Chapitre 3

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Je me redresse en toussant pour recracher la terre que je viens de me prendre en pleine gueule. J'essaie de me dépêtrer de l'arbuste qui me retient prisonnière. J'ai eu de la chance que ce crétin ne me balance pas dans les roses de l'autre côté.

Une main m'aide à me relever et je m'époussette comme je peux.

- Désolé, s'excuse-t-il. J'avais oublié que c'était la saison de la chasse.

Je lève les yeux au ciel.

- Je suis toujours sur mes gardes, ajoute-t-il.

- J'ai vu ça, rétorquai-je en me plaçant devant lui, les bras croisés. Et maintenant ? Vous allez me kidnapper ?

- Oui, si vous vous obstinez à vouloir rester ici.

- Je ne peux pas vous accompagner. C'est une idée absurde. Comme si j'allais tout laisser tomber parce que vous pensez que je suis en danger !

- Je vois, répond Darel.

Il a enfin compris !

- Bon, puisque c'est comme ça...

L'homme sort quelque chose de sa poche. Je reconnais immédiatement la petite seringue qu'il décapsule.

- Qu'est-ce que vous faites ? questionné-je en reculant.

- Je vous aide.

- Mais...

- Écoutez, Sarah. Je ne partirai pas d'ici sans vous. J'ai participé à plusieurs missions et jamais personne ne m'a filé entre les mains, alors ce n'est pas à la veille de se produire. Alors, c'est votre dernière chance. Venez avec moi jusqu'à ce que je puisse vous mettre en sécurité. Je le ferai de toute façon de gré ou de force. Alors, quelle est votre décision ?

Ce type est un malade mental ! Je ne lui permettrai pas d'enfoncer cette aiguille dans mon corps, pas plus que je n'irai je ne sais où avec cet inconnu.

- Allez au diable ! je m'écrie en m'élançant vers la maison.

Si je parviens à entrer et à verrouiller la porte, je serai en sécurité.

Il me rattrape facilement par le bras et j'essaie de lui balancer mon pied entre les jambes, mais il a le réflexe de l'attraper, ce qui m'immobilise, la jambe en l'air et en déséquilibre. Si je bouge, je tombe. Ce mec est un robot ! Il n'a même pas l'air de forcer. Il tire alors sur ma jambe, et je me retrouve collée contre son torse, les mains dans le dos. J'ai tout juste le temps de tourner la tête que je vois la seringue s'approcher de mon cou. Je suis incapable de bouger. J'aurai beau crier, personne ne me viendra en aide, ou n'arrivera assez vite.

- D'accord ! hurlé-je alors que l'aiguille était à deux millimètres de mon cou. Je viens ! Ne me droguez pas, s'il vous plaît.

Ma voix tremble, j'ai les nerfs en pelote. Je préfère être réveillée et lucide tandis qu'il m'emmène je ne sais où plutôt qu'inconsciente. Au moins, je pourrai voir le trajet et, si j'ai besoin de m'enfuir, je saurai comment revenir.

- Sage décision, dit-il seulement en me relâchant. En route !

- Je dois faire mes bagages, m'interposé-je. Mes vêtements, mon maquillage, mon oreiller...

- Pas le temps, m'interrompt-il.

- Mais...

- On vous achètera quelque chose sur le trajet.

Je ne peux même pas placer un mot. Il m'ouvre la portière d'une voiture sport de couleur noire.

- Être agent secret, c'est rentable, remarqué-je.

My Mysterious ProtectorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant