Where No One Goes

OS2E Réalisation

OS demandé par louis2609. J'espère qu'il te plaira ! :)

Les tirs fusaient de part et d'autres. D'un côté, les chasseurs envoyaient flèches et harpons, souvent d'énormes pierres, des filets et bolas. De l'autre, les dragonniers faisaient leur possible pour les ralentir avec le feu de leurs dragons. Flammes, plasma, épines empoisonnées, lave, gaz et étincelles attaquaient sans relâche les navires. On aurait pu penser qu'avec cinq dragons entraînés, dont une Furie Nocturne, le combat aurait été vite terminé. Cependant, jamais Astrid ne s'était sentie aussi désavantagée. Les chasseurs étaient nombreux, beaucoup plus nombreux que ce qui était prévu. Ils n'avaient pas apporté suffisamment de jars de gel de Cauchemar et s'étaient retrouvés très vite à court de munitions long portée. Ils devaient à présent s'approcher des bateaux pour espérer les toucher et les endommager, mais c'était aussi se mettre dans la ligne de mire des archers. Les dragons restaient en alerte, usant de leurs réflexes pour éviter les projectiles. Krochefer battait des ailes aussi fort qu'il le pouvait pour dévier les flèches, Bouledogre tentait tant bien que mal d'intercepter les pierres de catapultes en les engloutissant, Tempête utilisait sa précision mortelle pour trancher les cordes des balistes, Prout et Pète se servaient de leur gaz pour prendre les chasseurs par surprise et Krokmou mettait à profit sa vitesse inimaginable pour percer des trous dans les coques. Mais cela était insuffisant. Plus les bateaux coulaient, plus de nouveaux apparaissaient. Les dragons fatiguaient. Le ciel s'obscurcissait. Et les chasseurs ne cédaient pas une miette de terrain. Là où les dragonniers étaient six présences permanentes, leurs adversaires, plus nombreux, pouvaient se permettre de mettre en place des rotations pour se reposer et conserver une force de frappe constante. Ce qui désavantageait considérablement les dragonniers.

Jamais Astrid n'aurait pensé qu'ils puissent perdre un combat ainsi. Bien sûr, ils avaient été trompés, dupés et menés par le bout du nez. Mais ils avaient de la force brute. Beaucoup de force brute. Jamais elle n'aurait pu soupçonner Viggo de les attaquer sur ce plan. Pourtant, c'était ce qu'il avait fait, camouflant de nombreux vaisseaux dans un brouillard épais pour fausser leurs estimations et les mettre en difficulté. Il avait réussi, haut la main. Et malgré toute la force brute que les dragonniers pouvaient posséder, cette fois, ils étaient submergés.

Astrid sentait les mouvements de Tempête se faire moins vifs, moins précis. Ses battements d'ailes se faire plus raides et frénétiques. Elle était à court de tirs depuis un moment déjà et se reposait uniquement sur son agilité et sur sa rapidité pour contrer les chasseurs. Elle en avait déjà jeté plus d'un dans l'eau, avait mis à mal beaucoup de catapultes avec ses épines, mais malgré que les excroissances osseuses repoussent très vite sur son corps, elle était presque à court de munitions. Ce n'est que lorsque la dragonne manqua de peu de se faire embrocher par un harpon qu'Astrid se fit une raison. Ils allaient perdre ce combat, et bien plus s'ils ne battaient pas immédiatement en retraite.

D'un geste, elle ordonna à Tempête de prendre de la hauteur, grimpant vers les nuages pour se positionner hors de portée des flèches. Elle n'avait jamais renoncé à un combat, elle ne s'était jamais rendue ainsi auparavant. Mais elle refusait de perdre Tempête à cause d'un surplus d'orgueil.

-Astrid, qu'est-ce que tu fais ?! s'exclama une voix à côté d'elle.

Elle se tourna vers Harold. Krokmou se tenait en vol stationnaire près de Tempête, l'air tout aussi épuisé que la pauvre Vipère. A vrai dire, Harold aussi semblait à bout de forces. Elle n'osait pas imaginé à quoi elle pouvait bien ressembler.

-On ne peut pas les battre, on doit partir d'ici, se replier ! répliqua-t-elle, criant pour couvrir les rugissements des dragons, et ceux des capitaines hurlant des ordres.

-Je suis d'accord, mais comment ?! On est encerclé !

-Les chasseurs ne peuvent pas nous suivre dans le ciel, Harold ! On s'échappe par le haut !