du Nevada

Aleria's Head.

-ça me semble pas une si bonne idée de se planquer aussi près du gouvernement, marmonne le Professeur.

J'ignore sa remarque et les entrainent dans un saloon.

A peine entré-je à l'intérieur, qu'un jeune se cogne à moi. il marmonne une ou deux excuses puis s'enfuit, il ne devait pas avoir plus de dix ans.

Je ne fais pas plus attention, et m'accoude au bar. Je fais glisser "ma carte de visite" ainsi que dix dollars au barman qui se contente de e montrer d'un coup de tête une porte dérobée.

Je le remercie rapidement et invite Dan et le professeur à me suivre.

Un homme imposant me laisse passer, en se décalant sur sa droite, je découvre une poignée argentée, je la pousse et un bureau moderne apparait.

Eric, parlait avec deux autres hommes. Leur conversation s'arrête quand il m'aperçoit, un grand sourire s'étire sur ses lèvres puis il m'accueille dans ses bras. Je mentirais si je disais que ça ne me dérangeais pas ce genre de chasse au trésor.

Mais le Masque Noir adore les devinettes et les jeux de pistes, même à sa propre fille il est obligé d'en faire.

Il sert la main du Professeur calmement, jusqu'ici, il n'a pas reconnu Dan. Mais dès qu'il croise son regard, le regard noir du chef de gang refait surface.

Oh oh...

Avant qu'il ne s'apprête à envoyer un coup d epoing dans le visage de Dan, je m'interpose, les bras tendus vers mon père, Dan dans mon dos totalement apeuré.

-Non Eric! Lançais-je, ne fais pas ça!

-Et pourquoi pas hein? Ce merdeux t'as fais du mal non? rugit-il, une chance que je lui ait laissé une chance de rester dans mon organisation!

-Oui, lâchais-je, tu te souviens pourquoi hein? Il était seul sans personne à part toi, si ça aurais été moi à sa place, face à un autre chef de gang, tu aurais voulu qui me garde sous son aile non?

Il se radoucit et je me décale enfin, je soupire de soulagement. Un soulagement qui ne dure pas, puisque la seconde suivante Dan s'effondre contre le sol, le nez en sang.

-Mais c'est pas possible! m'écris-je en repoussant Eric loin de Dan, tu es incorrigible, tu le sais ça?!

Le professeur aide Dan à se relever et lui tend un mouchoir pour essuyer son nez qui coule abondamment.

-J'admets que je l'ai méritée celle là, marmonne Dan dans son coin.

Eric hausse un sourcil face à ma réplique.

-D'ailleurs, il fout quoi ici, avec toi, tu n'es pas retombée dans ses bras j'espère?! s'exclame t'il.

-Non mais ça va pas! lançais-je, outrée, bien sûr que non! Et figure toi que c'était mon premier relayeur pour avoir de l'argent, j'étais à sec.

Il hoche la tête puis masse ses phalanges rougeâtres, bordel il y est pas allé de main morte!

Un second garde du corps a évalué la blessure de Dan, et ça semble bien aller, pour le moment.

-Bon, voyons ensembles pour ses armes, soupire Eric, comment tu comptes les faire entrer?

Je lui lance un clin d'oeil, ça, je m'en charge.

En revenant au van, je me sens soudainement très faible, ma tête tourne et je trébuche. Heureusement, Dan me rattrape avant que ma tête cogne contre le béton brûlant.

-Qu'est-ce qu'il m'arrive? Marmonnais-je en posant ma main sur mon front.

-Une insolation, affirme le Professeur, amène la à l'intérieur du van Dan.

Manquer plus que ça.

Sur le coup, il me donne un verre d'eau puis revient avec une seringue.

Je secoue la tête, effarée.

-Même pas en rêve! crie-je, je en veux pas!

Il s'approche doucement et je me débats dans les bras de Dan.

-Il va falloir affronter cette peur, me souffle Dan doucement en me serrant contre son torse, tu peux le faire.

Le slarmes commencent un couler et le flash-back apparait presque aussitôt après.

2019, Dernier casse.

Je me souviens comme si c'était hier, le jour où le plan du Professeur avait raté. On voyait les braqueurs, les uns après les autres sortir de la Banque d'Espagne.

Les Premiers étaient les deux amoureux, Tokyo et Rio.  Ils les tenaient presque comme preuve ou encore bouclier devant l'immense foule qui résidait derrières les barrières. Et pour une fois depuis plusieurs jours de manifestations, plus personne ne parlait, ils observaient juste la fin de ce qui avait semblé être merveilleux.

La Resistancia, du moins ses créateurs venaient de tomber.

Il y avait eu Helsinki portant le corps de Nairobi décédée, puis Denver et Stockholm. Toujours encore, Bogotá et Palerme.

Tokyo devait être la seule et l'unique à rester docile. L'inspectrice Sierra se tenait à leurs côté comme si elle présenter un de ses trophées au monde entier, le jeune Alex avait rejoint ses parents et avait disparu.

Je me souvenais avoir paniqué en voyant tout ces hommes se poster chacun derrière un des braqueurs, puis d'avoir été certainement traumatisée à vie quand les uns après les autres, les braqueurs fut endormis à l'aide d'une seringue puis menés dans un camion vers la prison la plus proche.

Je les détestaient amèrement, vraiment...Mais ensuite, j'ai eu pitié du Gouvernement, puisqu'on se prépare à faire tomber le système, j'ai hâte de montrer à L'Angleterre, mais aussi à L'Espagne et si il le faut à tout les autres pays du monde que même les plus jeunes peuvent faire mal.

Quelques part dans le Nevada, retour à la réalité.

Je sursaute quand l'objet gris se retire enfin de ma peau, mes larmes s'arrêtent peu après, pourtant ma peur ne se retire pas, elle.

-Ca va aller, souffle Dan, tu te sens mieux?

Pour le coup, mes sens reviennent peu à peu et je me sens moins faible.A tel point que je me détache rapidement des bras de Dan, il semble vexé que je l'ai repoussé.

C'est vrai qu'avant il était le premier à être là pour m'aider à affronter mes démons, mais depuis...il reste une sorte de remède, et un de mes démons intérieurs.

Il hoche la tête et lâche :

-Bonne chance pour ton projet Aleria Cortés.

Puis, il disparait hors du van, j'entends le moteur de sa Jeep démarrer.

Je sors à mon tour du van et me plante devant le véhicule avant qu'il ne commence à avancer.

-Reste avec nous, demandais-je, s'il te plait.Il semble hésiter, mais secoue la tête et part.

Je n'ai plus le pouvoir de stopper cette voiture, et je ne le reverrais sans doute jamais. C'est ce que j'ai toujours voulu, non?

La Casa De Papel :Partie 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant