L'Amour après la violence - J. Draxler ✔️

Bonus

Quelques mois après la Coupe du Monde 2022

Jade

La sensation de l'eau qui coule entre mes jambes me réveille. Je crois que nos deux bébés ont décidé de pointer leur bout de leur nez. Je regarde l'heure, 2h42 du matin.

Je secoue doucement Julian pour le sortir de son sommeil. 

- Ju, Ju, réveille-toi. C'est pour maintenant. 

- De quoi, maintenant ?, ronchonne-t-il encore endormi. Il est trop tôt pour se lever encore. 

Il est grognon quand il n'a pas toutes ses heures de sommeil. Je souris devant sa petit moue boudeuse. 

- La naissance des jumeaux. 

A l'entente de ces quatre mots, Julian se redresse et sort du lit tel une tornade brune. Il enfile un jogging, récupère le sac pour la maternité et va chercher Judy. Pendant ce temps, moi, j'essaye de me lever comme je peux. Les contractions sont violentes, plus que ma première grossesse. Je décide de passer sous la douche pour apaiser mes douleurs. Ce n'est peut-être pas la meilleure chose à faire, mais Julian me stresse déjà assez à courir partout. Je sors rapidement de la salle de bain alors qu'il me hurle de me dépêcher. 

- Jade, ce n'est vraiment pas le moment de prendre une douche ! Il faut qu'on se rende à l'hôpital, angoisse Julian. 

- Julian, la première fois j'ai mis plus de douze heures avant d'accoucher, je pense que ce n'est pas dix minutes qui vont tout changer, le rassure-je. 

Je respire calmement, me concentrant sur n'importe quoi pouvant me faire oublier la douleur des contractions. 

Mon mari claque la porte de l'appartement, notre fille dans les bras. Elle a la tête enfouie dans le cou de son père. Cette image me fait du bien. Elle adore son père, c'est sa petite princesse. En grandissant j'avais peur qu'elle ressemble à Paul, qu'elle me rappelle mon bourreau, mais plus le temps passe, et plus elle me ressemble. Son nez en revanche est le portrait craché de celui de Julian. Je me demande bien comment cela est possible, ni moi, ni mon ex n'avons un nez comme ça. Mon père dit que cela vient surement de mon coté, ma grand mère maternelle avait un nez en forme de trompette. 

Nous montons dans la voiture. Judy s'endort aussitôt la voiture démarrée. Julian conduit aussi rapidement que lui permet le code de la route. Je peux voir à la jointure des ses doigts, qu'il est tendu. Il tient le volant comme si ce dernier risquait de s'envoler. 

- Julian détend toi. Tu vas finir par briser ce pauvre volant qui n'a rien demander, l'apaise-je. 

Je pose ma main sur la sienne, pour l'obliger à desserrer sa prise. C'est moi qui vais accoucher et c'est lui qui angoisse. Je lâche un léger rire en repensant à mon premier accouchement peu traditionnel. 

- Qu'est-ce qui te fais sourire comme ça ?, me demande mon homme, confus devant ma réaction. 

- Je repensais à la naissance de Judy et au lieu peu conventionnel. 

- Ce match ou plutôt cette fin de match, je m'en souviendrai toute ma vie je crois bien, sourit-il enfin. 

Je continue à nous remémorer nos meilleurs moments tous les deux. Il y en a eu de nombreux comme notre mariage, nos soirées avec nos amis, le premier anniversaire de Judy, l'annonce de ma grossesse lors de la finale de la coupe du monde.  

J'étais avec les bleus, à Clairefontaine, pour la préparation du mondial lorsque j'ai découvert ma grossesse. Nous voulions avoir d'autres enfants, cette grossesse était prévue, la dessus aucune surprise pour moi mais la stupeur a été d'apprendre que j'étais enceinte de jumeaux. Mon analyse de sang montrait un taux d'hormone β-HCG vraiment important. Pour confirmer mes doutes, j'ai passé ma première échographie et là, deux coeurs battaient à l'unisson.