Seule dans l'eau

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Je prends une douche rapide histoire de m'enlever toute la sueur due au cours de sport et rejoins la cafétéria, où m'attend sagement Amadéo.

Je le rejoins et nous allons chercher un plateau. Sur le chemin, je passe à côté de ma table alors je préviens Amélie qui bave littéralement sur place. Elle est tellement surexcitée alors que je vais juste manger avec Amadéo, ce n'est pas comme si c'était un rencard !

Nous nous servons et comme à mon habitude, je prends une entrée, un plat mais sans viande cette fois-ci, je n'aime le porc, et un kiwi en guise de dessert. Je ne vais pas changer mes habitudes alimentaires pour un garçon dans le but de faire bonne impression ! Je les trouve pathétiques, les filles qui font ça. Prendre une salade juste pour faire croire qu'elle mange bien, c'est vraiment catastrophique. Au bout d'un moment, le garçon va forcément se rendre compte qu'elle mange des kebabs à la place de sa salade !

Nous nous installons sur une table avec deux places et nous nous asseyons face à face.

J'apprend beaucoup sur lui. Amadéo, lui, savait déjà qu'il avait un don car vers ses dix ans, il a brûlé la main de sa mère pendant qu'elle lui avait pris la main pour le calmer de sa colère.

D'après lui, c'est le jour de ses dix ans qu'un enfant sait s'il a un don ou non. Le problème c'est que je ne me souviens en rien de cette soirée...

Peut-être que c'est à cause de ça que mon père est parti... Je décide de lui parler de mes ressentis et on discute beaucoup à propos de ça.

Il m'avoue même qu'après avoir découvert son don, il s'est entraîné à le maîtriser, et que c'est donc pour ça qu'il a une aisance incroyable à reproduire les exercices, simplissimes pour lui.

Si seulement j'avais pu faire de même... ça m'aurait certainement simplifié la tâche.

- Surtout que maintenant, je sais que mon don est faible comparé à celui des autres... depuis que je sais ça, je me sens vraiment différente, avouais-je.

- Tu n'es pas faible, il est juste moins présent. Maintenant, c'est à toi de le travailler pour nous prouver le contraire. Si tu reste focalisée sur tes pensées en te répétent que tu es faible, tu vas l'être. Alors fais tout pour ne pas l'être.

Il a raison. Depuis que je le connais, il a toujours raison. Quelque soit le sujet, il dira toujours la vérité, c'est ça que j'aime chez lui.

- Merci, ça fait un bien fou de te parler !

Il me sourit, faisant apparaître son sourire blanc comme neige. Je fonds...

On décide de débarrasser nos plateaux et nous nous installons dans le jardin, sur l'herbe verte coupée récemment. Les fleurs embaument les environs de leur parfum délicat et le soleil caresse notre peau de sa chaleur.

Qu'est-ce qu'on est bien ! Le silence règne, Amadéo se couche sur le dos alors je me permets de poser ma tête sur son torse. Il joue avec mes cheveux tandis que je me laisse bercer par les battements de son coeur, qui au début étaient rapides et qui maintenants sont lents et réguliers.

Je suis tellement bien, j'aimerai que ce moment dure une éternité.

J'entends des pas aux alentours mais n'y prête pas attention, trop concentrée à écouter son coeur.

Les pas se rapprochent alors je mets ma main en visière pour regarder et reçois un flot d'eau en pleine poire. Nous nous redressons d'un coup avec Amadéo, et jette un regard plus que noir à Lewis, que j'aperçois avec une carafe à la main.

- Oh non ils étaient trop mignons tous les deux ! Tu abuses Lewis, râle Éveline.

- Lewis je vais te tuer ! Et ... je suis désolée Amadéo, mais c'est de ma faute, m'excusais-je.