ᴇᴄʟɪᴘsᴇ || 𝑻𝒂𝒊𝑲𝒚𝒐𝒖

Chapitre 08| Mère et Fils

Ses yeux vides observaient avec intensité, tel un brasier, les railles du métro. Une envie de s'y jeter le prenait de part en part.

Mais lorsqu'il sentit une main prendre la sienne, il recula de deux pas, tandis que le train arrivait en gare.

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Un voile brumeux avait désormais recouvert ses yeux dorés, qu'il cachait en baissant la tête. La même routine venait une nouvelle fois s'enrouler autour de lui, comme le serpent, comme les chaines de ses démons. Elles étaient encore plus lourdes qu'avant d'ailleurs.

Un agaçant soleil ne cessait de l'éblouir depuis ce matin, pire encore que celui dans le ciel. Assis juste à côté de la porte du toit, Victor mangeait son maigre repas en compagnie de Sol. Il commençait à reprendre des couleurs, et avait retrouvé un petit appétit d'oiseau.

Le roux lui parlait de tout, de rien, du chien qu'il avait chez lui, de ses cours, son stresse pour l'épreuve de fin d'année. Son stresse. Victor releva la tête, pour regarder attentivement son locuteur. Sol s'était d'ailleurs habitué à cela, et n'était plus autant déstabilisé qu'avant.

"- Tu ne donne pas l'impression d'être stressé." lâcha simplement le ténébreux, tout en reprenant un morceau de son omelette au fromage.

"- C'est parce que je ne veux pas que ça se sache. Je ne veux pas qu'on me voit comme le pauvre lycéen stressé, mais plutôt comme Le Soleil de l'équipe.

- Je vois."

Le cerveau de Victor tournait à plein régime avec cette information. Pour lui, Sol n'était qu'un lycéen profitant de la vie à présent, ne stressant pas pour les cours, toujours au dessus de la moyenne, sans avoir trop besoin d'étudier.

Mais depuis que leur rituel du midi s'était installé, il avait découvert d'autres facettes de son aîné.

Sol était certes bon à l'école, mais il travaillait énormément pour rattraper son retard dans certaine matière. Il avait appris que le roux avait toujours des cauchemars de sa maladie, à cause de ses rendez-vous hebdomadaires. Il était plus mature que ce que l'on pourrait penser aux premiers abords, et se soucie sans cesse des autres, au point de s'oublier lui même.

Sol s'était en quelques sortes confié à Victor, et Victor l'avait aussi fait, par moment, étant à présent en confiance avec son désormais ami. Il avait appris que le roux avait perdu son père à la naissance, et en retour, il lui avait révélé la haine profonde qu'il portait contre son paternel - qui était d'ailleurs retourné s'enfermer dans son bureau, au travail, ou à l'étranger, Victor ne savait plus.

"- Tu sais, tu es pareil je pense.

- Comment ça ?

- Tu n'aimes pas que l'on se soucie de toi, tu essaye de tout cacher. Mais à force Victor, tu n'y arrive plus.

- Pourquoi tu penses ça ?

- Je doute que les bleus sur tes bras provienne de ton père, toi qui m'a dit qu'il était encore au travail. Et je doute encore plus qu'ils viennent de ta mère."

Le sang de Victor se gela dans ses veines, le paralysant en un clin d'oeil. Inconsciemment, il posa sa main sur son bras, avant de serrer sa veste dans sa main. Sol avait tout vu, et avait dit tout cela sur un ton naturel, le déstabilisant fortement.