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PDV Malicia


J'entends du bruit dans la maison, des voix. Tout le monde est levé et je n'ai envie de voir personne.

On dit que la nuit porte conseil mais je n'ai fait que dormir, alors je me prends toutes les questions de plein fouet dès mon réveil.

Je prends du recul. Essayant de savoir à qui la faute.

Je me sens trahis, mais ni Pierrot, ni les guignols sont pour quelque chose dans la perte de mon manoir.

C'est l'État qui l'a détruit. Mais là encore, c'est pour empêcher les criminelles de faire la loi et de tuer plus de gens.

Les criminels...

Tout ça n'a servit à rien ! Ils ont du fuir en apprenant que des bombes allaient leur tomber dessus.

Tout ce que ces bombes ont détruits, c'est les maisons d'honnêtes gens !

Et où vont-ils aller maintenant ? Dans les villes voisines.
Ou alors ils vont reconstruire le peu qu'il reste et continuer de régner sur la ville.

Allez savoir...

Le manoir est détruit. Mais n'est-ce pas moi qui ai commencé à le détériorer ? Vivant dedans mais laissé à l'abandon ?

Si. Je suis fautive aussi.

Mais j'avais le droit d'aller le voir une dernière fois, de récupérer le pistolet de ma grand-mère ou ses bijoux cachés sous les lattes recouvertes du plancher.

Qui sont-ils pour m'empêcher ça ?

Ils veulent mon bien ?
Alors pourquoi agir contre ma volonté ?

Pierrot, mon patron, mon ami, m'a drogué !
Et ça ne montre qu'à quel point il tient à moi pour en arriver là...

Mais je lui en veut quand même.
Je leur en veux tous.

Cette nuit je pensais avoir tout perdu...
Mais j'ai de la famille maintenant, une tante, une cousine...
J'ai des photos, des souvenirs.

Des amis prêts à tout pour moi.

Finalement... N'ai-je pas plus qu'avant ?

Je prends l'album photo. C'est la chose la plus précieuse qu'il me reste...

Et ça me va très bien.


***

Mes affaires dans un sac, je sors enfin de la chambre après deux jours. Je suis... Reconnaissante, qu'ils m'aient laissée seule.

J'en avais besoin.

Bien sûr, Marie-Line m'a déposé plusieurs plateau repas devant ma porte.
Elle toquait et s'en allait, respectant mon chagrin. Je me rends compte que j'ai étais incroyablement égoïste...

Ce couple que j'estimai beaucoup, qui m'a accueillit, m'a offert un toit et à manger, sans contrepartie et que j'ai négligé. Pas un merci, juste de la rancœur.

J'arrive dans le salon, seul Scott manque à l'appel. C'est sans doute mieux comme ça.

Tous me regardent avec pitié, pourtant, je ne montre pas ma peine. Elle est moins conséquente qu'il y a deux jours.

Je m'en remets plutôt vite pour quelqu'un qui était obsédé par sa maison.

Faut croire que je suis vraiment ce genre de personne, qui s'adapte à chaque situation.

CITY NIGHT FEELINGS √ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant