Chapitre 6 - Naissance

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Quelques semaines plus tard

Jade

La fin de la grossesse approche, il ne me reste qu'une toute petite semaine à tenir. J'ai eu une fausse alerte la semaine dernière. J'avais des contractions rapprochées lors du match PSG-Saint-Étienne. Tout le long du match, j'essayais de les ignorer au mieux, mais à la fin de la seconde période, les contractions sont devenus gênantes, m'obligeant à me rendre à l'hôpital.

Je me doutais que c'était des contractions de Braxton Hicks. Durant les dernières semaines de grossesse, même si elles restent non douloureuses, elles peuvent parfois durer et devenir inconfortables. C'est le signal qu'il est temps de se ménager davantage. Le médecin n'a pas manqué de me le dire. Je sais qu'il faut que je me repose, mais je n'y arrive. J'ai pourtant essayer de rester seule dans l'appartement pendant que Julian était à l'entrainement, mais je n'y arrivais pas. Rester à ne rien faire n'est pas dans ma nature et attendre que Julian rentre de l'entrainement était long, mais long. Je ne voyais pas la fin de la journée arriver. J'attendais impatiemment le retour de Ju, pour pouvoir enfin sortir me balader un peu dans les rues de Paris car monsieur ne voulait pas que je sorte toute seule. Et s'il t'arrive quelque chose, tu fais comment, me disait-il. Et bien je fais comme beaucoup, je me débrouille et demande de l'aide. Mais je ne voulais pas me disputer avec lui pour ça, alors j'ai accepté cette condition. Au début, je rangeais ce qui trainait dans l'appartement, fignolais la décoration de la chambre de notre fille. Mais au bout de trois jours, j'ai vite fait le tour et je me retrouvais sans rien à tourner en rond dans l'appartement comme un lion en cage en attendant son retour.

J'ai donc négocié pour pouvoir me rendre au camp des Loges la journée. Bien sûr, j'ai été reléguée à mon bureau, mais au moins je sortais et je voyais du monde. Je m'occupais de la paperasse et profitais de la salle pour décontracter mon dos et mes reins. Les kinésithérapeutes du staff me proposaient de temps en temps de massages que je ne refusais pas. Mon ventre se fait de plus en plus lourd et mes lombaires en prennent un coup. Je n'ai pas pris tant de poids que ça durant ma grossesse, mais entre la poche des eaux et les kilos de mini Jade, ça pèse.

Je n'assiste plus au match en extérieur sur demande de ma gynécologue. Les voyages en avion régulier ne sont pas conseillés, surtout avec les risques de thromboses. Je me limite donc au Parc des Princes et au banc de touche. Julian me propose à chaque match de m'installer dans sa loge, mais je préfère vivre le match au bord du terrain. L'euphorie des matchs ne m'aide pas à rester calme mais pour l'instant la petite crevette veut bien rester au chaud dans mon ventre. Elle aussi ressent l'ambiance du stade lorsqu'il y a match, elle bouge et donne des coups pour manifester sa présence.

Et ce n'est pas la trêve internationale qui va me permettre de me reposer. En effet, aujourd'hui c'est match amical entre l'équipe de France et la Mannschaft.

Franck Le Gall, le médecin des bleus, m'a appelé en Janvier pour faire partie du staff médical. Franck savait que je suis enceinte lorsqu'il m'a proposé cette offre, de toute façon ce n'est plus possible de le cacher. Au vu de ma condition, j'ai hésité mais j'ai fini par accepter. L'occasion ne se représentera pas et pouvoir suivre l'équipe de France est une opportunité que beaucoup aimerait. Avec Julian, un long débat s'est posé mais têtue comme je suis, il a bien vu que je ne céderais pas et que je me rendrais à l'INF coûte que coûte .

Me voilà donc à Clairefontaine, depuis dix jours pour la préparation des matchs amicaux qui vont se dérouler au Stade France. Les bleus vont jouer contre l'Allemagne ce soir et l'Espagne dans trois jours.

Cette trêve internationale est aussi la première que je passe loin de Julian depuis que nous sommes officiellement en couple. La dernière fois, je l'avais accompagné en tant qu'ami, lui ne voulant pas que je reste seule sur Paris, alors que Paul était encore en liberté. Depuis dix jours, on ne cesse de s'envoyer des messages ou de se skyper dès que c'est possible. Mais avec nos emplois du temps décalés, ce n'est pas toujours facile. Le moment idéal est souvent le soir après le repas, lorsqu'on a quartier libre. Mais bien sûr si nous, nous avons quartier libre, les autres aussi. Par conséquent, pour les conversations privées, on repassera car entre Kimmich et Müller chez les allemands et Kimpembe, Coman, Pavard et Tolisso chez les français qui viennent s'incruster, on finit par ne plus se parler et laisser les joueurs parler entre eux. Les amitiés franco-allemandes se portent très bien, les supporters n'ont pas de soucis à se faire de ce côté là.

L'Amour après la violence - J. Draxler ✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant