Lexa avait préféré se réfugier dans le cocon que représentait son appartement après son étrange soirée chez Lincoln. Elle se sentait déstabilisée par son propre comportement. Pourquoi s'était-elle sentie obligée de jouer un morceau seule alors qu'elle le faisait si rarement ? Et surtout ce morceau qui était si symbolique pour elle... Et pourquoi cette Clarke l'intriguait-elle tellement ? Le comportement de la jeune femme, ce mal-être et cette peur qu'elle dissimulait, attisait la curiosité de l'enquêtrice qu'était Lexa. Cela lui donnait envie de creuser davantage le passé de la jeune blonde qui avait si soudainement disparue et dont Octavia lui avait souvent parlé durant ces dernières années. Mais elle savait qu'elle n'en ferait rien. Si Clarke souhaitait raconter ce qui l'avait incitée à disparaître, elle le ferait d'elle-même et Lexa n'avait pas à s'en mêler d'autant plus qu'elle ne la connaissait même pas et n'avait aucun passé commun avec elle.
Perdue dans ses pensées, elle enfila le short noir et le débardeur kaki qu'elle portait pour dormir. Trop perturbée pour aller se coucher, elle décida de profiter de la douce chaleur de cette fin de soirée d'été et se rendit sur son balcon avec sa guitare. Jouer l'avait toujours apaisée, elle plaquait sur sa guitare des accords sans suite, jouait des mélodies inachevées, perdue dans ses pensées et, le plus souvent, dans des souvenirs heureux qu'elle chérissait plus que tout. Puis, elle revenait à la réalité, à cette vie monotone qu'elle menait, cette vie qu'elle se contentait de regarder passer et qui lui avait fait perdre tous ses rêves et ses espoirs.
Clarke était rentrée tout aussi perturbée. Lexa l'intriguait et, pour la première fois depuis longtemps, elle avait envie d'en savoir plus sur quelqu'un. Elle avait semblé si loin quand elle avait joué, tellement présente mais aussi totalement absente, perdue dans un monde où elle dérivait seule. Clarke avait senti les mots résonner en elle et lorsque leurs regards s'étaient croisés, une sorte de compréhension mutuelle était née. Sans être encore capable de traduire leurs mots, ou leurs maux, elles avaient lu l'une en l'autre et cela avait profondément affectée la jeune blonde qui verrouillait pourtant ses émotions depuis des années. Elle savait d'ores et déjà qu'il ne fallait pas qu'elle s'approche trop de Lexa car celle-ci pourrait franchir ses barrières bien trop facilement.
Après avoir enfilé un bas de survêtement gris et un ample tee-shirt noir, Clarke s'apprêtait à aller se coucher lorsqu'elle entendit la guitare. Elle sut immédiatement que c'est Lexa qui jouait. Elle s'approcha de la baie vitrée du salon qui donnait sur son balcon et tendit l'oreille. La jeune brune jouait un air très doux, presque mélancolique. Clarke se laissa porter plusieurs minutes par la musique, les yeux fermés, le front posé sur le verre frais de la fenêtre. Puis, elle posa la main sur la poignée de la fenêtre, pensive. Elle hésita longuement avant de céder à son envie et d'ouvrir la fenêtre le plus silencieusement possible pour se rendre sur son balcon.
Son balcon et celui de Lexa n'étaient séparés que par une petite plaque transparente en plexiglass qui arrivait à peine à hauteur de poitrine si bien qu'elle vit immédiatement la brune. Celle-ci était tournée de 3/4, installée sur un fauteuil en osier, ses pieds nus posés sur la rambarde du balcon. Clarke admira les longues jambes fuselées, s'attarda sur les doigts qui glissaient sur la guitare puis remonta jusqu'au visage de Lexa. Celle-ci avait l'air apaisé, le stress qui marquait son avait disparu, elle paraissait plus jeune, plus vulnérable aussi. Clarke se sentit coupable de la détailler ainsi, dans un moment d'abandon que la jeune brune ne lui avait pas offert d'elle-même. Elle allait rentrer quand, se sentant probablement observée, Lexa tourna la tête vers elle. Clarke rougit violemment avant de murmure d'une voix faible :
- Désolée, je t'ai entendu jouer et je suis sortie. Mais j'allais rentrer...Lexa posa sa guitare à côté d'elle et tourna son fauteuil pour faire face à la blonde :
- Tu peux rester, ça ne me dérange pas, affirma-t-elle doucement.
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Renaissance
Ficção GeralAprès avoir obtenu un poste de professeur au sein l'université locale, Clarke Griffin retourne vivre dans sa ville natale. Très vite, elle fait la connaissance de Lexa Woods, inspecteur de police, et ancienne militaire qui semble cacher un secret tr...