Il fallait que ce soit toi

Après la pluie ...

Sur le chemin du retour, je croise ...

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Ce cher Nabil !

Nabil : Wesh Antho' bien ou bien ?

Moi : Oe et toi ?

Nabil : Oula t'as pas l'air

Moi : Laisse tomber. T'es pas au Japon toi ?

Nabil : Je pars demain, ça a été retardé ! Trop bien qu'on se croise, je me faisais chier tout seul j'allais rentrer. Qu'est-ce que tu fais par ici ?

Moi : Comme toi

Nabil : Allez vas-y on va en boite pour la dernière

Comment te dire que je n'ai pas du tout envie là. Mais pour une fois, j'agis différemment. Je vais m'éclater avec Nabil, ça va me faire décompresser.

Moi : Go

On passe une super soirée finalement. Il est bon délire, je lui raconte ma life, lui la sienne (qui est assez remplie aussi, il sort d'un chagrin d'amour tiens). On boit beaucoup, on danse, on se colle à des mecs, on rigole. Puis je commence à fatiguer, il me fait un clin d'œil et me tire pas la main. Je le suis, dans les toilettes. Il s'occupe de moi (de mon sexe si vous préférez), c'est très bon et très relaxant. Une fois l'affaire finie, on retourne danser jusqu'au petit matin. C'est tellement rare que j'aille en boite et que je me bourre la gueule. Je lui dis au revoir, et chacun rentre chez soi. Merci Nabil pour la soirée pour oublier !

Le lendemain, je passe des heures avec Thomas au téléphone, lui réexplique l'histoire avec Bilal et Marina, Sofiane, Adam, Nabil, mon père, bref tout ça quoi.

Thomas : Tu devrais écrire un livre mec

Moi : Carrément, mais j'te jure je fais pas exprès

Thomas : bah ouais j'imagine bien ouais. La famille ça va ? Les jumeaux ?

Moi : Ouais ça va nickel, ils sont au taquet ces deux-là déjà et ils mangent beaucoup !

Thomas : Ahah tranquille.

Moi : Et toi ? Candice ?

Thomas : La belle vie toujours, je profite avec elle, j'ai peur que tu m'apportes la malchance

Moi : Eh oh commence pas hein mdrr

Thomas rigole : Vas-y tranquille. Et avec Marina et Bibi ça ira t'inquiète

Moi : Ouais on verra.

Deux ou trois jours plus tard, je revois mon père. On mange au restaurant. Je décide finalement de lui avouer mon homosexualité après une énième question privée de sa part

Moi : Bon, autant être honnête

Papa : Oui ?

Moi : J'aime les hommes

Papa : T'es PD ?

Moi : Non homosexuel ou gay, mais ne dis pas PD.

Papa : Appelle un chat un chat, t'es PD c'est tout

Moi : Euh calme-toi

Papa : J'y crois pas ! Mon fils est PD. Mon fils est PD !

Je prends une bouteille d'eau et je lui la balance dessus

Moi : T'es qui pour me juger toi espèce d'enfoiré ?

Papa : Ton père, gamin !

Moi : Je crois pas non ! Mon père est mort le jour où tu nous as abandonné. Ne t'approche plus jamais de nous, connard. Va crever. Je n'aurais jamais du accepter de te revoir.

Le mec ne dit rien, ne me rattrape pas. Bon, je n'aurais aucun regret en fait. Il était lâche, con, tout ce que vous voulez, et je peux rajouter homophobe à la liste. C'est Ana qui va être déçue mais bon tant pis c'est la vie. Je ne ressens absolument rien au fond de moi, j'ai vécu plus triste ces derniers temps. Ca y'est, je suis endurci ?

Quelques jours passent encore, et Thomas le meilleur me prévoit une petite sortie.

Thomas : Ecoute, ça fait longtemps qu'on a rien fait tous les deux, je sais comment te remonter le moral toi ! Tu vas kiffer.

Moi : Allez vas-y, 14h à la tête d'or

Thomas : Nickel gros

La semaine de cours passe et voilà le samedi matin. Il est 13h, je me prépare et je vais au parc. Je retrouve Thomas et on fait un petit tour. Mais je remarque qu'il est stressé.

Moi : Un problème ?

Thomas : Nan nan t'inquiète

Moi : Mais si arrête !

Thomas : Nan jt'e jure

Moi : Thomas je te connais par cœur. Regarde tu joues avec ton élastique depuis une heure là, comme quand on allait au bac !

Thomas : Ouais mais c'est les cours le taf et tout ça

Moi : N'importe quoi, je ne te crois pas

En prononçant cette phrase, je crus voir la silhouette de Marina au loin.

Moi : T'as pas quelque chose à me dire ?

Thomas, paniqué : Nan mais qu'est-ce que t'as ?

Moi : Mais c'est toi c'est bizarre !

Là je suis à peu près sûr, je viens de voir passer Marina derrière un stand de barbapapa.

Moi : Putain Thomas si tu m'as fait venir pour que je parle à Marina je te tue

Thomas : Non pas du tout

Je veux en avoir le cœur net. Je fonce vers le stand, Thomas sur mes traces. Je fixe du regard le stand, personne n'a pu en sortir. Je vais la chopper et l'allumer elle. Au moment où j'allais arriver, Thomas me tire et me fait super mal

Moi : Aie putain lâche moi

Thomas : Attends deux secondes

Moi : Non

Je fonce vers le stand mais je ne vois personne. Y'a de gros buissons derrière par contre. Pfff elle a dû s'échapper par ici, dommage.

Thomas : Bro' je veux te parler

Moi : Quoi ?

Thomas : Tout ce que j'ai fait, c'est pour te rendre heureux

Moi : Mais qu'est-ce que tu dis ?

Je le vois en train de faire une drôle de tête, il fixe derrière moi et ne répond même pas. J'ai un mauvais pressentiment. Je me retourne et je le vois, là devant moi. Je rêve, ce n'est pas possible, il ne peut pas être là.

Mais c'est lui, je saute dans ses bras. Adam est là.