ᴇᴄʟɪᴘsᴇ || 𝑻𝒂𝒊𝑲𝒚𝒐𝒖

Chapitre 05| Le démon

La neige a fondu. Le temps se réchauffe un peu, sans plus. Mars est là.

Mais il a froid.

Deux semaines. Les vacances ont durés deux semaines, et il n'est pas sortit une seule fois. Ses amis lui ont souvent proposé de sortir, mais à chaque fois, c'était la même chose, il refusait. Il avait à peine la force de quitter son lit pour nourrir son chat, alors quitter la maison... C'était impossible pour lui.

Ses parents étaient rentrés aussi, lors de la deuxième semaine. Victor n'en avait honnêtement rien à foutre, mais il ne l'avait pas montré. Il ne voulait pas s'engueuler avec eux.

Ils avaient déjà fait une scène lorsqu'ils ont vu le chat.

Victor soupira. Allongé sur la table, il n'avait rien à faire, hors mis attendre que le dernier cours de la journée passe. C'était affreusement lent et ennuyant.

Sa vie était lente et ennuyante.

Ses yeux se fermaient seuls. Il avait une nouvelle fois très peu dormi. De toute façon, il était fort en maths.

Aujourd'hui, ils avaient pus voir leurs notes de brevet blanc. Sans surprise, dans le classement de chaque épreuves, il était dans le top 10 de chaque matières, hors mis le japonais, et était troisième en mathématiques. Mais voir ces notes ne lui avaient rien fait.

Tout le monde avaient fait la remarque, à voix basse. Et il les avaient tout de même entendus.

« C'est comme s'il ne ressentait rien... »

Ce qui était le cas.

Je ne ressens rien.

Depuis, dans les couloirs, il entendait des remarques sur lui. Il ne les avaient jamais entendu auparavant. Il avait l'impression de devenir parano.

« Voilà celui sans sentiments. »

« Regarde, c'est le démon qui est arrivé il y a quelques années. »

« Pourquoi le club garde un danger comme lui dans l'équipe ? »

« J'ai entendu dire que ses parents travaillent sans cesse à l'étranger. Ils doivent avoir honte de lui, pour qu'ils ne soient jamais à la maison. »

Un pique. Deux piques. Cinq piques. Dix piques. Vingt Piques. Il entendait tant de remarques, en à peine une journée. Il en devenait fou.

S'il ne l'était pas déjà.

"- Victor !"

Alors qu'il sortait de sa classe, après l'avoir nettoyé, comme c'était son tour, il sentit un bras passer autour de ses épaules, et un corps se coller un peu au sien. Il vit des cheveux roux et volumineux dans son champs de vision.

"- Qu'est-ce que tu veux Sol ? son ton était neutre, bas, fatigué.

- Le club reprend aujourd'hui ! Ils ont déblayés la neige, et les températures ne sont pas trop basses ! Tu viens avec moi ?

- D'accord." soupira Victor, en marchant aux côtés de son aîné, le bras de celui-ci toujours autour de ses épaules.

Et même s'il n'entendait plus rien dans les couloirs, il sentait les regards. Qu'est-ce qu'il en avait à faire d'eux ? Rien. Alors pourquoi les sentaient-il autant ?

✩

"- Bon, pour commencer l'entraînement, vous allez débuter par une série d'échauffement, puis nous allons voir si vous n'avez rien perdu, les deux mois précédents. Allez !"