Une mort lente et douloureuse semblable à la rose qui se fane

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Sa main blanche et fine dont l'annulaire était orné d'une alliance, s'attarda sur la dalle de marbre gris et froid tandis que ses ongles courts grattaient les morceaux de terre recouvrant les lettres d'or.
« Ci-gît Théodore Nott et son fils Aloïs Nott-Granger »
Elle ne reconnut pas la voix qui s'échappa d'entre ses lèvres gercées, tant elle lui paraissait écorchée et ténue.
Les larmes dévalaient ses joues comme autant de souvenirs qui lui revenaient.
Cinq ans auparavant ils s'étaient installés dans une petite maison blanchie à la chaux aux alentours d'un village sorcier, garnie de roses d'un rouge rubis et d'un superbe lierre grimpant sur la façade avant.
C'est sous leur cerisier en fleur qu'il l'avait épousée, selon le rite sorcier et sous les yeux attendris de leurs amis assemblés.
Ce fut deux ans plus tard par une chaude après-midi de mai que naquit leur fils Aloïs, dont le premier cri fit écho au chant des oiseaux perchés sur le rebord de la fenêtre.
La flamme qui avait un bref instant ravivé le regard éteint de la jeune femme suite à l'évocation de son fils à la chevelure brune et aux yeux bleu ciel s'éteignit quand le souvenir de sa mort lui revint.
Une mort lente et douloureuse, semblable à la rose qui se fane.
Ses douces boucles brunes dans lesquelles elle aimait plonger ses doigts fins. Ses yeux brillants de fièvre tandis que les siens ne reflétaient que des larmes. Une toux rauque qui le rapprochait chaque jour un peu plus de la fin. Jusqu'à ce triste matin où il s'était éteint.
Une perte commune dont le manque était infranchissable.

Le Pari [FANFICTION TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant