Je m'accroche fermement à Alec. Avec le vent qui s'est levé, les vagues sont plus importantes et j'ai la sensation que le jet ski va finir par décoller des vagues ou que nous finirons à l'eau. Je ferme les yeux et cache mon visage contre le dos d'Alec pour ne pas recevoir d'eau dans les yeux.
Au cours du trajet, je me pose un milliard de question, je me demande bien où il peut m'emmener. Que pourrait-il bien faire de plus pour me surprendre. Je finis par apercevoir au loin une île, Alec commence à ralentir progressivement jusqu'à atteindre le ponton d'amarrage. Je me décolle de lui, ruisselant de la tête au pied. Finalement, j'aurais mieux fait de retirer mes vêtements. Lorsqu'il monte à son tour sur le ponton, Alec est dans le même état, son tee-shirt dégouline d'eau, lui collant à la peau et laissant apparaitre ses muscles saillants. Un petit sourire en coin se dessine à la commissure de ses lèvres quand il s'aperçoit que le regarde. Il me tend la main et je lui emboite le pas.
Nous remontons jusqu'à la plage. Une énorme pancarte en bois m'indique que nous sommes sur l'île Santa Barbara. Lorsque mes pieds touchent le sable, je ne peux m'empêcher de sourire. Le sable est si fin que la sensation des grains glissant entre mes orteils me fait frissonner. Au loin, de la musique nous parvient. Alec s'aventure dans la forêt et je redouble d'attention pour ne pas trébucher. L'île Santa Barbara est la plus petite île parmi les huit qui composent les Channels Island de Californie. De part son nom, elle appartient au Compté de Santa Barbara. Elle s'est formée grâce à des activités volcaniques sous-marines.
Lorsque nous arrivons au centre du village, la fête bât son plein. Au centre se trouve un bar d'où émane la musique et des faisceaux de lumière colorée. Les projecteurs sont rivés sur la piste de danse qui n'est autre qu'un étendu de sable fin. Des tables sont disposés un peu partout, permettant aux personnes de prendre le temps de déguster une boisson ou un bon repas dans une ambiance festive et apaisante.
Un couple s'approche de nous pour nous accueillir.
- Bienvenue sur l'île Santa Barbara mes chers amis, vous êtes ici chez vous.
L'homme me saisit la main avant d'y déposer un baiser puis se tourne vers Alec pour lui serrer la main. Sa femme nous considère avant de prendre la parole.
- Je suis enchantée, mon nom est Maïwenn et mon mari se prénomme Alejandro. Je vous propose de vous faire don de vêtements plus conformable puisque vous êtes mouillé.
Nous leur emboitons le pas. Plus nous avançons dans les terres et plus la forêt se fait dense. Nous finissons par arriver au centre d'un petit village. Les maisons sont magnifiques, entièrement faites de bois, se fondant à la perfection dans la nature. Certaines sont sur pilotis, d'autres à même le sable. Maïwenn et Alejandro se dirige vers la plus grande bâtisse, nous en déduisons qu'il s'agit sûrement du « maire » du village ou qu'il possède un bon statut au sein de la communauté. Etant complètement trempés, nous faisons le choix de rester à l'extérieur de leur demeure pour ne pas la salir. Tandis que nous échangeons avec Alejandro, avide d'en connaitre davantage sur cette île et son histoire, Maïwenn se dérobe pour nous apporter des vêtements propres et secs. A son retour, elle nous informe qu'il y a une douche d'extérieur sur le côté de la maison. Elle nous tend les vêtements avant de nous indiquer la direction à prendre. Nous remercions chaleureusement nos hôtes avant de se diriger vers la douche en question. Alec se dévêtit sans aucune pudeur et je détourne le regard, gênée par son manque de civisme. Ayant remarqué mon attitude, il s'approche doucement de moi.
- Est-ce que petit biscuit est ci impressionnant que tu te sens obligée de regarder ailleurs ? Non pas que ce soit vexant...
Alec laisse sa phrase en suspend et je me trouve stupide d'avoir réagi de cette façon. C'est vrai après tout, il est mon petit ami. C'est juste, qu'à part Jason, je n'ai connu aucun autre homme dans ma vie et redécouvrir une autre anatomie du sexe opposé me procure une sensation étrange. J'ai l'impression d'être encore une jeune femme pure de toute caresse masculine qui ignore tout du monde des adultes alors que pourtant, c'est bien le contraire. Je pense que je suis plus gênée par le fait de devoir me mettre à nue devant Alec au sens littéral du terme. Que va-t-il penser ? Va-t-il aimer mon corps autant que j'aime la vue du sien en ce moment ? Toute la confiance que j'avais retrouvé depuis quelques jours s'est envolé en fumée. J'ai toujours été complexé par mon corps, bien plus depuis que j'ai cette cicatrice qui court le long de mon ventre. Rien que de me mettre en maillot de bain est difficile. Voir les regards interrogateurs dévisager ma cicatrice comme si je n'étais qu'une bête de foire... Mais il n'y a pas que la laideur de cette marque qui me révulse, c'est aussi un rappel quotidien de la tragédie qui a anéanti mon adolescence. Une vive douleur qui se ravive à chaque fois que je pose les yeux dessus.
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Queen still protects her King.
Romansa"L'amour est comme la mort, on ne peut pas deviner quand, où et comment il vient". Après une drame familial, Aurora ne s'imagine pas reprendre une vie normale. Comment, après avoir vu la mort en face, envisager de reprendre le cour de son existence...