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Couleurs des casiers en fonction des éléments

| Je m'attaque aux cartons et gère ma décoration. Au mon dieu, cela faisant tant de temps que ma chambre n'avait pas été aussi rangée. Je vais faire Arrêt Vasculaire Cérébral tellement ça m'émeut ! |

Nicolas reviens dans ma chambre après avoir raccompagné ma mère et je lui demande pour le collier.

- Ce collier te revient, répond Nicolas. Ces colliers représentent les éléments, toi tu en as un bleu puisque tu maîtrise l'eau. Quelqu'un qui maîtrise le feu aura le même en rouge, un blanc pour l'air et un émeraude pour la terre.

C'est trop bien ! Je contourne mon lit pour reprendre l'écrin et sors le collier de la boîte. Il est vraiment sublime. Au soleil, ses reflets émeraude brillent avec puissance, je suis émerveillée par ce bijou. Je vais dans la salle d'eau et me poste devant le miroir pour le mettre. La pierre scintille fortement au contact de ma peau, augmentant la beauté du collier. Je suis aux anges, il est vraiment magnifique !

Je lève les yeux et me regarde. Oh mon dieu, qu'est-ce qu'il se passe là ! Mes yeux naturellement verts ont des reflets bleus, ils sont magnifiques comme ça ! Mes yeux sont la copie conforme de ma pierre, c'est juste ... Waouh !

Je reviens vers Nicolas et il fixe mes yeux, exorbité, et ça se comprend. Mais, si lui est de l'air et qu'il a des yeux bleus avec des filaments blancs, j'imagine que ceux qui maîtrisent le feu ont les yeux marrons avec reflets rouges (parce que tout rouge ça ferait peur) et que ceux qui maîtrisent la terre ont les yeux verts et marrons.

Je lui fais part de ma pseudo-découverte qu'il approuve, impressionné. Et oui, ça fonctionne dans ma tête ! Nicolas m'invite à visiter le lycée. Je n'ai vu aucun élève pourtant, nous sommes dimanche midi et demain, c'est la rentrée... Ah mais, ils doivent manger ! Parfois, je m'impressionne moi-même ! C'est dingue à quel point je peux être intelligente quand je veux ! Je m'étonnes quelques fois, c'est fou. Je vis de ces aventures à me parler seule... je suis folle.

Ah bravo, de mieux en mieux, maintenant j'arrive à m'auto-critiquer ! Ça part quand même loin dans ma conscience... Enfin bon, je sors de ma bulle et me concentre sur Nicolas.

Bizarrement, il esquisse de nouveau un sourire. Et franchement, j'espère de tout mon cœur qu'il n'est pas télépathe parce qu'il risque de faire lui aussi un AVC tant je pense de choses bizarres (pour ne pas dire débiles). Mais je vous préviens, interdit d'insulter mes penser loufoques. Ça risquerait de les offenser et elles finiront par bouder.

On sort du couloir des dortoirs et passe devant la bibliothèque sans y faire d'arrêt, triste. Pourquoi tant de haine ? J'ai tellement envie d'y aller ! On descend les escaliers on va dans le couloir où se trouve le bureau de Nicolas. Il y prend un gros trousseau de clés ainsi qu'une petite clé.

Nous sortons du couloir, continuons tout droit et traversons le couloir de l'aile droite. Il est exactement le même que celui de l'aile gauche. Il m'explique ensuite que toutes les portes sur les côtés sont des salles de classe. Et je peux vous dire qu'il y en a vraiment beaucoup, une énormité ! Nicolas regarde le numéro inscrit sur la petite clé et s'arrête devant un casier, ensuite, il se retourne vers moi et me sourit :

- Voilà ton casier, numéro 66. Vous avez la possibilité de les décorer à votre guise, ce sont les vôtres. Tu peux faire ce que tu veux, le peintre, coller des trucs dessus mais ne le troue pas. Je veux juste pouvoir les retrouver entiers à la fin de l'année.

- Il y en a qui ont découpé dans le casier, demandais-je ahurie

Ils n'auraient quand même pas osé faire ça, c'est de l'abus. C'est déjà super qu'on puisse les décorer à souhait, pourquoi vouloir les trouer ?!  Non mais quand même, et puis, qu'est-ce que ça apporte de le trouer ? Bon, déjà, j'ai le projet de rajouter un 6 devant le « 66 », je suis diabolique !!! Quoique ce n'est pas si bête que ça l'histoire des trous... en y réfléchissant, j'aurai carrément pu graver un six sur mon casier, le résultat aurai été mille fois mieux, mais bon, on ne peut pas tout avoir dans la vie. Et puis ce n'est pas comme si j'allais me plaindre !

- Oui, mais passons, ce n'est pas important !

Nous continuons la traversée du couloir et on fini par arriver sur une porte en PVC (du moins j'imagine, je ne suis pas menuisière donc ne me critiquez pas si j'apprends que ça n'en est pas) qui marque la fin du couloir. Nicolas l'ouvre à l'aide du trousseau de clés et on entre dans un grand gymnase. Il y a une partie à gauche sur laquelle les limites de plusieurs terrains différents sont peintes au sol (basket, foot, hand, volley et badminton) et une partie en face divisée en deux zones sur la largeur. Au fond se trouve une zone de musculation et à côté de moi se trouve la zone de danse, avec un miroir et une barre. C'est trop bien, j'adore la musculation ! Ils sont super bien équipés dans ce lycée ! Au fond à gauche se trouve une porte et Nicolas me dit que c'est le local avec le matériel. Nous traversons le gymnase pour passer une autre porte qui mène sur un terrain sportif extérieur.

Nous retournons à l'intérieur et Nicolas m'indique que les toilettes sont sur le hall. Quand nous sommes sur le hall, il me montre les portes que je n'avais pas vues auparavant.

- Maintenant, je vais te faire découvrir le self. En ce moment, tous les élèves y sont.

Il veut vraiment me faire mourir ! Il ouvre les portes théâtralement et tout le monde arrête de faire ce qu'il était en train de faire pour nous regarder. Enterrez-moi, par pitié, pour la sécurité de la planète, s'il vous plaît enterrez-moi.

Il commence à avancer et me dit qu'il faut que je le suive. Oh non non non ! Je ne veux pas mourir si tôt ! Je suis trop jeune pour mourir ! J'ai changé d'avis, ne me tuez pas, finalement, s'il vous plaît. Je baisse la tête devant tous ces regards et me poste à côté de Nicolas, en plein milieu du self.

- Chers élèves, demain, ce sera la rentrée. La première année pour beaucoup d'entre vous, et la finition des études beaucoup d'autres. J'espère que vous vous plairez dans cette université, qui malheureusement est la seule du pays pour des gens comme nous. Sur ce, bon appétit et à demain.

Ouf, il n'a pas parlé de moi !

- Suis-moi Léonore, m'interpelle Nicolas

Je ne fais que ça ! Je le suis en silence et il me montre comment fonctionne le self, les horaires et tout ce que j'ai besoin de savoir. Ensuite, je prends une pomme seulement et Nicolas m'indique une table vers laquelle me diriger. C'est un groupe de cinq amis, dont deux filles et trois garçons, assis sur une table (ronde) de six places. Tous les élèves me reluquent et j'en ai plus qu'assez. C'est vrai, je suis comme eux, je ne vois pas pourquoi ils me regardent comme si j'étais différente ou que j'étais une exception.

Bande d'impolis !

Seule dans l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant